Eglises d'Asie

Le quatrième anniversaire de l’attentat à la bombe contre l’église de Baniarchar a été l’occasion de demander au gouvernement l’ouverture d’une véritable enquête

Publié le 18/03/2010




Le 3 juin 2001, une bombe explosait à l’heure de la messe dominicale dans l’église catholique de Baniarchar, située dans le district de Gopalganj, à 240 km. au sud-ouest de la capitale Dacca. Dix personnes y trouvèrent la mort et plusieurs autres, grièvement blessées, sont restées handicapées à vie (1). Quatre ans plus tard, les responsables de cet attentat n’ont toujours pas été identifiés et, le 3 juin dernier, sur la place du monument aux martyrs (Kendrio Shahid Minar), à Dacca, une manifestation a été organisée par l’Association chrétienne du Bangladesh (BCA). Nirmal Rozario, secrétaire général de la BCA, a appelé à manifester tant que les auteurs de cet attentat n’auront pas été découverts. Selon lui, la bombe déposée dans l’église il y a quatre ans ne peut pas être séparée des autres attentats qui endeuillent régulièrement le pays (2).

Pour le responsable chrétien, il ne faut pas croire les autorités lorsqu’elles disent que, selon l’enquête, l’attentat contre l’église de Baniarchar est lié à “des conflits internes” de la communauté catholique locale. Kishore Kodiaks, président de l’Organisation des étudiants chrétiens de l’Université de Dacca, a affirmé que les conclusions de l’enquête avaient été “fabriquées” et que les vrais coupables n’ont pas été arrêtés. “Nous voulons que la sécurité de tous les citoyens de ce pays, et pas seulement celle des chrétiens soit assurée a-t-il déclaré, devant environ deux cents personnes.

Nirmal Rozario a ajouté que les attentats ne pouvaient être tolérés dans une démocratie et que le Bangladesh était un pays où les différentes composantes de la société vivaient de manière fraternelle. D’autres intervenants ont déclaré que le pays était sur une mauvaise pente et que certains conspiraient pour favoriser le développement du fondamentalisme islamique. Nimchandra Bhowmik, secrétaire général du “Forum uni hindou-bouddhiste-chrétien a rappelé que le gouvernement présentait le Bangladesh comme un pays laïque. “S’il en est ainsi, pourquoi l’islam est-il en passe de devenir religion d’Etat ? a-t-il interrogé (3).

Mgr Barnabas Dwijen Mondol, évêque anglican, était présent à la manifestation du 3 juin. Selon lui, le drame de Baniarchar a eu pour effet secondaire de rapprocher les différentes confessions chrétiennes du pays. “C’est lorsque nous sommes désunis par des conflits que des gens trouvent l’occasion de s’immiscer parmi nous pour nous diviser encore plus a-t-il souligné, ajoutant que seule une meilleure entente entre les Eglises permettait de mieux faire face aux difficultés du moment.