Eglises d'Asie – Chine
Selon le ministre chinois des Affaires étrangères, des excuses du pape pour les canonisations du 1er octobre 2000 sont un préalable à la normalisation des relations diplomatiques avec le Vatican
Publié le 18/03/2010
Pour officielle qu’elle soit, la déclaration du ministre chinois des Affaires étrangères ne constitue pas véritablement une nouveauté. Dès le lendemain du discours prononcé à Rome le 24 octobre où Jean-Paul II demandait pardon au nom de l’Eglise catholique pour les erreurs commises “par certains de ses membres”, un porte-parole du même ministère qualifiait le discours de Jean-Paul II de geste positif mais insuffisant car la demande de pardon n’incluait pas les canonisations du 1er octobre 2000. Selon certains observateurs de l’Eglise en Chine, cette troisième et nouvelle condition mise par la Chine à la normalisation de ses relations avec le Saint-Siège s’apparente à une manœuvre dilatoire. Sœur Beatrice Leung Kit-fun, professeur à l’université Lingnan de Hongkong, estime ainsi que “si la Chine demande des excuses, elle devrait le faire auprès des puissances coloniales qui ont directement envahi la Chine”, mais, ajoute-t-elle, en 2001 “la Chine ne dit rien à propos de ces anciennes puissances impérialistes et coloniales qui sont devenues aujourd’hui ses partenaires commerciaux. A la place, elle demande des excuses à l’Eglise catholique”.
De l’avis de certains observateurs, il est peu probable que des changements majeurs interviennent à propos de la normalisation des relations entre la Chine populaire et le Saint-Siège avant la fin 2002. A l’automne 2002, en effet, le Parti communiste chinois se réunira en congrès et, à cette occasion, la direction actuelle du Parti et du gouvernement doit céder la place à “une nouvelle génération” de dirigeants. Les manœuvres internes au Parti qui précédent ce genre d’événement ne sont habituellement pas propices à des innovations importantes et visibles de l’extérieur.