… toute mention des restrictions qui sont imposées par Pékin à l’Eglise qui est en Chine. Le gouvernement chinois, pour sa part, a accueilli le texte sans faire preuve d’aucune ouverture.
L’interview a été réalisée à l’occasion du Nouvel An chinois, qui, le 8 février, marquera l’entrée dans l’année du singe. L’intervieweur du pape, le journaliste et sinologue italien Francesco Sisci, qui est aussi professeur associé à la prestigieuse Université du Peuple à Pékin (Renmin Daxue, 中国人民大学), explique qu’il a demandé d’interviewer le pape au sujet de la Chine en se concentrant sur les plans culturel et philosophique et que c’est à dessein qu’il n’a pas « touché les questions politiques ou religieuses, sujets à propos desquels d’autres papes, à d’autres moments, se sont exprimés ».
Et, de fait, l’interview, si elle peut se lire comme une main tendue du pape François en direction de Pékin, constitue un hommage appuyé à « la sagesse » de la Chine, et le pape saisit cette occasion pour adresser ses vœux au président Xi Jinping et à tout le peuple chinois, exprimant toute son estime pour ce peuple et sa culture, dans l’espoir que la contribution chinoise au dialogue entre les peuples pourra contribuer à la paix et au développement de la famille humaine.
A Hongkong, l’évêque du lieu, le cardinal John Tong Hon, a défendu le silence du pape sur les points de friction qui existent entre Pékin et Rome au sujet de la liberté religieuse en Chine, en expliquant que les propos du pape s’inscrivaient dans la ligne du concile Vatican II et de la redéfinition du rapport au monde entretenu par l’Eglise et le Saint-Siège. L’esprit du concile, fait valoir Mgr Tong, est « d’encourager le dialogue avec les autres religions ainsi qu’avec les non-chrétiens, et cela de manière amicale et sincère ».
Et, comme en écho aux propos du cardinal Tong, le vaticaniste américain John Allen a certes regretté que « l’ouverture du pape à la Chine passe sous silence la liberté religieuse », mais il a noté que cette ligne dans la diplomatie vaticane vis-à-vis de Pékin n’était pas nouvelle : « Cela remonte au moins à 1966, lorsque Paul VI envoya des vœux de Nouvel An au président Mao sans mentionner les cruautés de la Révolution culture (1966-1976). »
Contacté par l’agence Ucanews, l’évêque émérite de Hongkong, le cardinal Zen Ze-kiun, dont les réticences au sujet d’un accord avec Pékin passé sans de solides garanties sont connues, a refusé de commenter l’interview du pape. L’agence I-Media, depuis Rome, rappelle toutefois que, le 31 décembre 2015, le cardinal Zen avait mis en garde sur son blog contre le danger de « brader le droit pontifical de nommer les évêques » et d’infliger « une blessure grave à la conscience des fidèles ». Le haut prélat chinois, qui n’a plus droit de citer dans les médias du Vatican, avait eu des mots particulièrement durs à l’égard de la diplomatie menée par le cardinal Pietro Parolin, l’accusant de « dialoguer avec Hérode ».
En Chine continentale, des catholiques contactés par Ucanews se montrent circonspects face aux propos du pape. Depuis le nord du pays, l’un d’eux, préférant garder l’anonymat, estime que l’interview vise à « apaiser les communistes ». Un autre, à Wenzhou, au cœur d’une province, le Zhejiang, où sévit une campagne d’abattage des croix sur les lieux de culte chrétiens, affirme que l’heure n’est « vraiment pas » propice à un accord entre la Chine et le Saint-Siège.
D’autres sont moins directement critiques. Mgr Paul Jiang Jiansen, évêque « officiel » – et en communion avec Rome – de Jiangmen, dans la province du Guangdong, voit « du positif » dans le message du pape. « J’espère que les relations [entre Rome et Pékin] pourront rapidement s’améliorer et que le pape pourra un jour visiter la Chine », a-t-il développé. Depuis le diocèse de Tangshan, dans le Hebei, Li Wen-long espère quant à lui que Xi Jinping entendra le message papal. Le pape François « a dit que les Chinois formaient un peuple sage ; or, en théorie, les gens emprunts de sagesse ne font pas de choses stupides qui iraient contre la volonté de Dieu », a glissé ce laïc investi dans la vie de l’Eglise.
Depuis Hongkong, où l’Eglise jouit – encore – d’une réelle liberté de parole, Lina Chan, secrétaire générale de la Commission diocésaine ‘Justice et Paix’, qualifie l’interview de geste « de simple courtoisie ». Elle souligne aussi la nécessité de rester attentif face à un Parti communiste passé maître dans l’art d’utiliser la culture pour consolider le régime en place.
Du côté du gouvernement chinois et de ses médias, les réactions à l’interview du pape n’ont pas manqué – et elles ne sont pas positives. Mercredi 4 février, Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que Pékin attendait du Saint-Siège « un comportement flexible et pragmatique afin de créer les conditions nécessaires à une amélioration des relations bilatérales ». Le Global Times, quotidien à la ligne nationaliste affirmée, s’est montré plus explicite ; dans un éditorial, on pouvait lire ceci : « Les récents commentaires du pape François sur la Chine ont une tonalité positive. Le peuple chinois les accueille avec bienveillance. Mais objectivement, pour améliorer les relations bilatérales, [les propos du pape] auraient eu plus de poids si le Vatican acceptait les principes d’indépendance qui gouvernent les catholiques chinois. » Quelques lignes plus haut, ces principes étaient rappelés en toutes lettres : « Le catholicisme en Chine a formé son propre système. Il n’est pas réaliste de penser changer cette situation. Le Vatican n’a pas approuvé les principes chinois [d’indépendance] et a même excommunié certains évêques – ce qui a durci les tensions sino-vaticanes. Depuis qu’il est devenu pape, le pape François a témoigné d’une attitude positive en vue d’améliorer les relations bilatérales, mais il ne sera pas facile de parvenir à un accord sur ce point central. La Chine attache une haute importance à ce que ses institutions religieuses soient réellement indépendantes de l’étranger. On ne peut attendre de compromis de la part de Pékin à ce sujet. » Et l’éditorialiste de développer ensuite une analyse que l’on pourrait qualifier de baroque sur la demande d’autonomie des Eglises locales depuis le Moyen-Age et l’affaiblissement de l’Eglise catholique consécutif au schisme initié par Luther.
La publication de l’interview du pape est intervenue quelques jours après une visite discrète d’une délégation chinoise à la Secrétairerie d’Etat au Vatican. Visite qui s’est déroulé les 25 et 26 janvier dernier et qui a relancé les spéculations quant à la conclusion d’un possible accord entre Rome et Pékin au sujet de la nomination des évêques de l’Eglise en Chine continentale.
Nos lecteurs trouveront ci-dessous la traduction en français de l’interview accordée par le pape à Francesco Sisci. La traduction est de Constance Roques ; elle a été publiée par l’agence Zenit.
« Pope Francis urges world not to fear China’s rise »
(titre original sous lequel l’interview a paru sur le site d’Asia Times)
Francesco Sisci : Que représente la Chine pour vous ? Comment imaginiez-vous ce pays lorsque vous étiez jeune, étant donné que, pour l’Argentine, la Chine n’est pas à l’Est mais très loin à l’Ouest. Qui est pour vous Matteo Ricci ?
Pape François : Pour moi, la Chine a toujours été un point de repère de grandeur. Un grand pays. Mais plus qu’un pays, une grande culture, avec une sagesse inépuisable. Pour moi, jeune garçon, quand je lisais quelque chose sur la Chine, cela avait la capacité de m’inspirer de l’admiration. J’avais de l’admiration pour la Chine. Plus tard, je me suis penché sur la vie de Matteo Ricci, et j’ai vu que cet homme éprouvait exactement les mêmes sentiments que moi, de l’admiration, et qu’il avait été capable d’entrer en dialogue avec cette grande culture, avec cette sagesse millénaire. Il avait été capable de la « rencontrer ».
Quand j’étais jeune, et que j’entendais parler de la Chine, nous pensions à la Grande Muraille. Le reste n’était pas connu dans mon pays. Mais je m’y suis intéressé de plus en plus et j’ai fait l’expérience d’une rencontre qui était très différente, dans le temps et dans la manière, de celle de Ricci. Et je suis tombé sur quelque chose que je n’imaginais pas. L’expérience de Ricci nous enseigne qu’il est nécessaire d’entrer en dialogue avec la Chine, parce cela permet d’accumuler sagesse et histoire. C’est un pays qui a reçu de nombreuses bénédictions. Et je dirais que l’Eglise catholique, dont l’un des devoirs est de respecter toutes les civilisations, a devant cette civilisation, le devoir de la respecter avec un grand « R ». L’Eglise a une grande capacité à accueillir la culture.
L’autre jour, j’ai eu l’occasion de voir les peintures d’un autre grand jésuite, Giuseppe Castiglione – qui avait aussi le virus jésuite. [rires] Castiglione savait exprimer la beauté, l’expérience de l’ouverture dans le dialogue : recevoir des autres et donner de soi, sur une longueur d’ondes civilisée, entre civilisations. Quand je dis « civilisé », je ne parle pas seulement de civilisations « éduquées », mais aussi de civilisations qui se rencontrent mutuellement. Et puis, je ne sais pas si c’est vrai, mais on dit que c’est Marco Polo qui a rapporté les pâtes en Italie. [rires] Ce sont donc les Chinois qui les ont inventées. Je ne sais pas si c’est vrai. Mais je dis cela au passage.
C’est l’impression que j’ai, un grand respect. Et plus encore, quand j’ai survolé la Chine pour la première fois, on m’a dit dans l’avion : « Dans dix minutes, nous entrerons dans l’espace aérien chinois et vous enverrez vos salutations. » Je dois confesser que j’ai été très ému, quelque chose qui ne m’arrive pas d’habitude. J’étais ému de survoler cette culture et cette sagesse d’une grande richesse.
Pour la première fois dans son histoire multimillénaire, la Chine émerge de son propre environnement et s’ouvre au monde, créant des défis sans précédent pour elle-même et pour le monde. Vous avez parlé d’une Troisième Guerre mondiale qui avance furtivement : quels sont les défis que cela présente dans la recherche de la paix ?
Avoir peur n’est jamais un bon conseiller. La peur n’est pas bonne conseillère. Si un père et une mère ont peur quand ils ont un fils adolescent, ils ne sauront pas bien s’y prendre avec lui. En d’autres termes, nous ne devons pas craindre les défis, quels qu’ils soient, puisque tous, hommes et femmes, ont en eux la capacité de trouver des moyens de coexister, de respect et d’admiration mutuelle. Et il est évident qu’une telle culture et une telle sagesse, et en plus, tant de connaissances techniques – il suffit de penser aux techniques médicinales antiques – ne peuvent pas rester enfermées à l’intérieur d’un pays ; elles tendent à se développer, à s’étendre, à communiquer. L’homme aspire à communiquer, une civilisation aspire à communiquer. Il est évident que, quand la communication se produit sur un ton agressif d’autodéfense, le résultat est la guerre. Mais je ne suis pas inquiet. C’est un grand défi de maintenir l’équilibre de la paix. Ici, nous avons la Grand-mère Europe, comme je l’ai dit à Strasbourg. Il semble qu’elle ne soit plus la Mère Europe. J’espère qu’elle sera capable de retrouver ce rôle. Et elle reçoit de ce pays très ancien une contribution de plus en plus riche. Il est donc nécessaire d’accepter de relever le défi et de courir le risque d’équilibrer cet échange pour la paix. Le monde occidental, le monde oriental et la Chine ont tous la capacité de maintenir l’équilibre de la paix et la force de le faire. Nous devons trouver le chemin, toujours à travers le dialogue ; il n’y a pas d’autre chemin. [Il ouvre les bras comme pour embrasser.]
La rencontre s’accomplit à travers le dialogue. Le véritable équilibre de la paix se réalise à travers le dialogue. Le dialogue ne signifie pas aboutir à un compromis : la moitié du gâteau pour vous et l’autre moitié pour moi. C’est ce qui s’est passé à Yalta et nous avons vu le résultat. Non, le dialogue signifie : regarde, nous sommes arrivés là, je peux être d’accord ou non, mais marchons ensemble ; voilà ce que cela suppose de construire. Et le gâteau reste entier, en marchant ensemble. Le gâteau appartient à tous, c’est l’humanité, la culture. Découper le gâteau, comme à Yalta, signifie diviser l’humanité et la culture en petits morceaux. Et la culture et l’humanité ne peuvent pas être découpés en petits morceaux. Quand je parle de ce gros gâteau, c’est dans un sens positif. Chacun a une influence à exercer pour le bien commun de tous.
Au cours des dernières décennies, la Chine a traversé des tragédies sans comparaison. Depuis 1980, les Chinois ont sacrifié ce qui a toujours été le plus précieux pour eux, leurs enfants. Pour les Chinois, ce sont des blessures très graves. Entre autres, cela a laissé un immense vide dans leur conscience et, d’une certaine façon, un besoin extrêmement profond de se réconcilier avec eux-mêmes et de se pardonner. En cette Année de la miséricorde, quel message pouvez-vous offrir au peuple chinois ?
La population et l’humanité vieillissent en de nombreux endroits. Ici, en Italie, le taux des naissances est presque au-dessous de zéro et en Espagne aussi, plus ou moins. En France, avec la politique d’aide aux familles, la situation est meilleure. Et il est évident que la population vieillit. Elle vieillit et il n’y a pas d’enfants. En Afrique, par exemple, c’était une joie de voir des enfants dans les rues. Ici, à Rome, si vous faites un tour, vous verrez très peu d’enfants. Peut-être y a-t-il, derrière cela, la crainte à laquelle vous faites allusion, la perception erronée, non pas que nous allons simplement nous retrouver en arrière, mais que nous allons tomber dans la misère et, par conséquent, n’ayons pas d’enfants.
Il y a d’autres sociétés qui ont opté pour le contraire. Par exemple, pendant mon voyage en Albanie, j’ai été surpris de découvrir que l’âge moyen de la population y était approximativement de 40 ans. Il existe des pays jeunes ; je pense qu’en Bosnie-Herzégovine, c’est la même chose. Des pays qui ont souffert et qui font le choix de la jeunesse. Après, il y a le problème du travail. Quelque chose que la Chine ne connaît pas, parce qu’elle a la capacité d’offrir du travail à la campagne comme en ville. Et c’est vrai, en Chine, le problème de ne pas avoir d’enfants doit être très douloureux ; parce que la pyramide est inversée et un enfant doit porter le poids de son père, sa mère, son grand-père et sa grand-mère. C’est épuisant, exigeant et on est désemparé. Ce n’est pas naturel. Je comprends que la Chine se soit ouverte à des possibilités sur ce front.
Comment faudrait-il affronter ces défis des familles en Chine, étant donné qu’elles se trouvent dans un processus de profonds changements et ne correspondent plus au modèle chinois traditionnel de la famille ?
En reprenant le thème de cette Année de la miséricorde, quel message puis-je donner au peuple chinois ? L’histoire d’un peuple est toujours un chemin. Parfois, un peuple avance plus vite, parfois plus lentement, parfois il s’arrête, parfois il fait une erreur et recule un peu, ou il se trompe de chemin et doit retourner sur ses pas pour emprunter la bonne voie. Mais quand un peuple avance, cela ne m’inquiète pas parce que cela signifie qu’il fait l’histoire. Et je crois que le peuple chinois avance et c’est là sa grandeur. Il avance, comme toutes les populations, à travers des lumières et des ombres. En regardant ce passé – et le fait de ne pas avoir d’enfants crée peut-être un complexe – il est sain d’assumer la responsabilité de son propre chemin. Eh bien ! nous avons pris cette route ; quelque chose, ici, n’a pas marché du tout, alors maintenant d’autres possibilités se sont ouvertes ! Et puis d’autres problèmes entrent en scène : l’égoïsme de certains des secteurs riches qui préfèrent ne pas avoir d’enfants, etc. Ils doivent assumer la responsabilité de leur propre chemin. Et je voudrais aller plus loin : ne soyez pas amers, mais soyez en paix avec votre chemin, même si vous avez fait des erreurs. Je ne peux pas dire que mon histoire était mauvaise, que je hais mon histoire.
Non, tous les peuples doivent se réconcilier avec leur histoire, qui est leur chemin, avec ses succès et ses erreurs. Et cette réconciliation avec sa propre histoire donne beaucoup de maturité, elle fait grandir. Je voudrais ici employer le mot mentionné dans cette question : miséricorde. Il est sain pour une personne d’avoir de la miséricorde envers elle-même, de ne pas être sadique ni masochiste. Cela, c’est une erreur. Et je dirais la même chose pour un peuple : il est sain pour une population d’être miséricordieuse envers elle-même. Et cette noblesse d’âme… Je ne sais pas si je peux utiliser ou non le mot « pardon », je ne sais pas. Mais accepter que cela a été mon chemin, sourire, et continuer d’avancer. Si l’on s’arrête parce qu’on est fatigué, on peut devenir amer et corrompu. Et donc, quand on prend la responsabilité de son propre chemin, en l’acceptant tel qu’il était, cela permet à ses richesses historiques et culturelles d’émerger, même dans les moments difficiles.
Comment leur permettre d’émerger ? Ici, nous revenons à la première question : dans le dialogue avec le monde d’aujourd’hui. Dialoguer ne signifie pas que je me rends, parce qu’il existe parfois un danger, dans le dialogue entre différents pays, d’intentions cachées, par exemple des colonisations culturelles. Il est nécessaire de reconnaître la grandeur du peuple chinois, qui a toujours gardé sa culture. Et sa culture – je ne parle pas d’idéologies qui ont pu exister dans le passé – sa culture n’était pas imposée.
La croissance économique du pays s’est accélérée à un rythme important mais cela a aussi apporté des désastres humains et environnementaux que Pékin s’efforce d’affronter et de résoudre. En même temps, la poursuite de l’efficacité au travail est pour les familles un poids qui a un prix : parfois, les enfants et les parents sont séparés en raison des exigences professionnelles. Quel message pouvez-vous leur laisser ?
Je me sens un peu comme une « belle-mère » donnant des conseils sur ce qu’il faudrait faire ! [Il rit.] Je suggèrerais un sain réalisme ; il faut accepter la réalité, quelle que soit son origine. C’est notre réalité ; comme au football, le gardien de but doit attraper le ballon, d’où qu’il vienne. Il faut accepter la réalité telle qu’elle est. Être réaliste. C’est notre réalité. D’abord, je dois me réconcilier avec la réalité. Je ne l’aime pas, je suis contre, elle me fait souffrir, mais si je ne l’accepte pas, je ne serai pas capable de faire quoi que ce soit. Le second pas à faire est de travailler pour améliorer la réalité et en changer la direction.
Maintenant, vous voyez que ce sont de simples suggestions, un peu des lieux communs. Mais faire l’autruche en cachant sa tête dans le sable pour ne pas voir la réalité, ni l’accepter, n’est pas une solution. Eh bien ! maintenant, discutons, continuons de chercher, continuons d’avancer, toujours en chemin, en mouvement ! L’eau d’une rivière est pure parce qu’elle coule ; l’eau calme devient stagnante. Il est nécessaire d’accepter la réalité telle qu’elle est, sans la déguiser, sans la retoucher, mais en trouvant des moyens de l’améliorer. Bien, voici quelque chose de très important. Si cela se produit dans une entreprise qui marche depuis vingt ans, et qu’il y a une crise dans les affaires, il y a peu de possibilités de créativité pour l’améliorer. Au contraire, quand cela se produit dans un pays multimillénaire, avec son histoire antique, sa sagesse antique, sa créativité antique, la tension se crée entre le problème actuel et ce passé de richesses anciennes. Et cette tension porte du fruit en regardant vers l’avenir. Je crois que la grande richesse de la Chine aujourd’hui consiste à regarder l’avenir à partir d’un présent qui est soutenu par la mémoire de son passé culturel. Vivre en tension, mais pas dans l’angoisse, et la tension réside entre son très riche passé et le défi du présent qui doit être entraîné vers l’avenir ; cela signifie que l’histoire ne se termine pas là.
A l’occasion du Nouvel An chinois qui approche, l’Année du singe, souhaitez-vous envoyer vos vœux au peuple chinois, aux Autorités et au président Xi Jinping ?
A la veille du Nouvel An, je désire adresser mes meilleurs vœux et salutations au président Xi Jinping et à tout le peuple chinois. Et je voudrais exprimer mon espoir qu’ils ne perdront jamais leur conscience historique d’être un grand peuple, avec une grande histoire de sagesse, et qu’ils ont beaucoup à offrir au monde. Le monde compte sur cette grande sagesse qui est la vôtre. En cette Nouvelle Année, conscients de cela, puissiez-vous continuer d’avancer afin d’aider et de coopérer avec tous pour la protection de notre maison commune et de tous nos peuples. Merci !
(eda/ra)