Eglises d'Asie

POUR APPROFONDIR – Christianisme en Chine : la persévérance dans le dialogue.La cinquième rencontre entre le christianisme et la Chine : seule la persévérance dans le dialogue peut mener au succès

Publié le 25/03/2010




Le P. Jeroom Heyndrickx, missionnaire belge, poursuit et développe ici sa réflexion à propos de l’Eglise catholique en Chine et des rapports que peuvent entretenir l’Eglise universelle et le pouvoir chinois. Il appelle de ses vœux à une cinquième rencontre entre le christianisme et la Chine, après quatre rencontres entre la religion chrétienne et la culture chinoise marquées, …

… au fil des siècles, par de belles réalisations et de retentissants échecs. Cette nouvelle rencontre abandonnerait tout esprit de confrontation pour entrer dans un dialogue « sincère et vrai ». La traduction française du texte du P. Heyndrickx est du P. François Dabin, de la Fraternité d’Eglise Liège-Chine.

 

Quatre rencontres entre le christianisme et la Chine ont échoué

Il y a eu au cours des siècles quatre rencontres entre le christianisme et la culture chinoise, et l’histoire en est dramatique ! Aujourd’hui encore, les chrétiens de Chine subissent les conséquences négatives des échecs du passé. Pourtant, au cours des vingt-cinq dernières années, le peuple chinois a montré un intérêt croissant pour le christianisme comme jamais auparavant. Cette cinquième rencontre entre le christianisme et la Chine moderne va-t-elle réussir ? Si nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses, il est tout à fait clair, après tant d’échecs, que la rencontre ne réussira pas si l’Eglise se détourne du chemin de la confrontation. Seule la persévérance dans le dialogue permettra à la foi chrétienne de se sentir à l’aise dans le cœur et l’esprit du peuple chinois. Les deux parties doivent se libérer des anciennes et vaines blessures du passé. Dès le début de son pontificat, le pape Benoît XVI a appelé l’Eglise de Chine au dialogue : non pas ces « églises » appelées « patriotique » ou « clandestine », mais simplement l’Eglise qui est en Chine, une, sainte, catholique et apostolique. La question évidente qui émerge dans ce scénario est : les autorités civiles accepteront-elles de s’engager dans ce dialogue dans la sincérité et la vérité ?

Une histoire marquée par la confrontation et l’échec des essais d’inculturation

Quand les Nestoriens ont introduit la Bible en Chine au VIIème siècle, ils ont fait l’effort de s’adapter à la culture chinoise et aux coutumes religieuses existantes. Pourtant, à cause de la situation historique en Chine, au bout de deux siècles, l’Eglise nestorienne a été totalement anéantie.

Au XIIIème siècle, les franciscains ont réintroduit le christianisme en Chine et se sont aussi efforcés d’adapter l’Eglise à la culture des Mongols qui régnaient à l’époque sur la Chine. Par la suite, de nouveau à cause des bouleversements politiques, l’Eglise mongole a disparu quand la dynastie chinoise des Ming a expulsé de Chine les Mongols étrangers. Ainsi deux remarquables tentatives d’adaptation du christianisme en Chine ont échoué.

Au cours du XVIIème siècle, les jésuites ont été des pionniers en matière de respect pour la culture et les religions chinoises. Malheureusement, ce que les jésuites considéraient comme valable et tout à fait acceptable dans la culture chinoise, les dominicains et d’autres congrégations missionnaires le considéraient comme de la pure superstition. La confrontation au lieu du dialogue s’est alors répandue à la fois à l’intérieur de l’Eglise et entre l’Eglise et la Chine en tant que société civile et culturelle. Ce tragique développement de la confrontation conduisit l’empereur Kangxi à retirer son édit de tolérance et à stigmatiser officiellement la foi catholique comme « étrangère » et « inadaptée à la Chine ».

Ce traumatisme historique enraciné dans la confrontation et la discorde est encore une lourde croix pour les chrétiens chinois qui tentent de renouveler et de développer leur Eglise afin de la rendre pleinement acculturée et d’en faire une authentique expression du christianisme dans la Chine d’aujourd’hui. L’expulsion des missionnaires ordonnée par l’empereur et la suppression de l’Eglise catholique est le « fruit amer » de la confrontation.

La quatrième rencontre entre le christianisme et la Chine a aussi apporté la honte sur l’Eglise au cours des XIXème et XXème siècles. A cette époque, les puissances coloniales de l’Occident ont exploité la faiblesse de la Chine, ce qui a conduit à la guerre de l’opium (1840). Malheureusement, l’Eglise s’est trouvée impliquée dans la rédaction du texte des Traités inégaux entre la Chine et les puissances coloniales. Elle tomba elle-même entièrement sous le contrôle du Protectorat français. En conséquence, l’Eglise a été identifiée aux puissances coloniales impérialistes – un point qu’on a retrouvé jusque dans les accusations souvent répétées contre l’Eglise pendant la Révolution culturelle (1966-1976), et même encore aujourd’hui, au bon plaisir de la Chine. Bien que la Chine n’ait jamais été en mesure de se venger contre l’Angleterre ou la France des outrages qu’elle en avait subis, elle s’est déchaînée contre l’Eglise, surtout en deux occasions : la première fois pendant la révolte des Boxers (1900), où des milliers de catholiques et des dizaines de missionnaires ont été assassinés, et ensuite pendant la Révolution culturelle (1966-1976), quand des slogans radicaux ont justifié la cruelle persécution ainsi que la destruction et le pillage de l’Eglise comme une revanche de ce qui s’était passé au XIXème siècle. Durant cette période tragique, les relations entre l’Eglise et l’Etat ne peuvent être décrites que par les mots « confrontation » et « conflit ».

Bien que l’époque de Mao Zedong, de la Révolution culturelle, et même du marxisme appartienne au passé de la Chine, il y a toujours un évident manque de liberté religieuse aujourd’hui. Néanmoins, il y a en même temps un indéniable accueil du christianisme par le peuple chinois, avec une croissance exceptionnelle du nombre des chrétiens, catholiques aussi bien que protestants. Comment la Chine et l’Eglise vont-elles gérer cette nouvelle rencontre – la cinquième – entre le christianisme et la culture ainsi que la société chinoises ? L’Eglise et la Chine ont ensemble la responsabilité historique de faire en sorte que cette cinquième rencontre n’échoue pas. S’il est irréaliste d’espérer que la Chine athée et l’Eglise catholique puissent devenir amies, elles portent l’une et l’autre les blessures de leur propre passé, et toutes deux ne peuvent acquérir la stabilité et réaliser le progrès qu’en mettant un terme à leur vieil esprit de confrontation. Le dialogue est la seule voie à cette fin. Tourner le dos à la confrontation et persévérer dans la voie du dialogue est le défi auquel l’Eglise aussi bien que l’Etat ont à relever dans les circonstances actuelles.

Le concile Vatican II, pionnier dans la promotion du dialogue

Il y a longtemps, l’Eglise était en conflit avec le monde, et c’était alors la confrontation. Depuis Vatican II, l’Eglise est devenue pionnière dans la promotion du dialogue. En 1937, comme Staline cherchait à détruire l’Eglise, le pape Pie XI a écrit son encyclique Divini Redemptoris (‘Le divin Sauveur’). Les circonstances historiques poussaient le pape à employer le dur langage de la condamnation. Quelques années plus tard, une situation semblable est apparue en Chine – avant et pendant la Révolution culturelle. Le pape Pie XII a utilisé des termes de condamnation dans Ad apostolorum principis (‘Devant la tombe du prince des apôtres’, 29 juin 1958), juste dix jours après que les autorités chinoises eurent, par défi, ordonné la consécration de deux évêques sans l’autorisation du pape… ce qui s’inscrivait dans le contexte d’une situation générale de confrontation entre les nations du monde connue sous le nom de Guerre froide.

Néanmoins, l’histoire poursuivit sa course et des situations nouvelles ont surgi. En 1963, le pape Jean XXIII a écrit Pacem in terris (‘Paix sur terre’), où il insiste sur le fait que l’Eglise est ouverte aux différentes idéologies dans le monde. C’était en effet une parole ecclésiale nouvelle. En août 1964, au commencement de la troisième session de Vatican II, le pape Paul VI a écrit son importante lettre encyclique Ecclesiam suam (‘Son Eglise’) dans laquelle le mot « dialogue » apparaît pour la première fois dans un document officiel de l’Eglise. C’était le point de départ d’une nouvelle phase dans l’histoire de l’Eglise. Ces appels au dialogue font écho à une importante découverte de Vatican II : la nécessité pour l’Eglise d’entrer en dialogue avec le monde. Ils étaient la réponse à des situations mondiales de plus en plus nouvelles. L’Eglise aussi voulait marcher avec le temps et aller de l’avant sur le chemin du dialogue. Alors que les nations, les religions et les cultures n’en étaient apparemment qu’à découvrir le besoin du dialogue, l’Eglise dès l’époque de Jean XXIII en faisait déjà la promotion.

Le dialogue, un élément essentiel de l’évangélisation

Au cours de Vatican II, l’Eglise est arrivée à comprendre que le dialogue avec le monde est un élément essentiel de l’évangélisation. C’était pour l’Eglise une nouvelle prise de conscience dans sa mission propre. L’évangélisation ne consiste pas seulement à prêcher l’Evangile, elle présuppose comme une dimension essentielle de cette prédication, la volonté d’être à l’écoute et d’être respectueux de ceux qui reçoivent le message, d’autant plus que nos auditeurs non seulement ne sont pas nos amis, mais peuvent même être franchement hostiles à l’Eglise. Il pourrait même arriver qu’ils demeurent opposés et que, dans un moment de confrontation, le contenu du message évangélique soit rejeté.

Une telle confrontation ne doit cependant pas entraîner un conflit ouvert ou une rupture. Elle invite plutôt les deux parties à relever le défi de dépasser la confrontation et de chercher comment vivre ensemble, et même travailler ensemble pour le bien de tous sans trahir l’identité propre à chacun. Le fruit de ce dialogue est alors une coexistence pacifique et féconde qui laisse présager un réel progrès, contrastant avec les conséquences négatives de la confrontation et des conflits. En ce moment précis de l’histoire, le monde entier, y compris l’Eglise, vit un exceptionnel processus d’apprentissage sans possibilité de retour. Chaque jour qui passe, le processus irréversible de la globalisation indique plus clairement la nécessité d’engager un dialogue dans chaque sphère des interactions humaines – dans l’estime mutuelle parmi et entre les religions, les cultures et les Etats.

La promotion du dialogue avec la Chine a été pendant quarante ans une priorité pour les papes

Le dialogue avec la République populaire de Chine a été une préoccupation pontificale qui a commencé sous le règne de Paul VI et s’est poursuivie sous Jean Paul II et maintenant avec Benoît XVI. En 1970, deux années avant la visite en Chine du président Richard Nixon, au cours d’une escale à Hongkong, le pape Paul VI, accompagné du secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Cassaroli, s’est adressé avec sollicitude et affection à la Chine et au peuple chinois. La même année, Paul VI a plaidé lors d’une réunion de la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) en faveur de l’admission de la Chine comme membre de la FAO.

Au cours de son long pontificat, le pape Jean Paul II a fait preuve d’une remarquable volonté de dialogue avec la Chine. Il a évité tous les obstacles et les reculs et a esquivé toutes les situations de confrontation. Il a été d’accord pour quelque chose que la Chine n’a jamais obtenu de la part des vrais impérialistes – la France, l’Angleterre, le Japon – la présentation d’excuses publiques pour tout ce que l’Eglise aurait pu faire qui a offensé la Chine au XIXème siècle. La Chine n’aurait pas pu demander davantage pour entrer en dialogue. Mais la Chine est restée silencieuse et, jusqu’à aujourd’hui, elle n’a pas encore répondu ! Même si l’Eglise est en profond désaccord avec les situations où la liberté de religion n’est pas respectée en Chine, elle maintient encore qu’elle refuse la confrontation. En janvier 2007 – c’était une première historique –, le pape Benoît XVI a convoqué une consultation sur la Chine pour discuter précisément de ces questions. L’avis des experts lors de cette consultation était clair : demeurer en dialogue et éviter la confrontation avec la Chine. Benoît XVI l’a redit encore plus clairement dans sa lettre pastorale à l’Eglise de Chine (30 juin 2007). Le message essentiel de cette lettre est : qui plaide aujourd’hui pour la confrontation avec la Chine ignore les quarante années qui ont précédé et ne fait qu’anéantir tout ce qui a été acquis jusqu’à présent par les papes sur la route d’un dialogue constructif avec la Chine.

La promotion du dialogue dans l’Eglise et avec le gouvernement est une affaire délicate et exigeante

Dans notre coopération comme Eglise sœur avec l’Eglise de Chine et dans nos contacts avec les autorités civiles, nous suivons les directives du pape Benoît XVI. Sa lettre pastorale peut se résumer en trois mots : engager un dialogue, promouvoir la réconciliation et bâtir l’unité. Depuis plusieurs décennies maintenant, l’Eglise de Chine a tristement été divisée en deux communautés. Chacune a choisi sa propre voie pour survivre dans une situation chinoise très complexe et ambiguë, tout en demeurant fidèle à la foi catholique. Nous croyons, comme le pape Benoît XVI, qu’elles sont en effet toutes deux fidèles et unies à l’Eglise universelle. Nous souhaitons apaiser les tensions internes et encourager les contacts entre les deux communautés et éviter à tout prix la confrontation.

La tâche est délicate et exigeante. Elle suppose tout d’abord que les chrétiens vivant hors de Chine restent en dialogue avec les deux communautés d’Eglise, à l’écoute de chacune d’elles dans un effort pour les comprendre « in caritate et veritate » (« dans la charité et la vérité »). Ceux qui choisissent de rester en relation exclusivement avec l’une ou l’autre agissent à l’encontre des directives du pape. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que des chrétiens chinois qui ont souffert la persécution pendant des années et qui sont encore tracassés aujourd’hui, se libèrent soudainement de leurs anciennes attitudes de confrontation et se mettent à parler le langage du dialogue. Nous devrions aussi bien comprendre que les harcèlements qu’ils subissent aujourd’hui ne font que les confirmer dans leur attitude de confrontation. Il ne serait pas étonnant qu’ils puissent même être irrités quand ceux qui n’ont pas connu leurs souffrances les invitent à être ouverts et à entrer en dialogue. Ce qui toutefois ne peut constituer une excuse pour que nous, qui sommes à l’extérieur de la Chine, nous les confirmions dans leur attitude de confrontation. Cela n’aboutirait qu’à les confirmer dans leur amertume et saperait davantage l’appel du pape au dialogue. Nous devrions plutôt attirer leur attention sur les points qui concernent l’identité même de notre foi et dont le pape répète qu’ils ne sont pas négociables. Si le dialogue est la visée principale développée par Benoît XVI dans sa lettre pastorale, il implique cependant un élément de « confrontation à l’intérieur du dialogue ».

C’est précisément à propos de ces points de désaccord que nous devons chercher un modus vivendi dans le dialogue avec les autorités civiles. C’est une grave distorsion d’isoler un paragraphe et de le citer hors de son contexte, et de réduire ensuite l’ensemble de la lettre à un « appel à la confrontation » ! C’est là trahir l’esprit et l’intention de la lettre qui est un cri du cœur en faveur de la réconciliation, du dialogue et de l’unité. Encourager les chrétiens de Chine à parler aujourd’hui le langage révolu de confrontation de Divini Redemptoris est un anachronisme. Cela n’aboutit qu’à confirmer les divisions à l’intérieur de l’Eglise, et conduirait l’Eglise catholique en Chine et les autorités civiles dans la voie sans issue de la confrontation et d’une profonde animosité.

Nous devons aussi essayer de comprendre ceux qui, dans la ligne du souhait du pape, travaillent en dialogue avec les autorités gouvernementales tout en demeurant unis au Saint-Siège. Ils portent le poids de la chaleur du jour et souffrent en plus de l’opprobre de ceux qui se méprennent sur leurs intentions sincères. A l’occasion, nous pouvons être choqués quand l’un d’eux accepte de lire une déclaration publique qui lui a été imposée par la force, semblant mettre en cause des principes fondamentaux de l’Eglise. Ces personnes jugent apparemment que, dans une telle situation de non-liberté, il est légitime d’agir ainsi. Il est inopérant et nous serions coupables de jugement téméraire si nous affrontions nos frères à ce sujet dans les médias. Nous ferions mieux d’essayer de voir clair dans l’affaire par un contact personnel et le dialogue. Seuls des échanges francs et compréhensifs avec les deux parties de l’Eglise de Chine permettront de résoudre les contradictions et donneront du fruit.

De cette manière, échappant à une soi-disant division sans espoir, un « front uni des chrétiens » peut surgir, non dans la confrontation avec les autorités, sans aucun compromis sur notre identité, mais dans la recherche d’un dialogue pour développer un modus vivendi dans le respect de l’identité de chacun. Ceci mènera à une situation nouvelle, au lieu de la confrontation et des conflits du passé. Il est de loin beaucoup plus exigeant mais bien plus conforme à la foi chrétienne de dialoguer avec franchise et d’essayer de résoudre les disputes, plutôt que d’encourager la confrontation. Le dialogue construit, la confrontation détruit.

Le défi de la Chine et de l’Eglise est de demeurer en dialogue

La Chine et l’Eglise sont toutes deux prises dans une confrontation vieille de trois siècles, qui fut encore nourrie au siècle dernier par l’encyclique Divini Redemptoris et atteignit son point culminant pendant la Révolution culturelle. Cette confrontation a produit une profonde méfiance mutuelle dont les deux parties ne peuvent se libérer que par un sérieux effort ; mais c’est la condition indispensable en vue du dialogue. Le fait que les autorités civiles en Chine sont aussi divisées entre elles et qu’elles prennent des attitudes différentes envers la religion complique la situation. Aujourd’hui encore, certains officiels, quand ils parlent de religion, utilisent des expressions de l’époque de la Révolution culturelle, alors que d’autres parlent de promouvoir une société harmonieuse. Ces déclarations se contredisent l’une l’autre. On a du mal à imaginer comment les autorités civiles peuvent gérer de telles divisions internes alors qu’une si grande inquiétude sociale grandit chaque jour dans leur pays ! Chaque fois qu’une autorité locale en Chine persécute l’Eglise, elle crée un foyer potentiel d’insécurité. Si le gouvernement adoptait une attitude plus raisonnable pour résoudre les problèmes de l’Eglise, il trouverait dans l’Eglise un partenaire pour la construction d’une société harmonieuse.

Malheureusement, l’incitation à la confrontation en provenance de l’étranger fournit aux officiels locaux un prétexte facile pour continuer la persécution. Nous espérons néanmoins que ceux qui choisissent encore la confrontation ne bloqueront pas ceux qui suivent le pape dans la voie du dialogue et de la coopération. Les chrétiens de Chine attendent une plus grande liberté de religion. Mais peut-être n’utilisons-nous pas pleinement les possibilités d’évangélisation qui existent déjà. Apportons notre soutien aux projets d’évangélisation qui sont en cours et ne les bloquons pas.

La lettre du pape Benoît XVI et son invitation au dialogue sont une proposition faite par l’Eglise. Le gouvernement athée de Chine ne peut pas se permettre de la refuser s’il veut amener la liberté religieuse à un niveau internationalement acceptable. La reconnaissance significative du christianisme par les autorités civiles et l’unité à l’intérieur de l’Eglise constituerait une avancée historique : une cinquième rencontre, enfin fructueuse, entre le christianisme et la Chine, qui apporterait bien des avantages à la société et à l’Eglise.