Eglises d'Asie – Chine
Sichuan : les autorités forcent plusieurs milliers de moines et religieuses du bouddhisme tibétain à quitter leur institut de formation
Publié le 18/03/2010
D’après International Campaign for Tibet (ICT), organisation basée à Washington, aux Etats-Unis, les autorités chinoises ont tenté à plusieurs reprises ces dernières années de diminuer le nombre des moines et religieuses étudiant dans ce centre. ICT affirme que le centre, fondé il y a 10 ans par un maître charismatique nommé Khenpo Jigme Phuntsok, n’abritait aucune activité politique ou séparatiste. Le centre est décrit comme « une communauté aux liens assez lâches où les étudiants doivent subvenir à leurs propres besoins et ne sont pas assujettis au contrôle d’un abbé » ; c’est aussi un des rares endroits en Chine où les adeptes du bouddhisme tibétain peuvent recevoir une formation complète.
Selon les témoignages de moines rapportés par ICT, des représentants des autorités chinoises ont, sans donner de raison à leur démarche, demandé aux étudiants, qu’ils soient tibétains ou chinois, de quitter les lieux. « Plusieurs milliers de moines et de religieuses sont déjà partis. Nous avons entendu dire que le gouvernement souhaitait qu’il n’en reste que 1 400. Les autorités ont dit qu’elles feraient détruire les bâtiments ainsi libérés par notre départ », a déclaré, sous couvert d’anonymat, un des moines, qui précise que, si les religieux étaient réticents à partir, il n’y a cependant pas eu de heurts avec les forces de l’ordre. Un responsable du district de Sertar a déclaré à l’agence Reuters que les autorités « faisaient le ménage et mettaient les choses en ordre », sans plus de précision.
Toujours selon ICT, Phuntsok, le fondateur du centre, a demandé par le passé à plusieurs reprises aux autorités de protéger le droit de ses étudiants à la liberté de croyance religieuse, telle qu’elle est reconnue par la Constitution de la République populaire de Chine (1). Lors de l’opération qui vient de se produire à Sertar, Phuntsok a refusé d’accéder à la demande des autorités chinoises, i.e. inviter ses étudiants à partir, arguant du fait que les moines et les religieuses présents à Sertar étaient venus là de leur plein gré et non à son invitation.