Eglises d'Asie

« Sauvez la planète ! », demandent les responsables religieux de Hongkong

Publié le 10/02/2015




Comme chaque année, la Conférence des six responsables religieux de Hongkong (bouddhisme, catholicisme, confucianisme, islam, protestantisme et taoïsme) a délivré un message à l’occasion du Nouvel An lunaire, qui débute la semaine prochaine sous le signe de la chèvre de bois.

Dans un texte publié courant janvier en anglais et en chinois, les six responsables des principales religions de la Région administrative spéciale (RAS) de Hongkong ont tiré la sonnette d’alarme au sujet d’un fléau qu’elles dénoncent déjà depuis plusieurs années : le réchauffement climatique et ses conséquences.

La déclaration du Colloquium of Six Religious Leaders of Hong Kong est en effet, pour cette année 2015, entièrement consacrée à l’impact de l’effet de serre sur le climat, qui engendre « famine, maladies, migrations de masse, typhons » et autres « catastrophes imprévisibles ». Les responsables religieux ont exprimé tout particulièrement leur inquiétude concernant le fait que le réchauffement climatique atteindrait bien plus gravement « les populations les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète ».

« Nous devons prendre soin de notre planète en tant que gardiens de la création, et cela non seulement pour nous-mêmes mais pour les générations futures qui y vivront », annoncent les chefs religieux qui énumèrent ensuite une liste des maux qui ont déjà commencé à « changer la vie sur notre terre » : « Le rythme des saisons est altéré, le niveau de la mer monte, et l’on signale des records de température partout à travers le monde. »

Ce message du Nouvel An lunaire se veut donc particulièrement pressant, demandant à la communauté internationale et aux chefs d’Etat « d’agir dès maintenant » et de convenir au plus vite de signer un accord lors la Conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris sous l’égide de l’ONU en décembre 2015. « Le temps nous est désormais compté », avertissent encore les chefs religieux.

La déclaration se conclut par un appel adressé aux responsables politiques du monde entier « à se pencher davantage sur le partage des responsabilités de chacun pour agir dans le domaine climatique, plutôt que de camper sur leurs positions respectives et leurs désaccords ».

« Les leaders religieux se sentent tous concernés par le changement climatique et la protection de l’environnement, confie Chan Kim-kwong du Christian Council au Hong Kong Sunday Examiner, le 7 février dernier. C’est dans l’esprit de toutes les religions, quelles qu’elles soient. »

Selon le mouvement interreligieux écologiste Our Voices, c’est la première fois que la Conférence des six responsables religieux de Hongkong publie une déclaration de ce type, entièrement consacrée à l’environnement. « Il s’agit même probablement d’une première en Asie », précise Ciara Shannon, coordinatrice de l’organisation pour la région. « C’est important que des leaders religieux sensibilisent les citoyens à leur responsabilité morale face au changement climatique, particulièrement en Asie », ajoute-t-elle.

Ce thème est cependant au cœur des préoccupations des différents responsables religieux de la RAS, qui se sont souvent unis pour dénoncer les atteintes à l’environnement et rappeler la responsabilité de chacun dans la protection de la planète.

Quant à l’Eglise catholique de Hongkong, très impliquée depuis des années dans la sauvegarde de la nature et la lutte contre la pollution, elle a déclaré attendre avec impatience l’encyclique sur le respect de la Création du pape François, annoncée pour ce printemps.

(eda/msb)