Eglises d'Asie – Mongolie
Signature d’un partenariat entre les diocèses de Séoul et d’Oulan-Bator
Publié le 10/06/2016
… de Séoul, représentée par Mgr Son Hee-Song. Cet accord facilitera les actions d’évangélisation et la formation des prêtres en Mongolie, et apportera un soutien financier à cette Eglise en pleine expansion, ont souligné les deux signataires à l’agence Fides.
Il a été entendu que la fondation sud-coréenne fournirait un million de dollars à la préfecture apostolique d’Oulan-Bator au cours des trois prochaines années pour ses activités pastorales. L’Eglise en Mongolie disposant seulement d’un statut d’association à but non lucratif, il ne lui est pas possible de disposer de revenus propres. Cette nouvelle aide de la part de l’Eglise de Corée est donc la bienvenue car malgré les contributions des congrégations dont sont issus les missionnaires actifs en Mongolie et d’autres organismes, les moyens financiers pour faire face aux besoins matériels et permettre le déploiement d’activités missionnaires de cette jeune Eglise sont assez réduits.
L’accord comporte également un soutien aux futurs prêtres et permettra aux séminaristes de Mongolie de partir étudier en Corée. Agé de 25 ans, Joseph Enkh Baatar, originaire de Mongolie, achève actuellement ses études au séminaire du diocèse de Daejeon et sera le premier Mongol à être ordonné prêtre, le 28 août prochain.
Par ailleurs, un chapitre de l’accord prévoit la mise en place d’un partenariat entre l’hôpital Sainte-Marie de Séoul et un important hôpital public de Mongolie. La coopération médicale vise à transférer les savoir-faire sud-coréens en Mongolie dans les domaines de la chirurgie cardio-vasculaire et cérébrale.
Le soutien de la Corée : une bénédiction pour l’Eglise en Mongolie
Au cours de ces vingt dernières années, l’Eglise catholique en Corée a fourni 320 millions de wons (242 000 euros) de soutien financier à l’Eglise en Mongolie et a continué à y envoyer des médecins bénévoles, rapporte encore Fides. Le 6 juin, Mgr Son Hee-Song, évêque auxiliaire de Séoul, s’est exprimé en ces termes : « Je voudrais exprimer mon plus profond respect et ma plus grande estime à Mgr Padilla et à tous les missionnaires présents en Mongolie qui se sont dédiés à l’évangélisation dans une situation difficile. L’Eglise catholique en Corée, au cours de son histoire, a souffert de persécutions. Ceci représente l’un des motifs pour lesquels elle a décidé d’apporter tout le soutien possible au développement de l’Eglise en Mongolie. »
Originaire des Philippines, missionnaire scheutiste (Congrégation du Cœur immaculé de Marie – CICM), Mgr Padilla a répondu en disant que la petite communauté catholique de Mongolie « se sentait particulièrement encouragée par le soutien de la Corée ». « Vous tous représentez une bénédiction pour l’Eglise en Mongolie et cet accord est pour nous une source de grande espérance », a-t-il ajouté. Parmi les missionnaires étrangers présents en Mongolie, on compte quatre prêtres sud-coréens, dont deux sont installés dans le pays depuis plus de quinze ans ; ils sont originaires du diocèse de Daejeon. On peut noter que le gouvernement mongol, après s’être un temps montré ouvert aux Eglises chrétiennes, a très nettement resserré sa politique ces dernières années et n’accorde plus que rarement des visas missionnaires.
Lorsque Mgr Wenceslao Padilla arriva à Oulan-Bator en 1992, après la rupture de la Mongolie avec l’URSS et à la mise en place du Parti démocratique, l’Eglise catholique était absente du pays. Depuis, six paroisses, confiées à une vingtaine de missionnaires et cinquante religieuses, ont vu le jour et continuent de se développer. Un millier de fidèles environ, des convertis pour la plupart, y vivent leur foi et l’on compte tous les ans plusieurs dizaines de baptêmes. L’ordination de Joseph Enkh Baatar, en août prochain, est un événement particulièrement attendu de l’ensemble de la communauté catholique locale ; elle symbolise la pertinence de la coopération missionnaire qui s’est mise en place entre les deux Eglises de Corée et de Mongolie, souligne encore Mgr Padilla.
Selon les données disponibles, les chrétiens, toutes confessions confondues, représentent un peu plus de 2 % de la population mongole (3 millions d’habitants), laquelle suit majoritairement les pratiques d’un bouddhisme tibétain mêlé de croyances chamaniques.
(eda/mj)