Hongkong : Cardinal Tong : « La famille est le réceptacle de l’amour chrétien »

Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur,

A Noël dernier, nous avons célébré la joie et l’espérance que la naissance de notre Seigneur nous a apportées à tous, alors que le Christ s’est révélé « lumière véritable pour illuminer tous les hommes ».

« Il est venu dans le monde. Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu. » (Jean, 1,9-10).

Au commencement, Dieu créa la lumière (Genèse 1,3), la lumière qui symbolise la vie. Il ne s’agit pas de celle qui est régie par le lois de la physique, mais de celle qui est la source et de l’origine de la vie.

Puis Dieu créa tout ce qui permet la vie : l’espace, l’air, l’eau, la terre, la végétation, la lumière qui régule les saisons et le climat, ainsi que les créatures des mers et de la terre. Et enfin, il créa l’homme et la femme à son image et à sa ressemblance. C’était là le sommet de sa création et son but ultime.  

Dieu a invité l’homme et la femme à « croître et à se multiplier ; à remplir la terre et à la soumettre » (Genèse 1, 28). De ce commandement découlent les institutions du mariage et de la famille. La révélation de Dieu nous permet de comprendre que la vie d’une famille construite sur le mariage s’accorde tout à la fois avec sa nature créée , mais est aussi sacrée, faisant de celle-ci un lieu où ses membres peuvent se soutenir et et se faire mutuellement confiance.

Cela en fait un cadre idéal pour que puisse naître et se développer une nouvelle vieI tout comme un refuge pour que puisse être soignés et entourés les plus âgés, les faibles et les malades. Une vraie famille peut permettre à trois générations – grands-parents, parents et enfants – à être interdépendants les uns des autres et à se soutenir mutuellement. Elle crée un environnement favorable dans lequel une société peut prospérer et se développer.

Aujourd’hui, l’égocentrisme et l’hédonisme peuvent facilement effacer la présence de Dieu de notre conscience, brouillant Son appel à nous faire serviteur dans la gouvernance/gestion de sa création. Ils peuvent également faire oublier la valeur du mariage et de la famille.

Les tentations auxquelles ont dû faire face nos premiers parents, Adam et Eve, nous affectent toujours. Elles poussent les gens, que ce soit dans l’Eglise ou ailleurs, à s’enfler d’orgueil et à ne suivre que leur seul désir, oubliant le respect que l’on doit à la vie, ce qui conduit bien souvent à l’abus de drogue, des comportements addictifs et des violences domestiques, ainsi qu’à la négligence des personnes âgées et des enfants.

Cette année, le premier jour du Carême coïncide avec le réveillon du Nouvel An lunaire, un jour tout particulièrement dédié aux réunions de famille dans la tradition culturelle chinoise. Les valeurs de la famille occupent une place très importante dans le monde chinois, tout comme dans les Evangiles ; une place qui devrait être également faite plus souvent dans la société.

La famille à Hongkong fait face aujourd’hui à de nombreux problèmes qui menacent de devenir de grandes difficultés dans l’avenir. Cela devrait nous inciter à nous demander où et comment cela a mal tourné, afin de pouvoir remédier à cette situation.

Nous devons agir, en commençant par nous-mêmes, si les valeurs de la famille et des relations humaines, lesquelles permettent l’existence d’une société digne de ce nom, ont besoin d’être revivifiées.

En ce premier dimanche de Carême, le Christ nous invite à nouveau à répondre à Son appel. « Les temps sont accomplis, et le royaume de Dieu est ptoche. Repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Marc 1,15).

Il est temps maintenant de proclamer devant le Seigneur : « Vous êtes notre Dieu, nous sommes vos enfants, et nous allons vivre selon votre Parole. »

Joignons nos mains et vivons le mariage et la vie de famille avec amour, élevant nos enfans avec tendresse et passant plus de temps en famille. C’est le chemin qui mène à la paix intérieure et à l’harmonie.

La société a besoin de personnes qui aient plus d’abnégation et sachent faire le sacrifice d’elle-mêmes dans leur relations avec les autres par l’amour qu’elles leur portent. Cela met tout le monde au défi de vivre le pardon et l’amour dans sa vie quotidienne, à la maison comme au travail.

C’est en résolvant les problèmes et les conflits qui émergent dans notre propre société à Hongkong que nous pourrons avancer et aller de l’avant.

Apprécions donc les efforts de chacun pour faire advenir le progrès dans la société et pour valoriser les notions d’amour et de respect ,dans tous les domaines de la vie quels qu’ils soient.

Que Dieu vous accorde la paix et la joie !

Cardinal John Tong
Evêque de Hongkong

Présentation du Seigneur, le 2 Février 2015

(eda/msb)