Eglises d'Asie

Un projet de loi sur l’avortement est retiré après des protestations des milieux religieux

Publié le 18/03/2010




Les protestations de parlementaires chrétiens et musulmans ont fait retirer un projet d’amendement au code pénal qui aurait légalisé l’avortement dans les cas de viol ou de sérieuses anomalies du foetus. Le projet avait été introduit le 19 septembre 1995 par le J.L. Peiris, ministre de la justice et des affaires constitutionnelles et vice-ministre des finances. Le texte aurait permis à un praticien agréé de procéder à l’avortement dans les douze premières semaines en cas de viol et dans le délai de vingt semaines s’il existait un risque substantiel de sévères handicaps.

Des parlementaires de l’opposition : John Ameratunga, catholique, Tyronne Fernando, anglican, et un musulman, A.S.C. Hameed, ont pris la parole contre le projet d’amendement, affirmant que l’interruption de la grossesse est une question morale. “Nous, musulmans, a dit Hameed, nous croyons que Dieu est la clé de la naissance et de la mortL’évêque auxiliaire de Colombo, Mgr Oswald Gomiz, et le Vénérable Madihe Pagnaseeha Mahanayaka Thero, chef de la secte bouddhiste Amarapura, une des quatre principales composantes du bouddhisme du pays, ont eux aussi fait campagne contre le projet.

J.L. Peiris a retiré son projet en annonçant que le gouvernement introduirait une législation séparée sur l’avortement et prendrait en considération “toutes les opinions avant de présenter cette législation distincte

Consulté par Mgr Gomiz sur la position bouddhiste, le Vénérable Madihe a dit que, pour les bouddhistes, “l’avortement est un véritable assassinat d’un innocent”. L’évêque a exprimé l’espoir que les chefs bouddhistes se joindraient à l’opposition contre toute nouvelle tentative gouvernementale de légalisation de l’avortement.

D’autre part, les catholiques se sont réjouis de la décision prise au mois d’août 1995 par le gouvernement de châtier plus sévèrement les individus convaincus d’exploitation sexuelle d’enfants et les maris qui abusent de la femme dont ils sont légalement séparés.

Une autre décision du cabinet d’abaisser à 18 ans l’âge du mariage a suscité l’opposition du Père Merevyn Jayakody, juge du tribunal ecclésiatique des mariages de Colombo, qui place l’âge normal du mariage à partir de 21 ans.