Eglises d'Asie

Les évêques invitent les écoles catholiques à être davantage missionnaires

Publié le 31/08/2013




Réunis pendant trois jours à Pattaya pour leur session annuelle, les membres de la Conférence épiscopale de Thaïlande et de l’Enseignement catholique ont réfléchi sur les moyens d’« exprimer davantage leur identité chrétienne ».

Améliorer le niveau d’éducation dans les établissements catholiques afin de les rapprocher des standards internationaux, tout en développant l’évangélisation et le partage des valeurs chrétiennes : voilà le but que s’étaient fixé les quelque 400 enseignants venus des différents diocèses du pays, laïcs, prêtres, membres de congrégations religieuses (qui tiennent la plupart des institutions catholiques de Thaïlande), ainsi que plusieurs évêques.

Pendant ce séminaire de trois jours qui s’est tenu fin août à Pattaya, les participants se sont penchés sur la qualité de l’enseignement des écoles catholiques ainsi que les résultats obtenus dans les domaines de l’évangélisation et de l’éducation morale.

On compte aujourd’hui plus de 300 écoles catholiques en Thaïlande, accueillant plus d’un demi-million d’élèves majoritairement bouddhistes et musulmans.

Dans un pays où le catholicisme reste très minoritaire (un peu moins de 1 % de la population) et où l’identité thaïe est traditionnellement perçue comme indissociable du bouddhisme, l’enseignement catholique est cependant très estimé et considéré comme un gage de qualité. Certaines de ses institutions, comme le prestigieux Assumption College de Bangkok tenu par les Frères de St Gabriel, sont considérées parmi les meilleures de Thaïlande.

L’archevêque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovinthavanij, a rappelé aux participants que la nouvelle évangélisation appelait « tous les disciples du Christ à annoncer et partager la Bonne Nouvelle avec tous ceux qui n’avaient pas encore rencontré l’Evangile ».

S’appuyant sur l’importance du dialogue interreligieux, Mgr Kovinthavanij, qui est également vice-président de la Conférence épiscopale, a souligné que l’enseignement catholique en Thailande  était  à la fois « le signe de la présence de l’Eglise au milieu des autres religions » et « l’instrument pour annoncer le royaume des cieux. »

Mgr Louis Chamnien Shantisukniran, archevêque de Tharae-Nongsaeng et président de la Conférence épiscopale, a déclaré à son tour qu’il était du devoir de l’Eglise catholique d’aider ses institutions les plus représentatives à « davantage exprimer l’identité chrétienne ». Le prélat a rappelé les objectifs de 2010-2015 du plan pastoral de la Conférence épiscopale, selon lequel les écoles devaient devenir des « centres de rayonnement de l’Evangile » et les éducateurs des « témoins vivants » de Jésus Christ., rapporte encore l’agence AsiaNews jeudi 29 mai.

Le P. Francis Xavier Deja Arpornrat, secrétaire exécutif de la Conférence épiscopale, a quant à lui confié à Catholic News Agency que c’était parce que les établissements catholiques visaient le « développement intégral de la personne » tout en respectant la « liberté individuelle de chacun » que les parents des élèves avaient confiance en l’éducation dispensée par ces écoles.

Des propos qui s’inscrivent dans la continuité de la politique pastorale de l’ancien archevêque de Bangkok, le cardinal Michael Michai Kitbunchu, lequel avait joué un rôle majeur dans le développement de l’enseignement catholique en Thaïlande. En 2008, il soulignait déjà auprès de l’agence AsiaNews que bouddhistes et musulmans inscrivaient leurs enfants dans les écoles catholiques à la fois pour « l’excellence de l’éducation et les valeurs morales qui y étaient transmises »  et pour le fait que l’élève y était encouragé « faire s’épanouir sa personnalité ».

Comme son successeur, aujourd’hui, le cardinal expliquait vouloir compter sur les écoles catholiques pour promouvoir les valeurs de l’Evangile et le dialogue religieux « entre les jeunes issus de différentes confessions ».

En conclusion de la session, les différents intervenants ont évoqué la nécessaire « adaptation aux changements de la société » et le fait que l’enseignement catholique devait « apprendre à renouveler ses méthodes ».

L’archevêque de Bangkok a rappelé cependant que l’atout principal des écoles catholiques reposait sur les valeurs morales qui pouvaient être dispensées aux étudiants, dans les domaines les plus variés, qu’il s’agisse de la sensibilisation aux droits de l’homme, de l’éducation à une sexualité responsable, du respect de l’environnement ou encore de l’adaptation aux nouveaux médias et technologies.