Eglises d'Asie

Revue de presse du 1er au 31 mars 2017

Publié le 12/05/2017




Politique extérieure : Se détachant un peu plus de ses partenaires traditionnels, le Cambodge a annulé un exercice militaire conjoint avec l’Australie. Le pays avait déjà annulé les exercices conjoints avec les Etats-Unis et ne garde ainsi pour partenaire que la Chine (Cambodia Daily du 01.03.2017). Cela est à mettre en rapport avec la dette …

… du Cambodge à l’égard des Etats-Unis (500 millions de dollars pour avoir nourri la population cambodgienne durant la guerre). Lors d’une conférence internationale regroupant 36 pays de l’Asie-Pacifique pour traiter du travail des enfants et de l’importance d’améliorer leur accès aux soins et leur nutrition, le Premier ministre Hun Sen a une nouvelle fois dénoncé la dette du Cambodge auprès des Etats-Unis. Il les a aussi accusés d’avoir tué des enfants lors des bombardements au Cambodge et dans les pays du Moyen-Orient (CD du 02.03.2017).

* Suite à une rencontre avec le commandant militaire birman, Min Aung Hlaing, le Premier ministre Hun Sen a déclaré que deux ou trois officiels cambodgiens devraient être envoyés en Birmanie afin de discuter avec les autorités locales pour les aider à mettre un terme aux conflits régionaux qui touchent le pays (CD du 13.03.2017).

* Le ministre vietnamien des Affaires étrangères, Pham Binh Minh, a rencontré le 15 mars son homologue cambodgien, Prak Sokhonn. Il s’est également entretenu séparément avec le ministre de l’Intérieur, Sar Kheng. Les deux parties ont convenu d’empêcher les citoyens des deux nationalités de louer des terres dans le pays voisin le long des 16 % de la frontière qui restent à établir clairement. Les deux pays ont également convenu de l’établissement d’une zone économique le long de la frontière dans la province de Tbong Khmum afin d’enrayer le trafic illégal de bois. Un accord devrait aussi être signé l’année prochaine concernant l’autoroute reliant Phnom Penh à Hô Chi Minh-Ville (CD du 16.03.2017).

Politique intérieure

Suite à la démission de Sam Rainsy et à la proposition d’amendement de la loi régissant les partis politiques qui a été ratifiée par le Sénat le 28 février, le PNSC (Parti National du Salut du Cambodge) a nommé Kem Sokha président du parti. Ont également été désignés trois nouveaux vice-présidents, Mme Mu Sochua, Eng Chhay Eang et Pol Ham. Mme Sochua et Monsieur Chhay Eang sont des députés qui ont longtemps travaillé avec le Parti de Sam Rainsy (PSR) avant la fusion de 2012 et Pol Ham fut le co-fondateur du parti de Kem Sokha (CD du 01.03.2017). Lors de la cérémonie d’investiture, le nouveau président a dévoilé le leitmotiv de la prochaine campagne « remplacez les chefs de commune qui servent le parti par des chefs de commune qui servent la population ».

Le 6 mars, le PPC (Parti de Peuple Cambodgien) a déclaré ce message comme « provocateur et sérieusement insultant » et a menacé de poursuivre le PNSC en justice si ce slogan n’était pas corrigé. Cependant, on ne sait pas sur quelle loi le PPC se baserait en cas de poursuites judiciaires (CD du 08.03.2017). Des centaines de lettres rédigées par les chefs de commune du parti au pouvoir ont été publiées. Elles dénoncent toutes le slogan du parti de l’opposition jugé insultant (CD du 13.03.2017). Le ministre de l’Intérieur a confirmé le 29 mars qu’il ne reconnaissait ni Kem Sokha comme président du PNSC, ni les trois nouveaux vice-présidents car le parti aurait violé ses propres lois lors du congrès organisé début mars. Lors de ce congrès, le parti a changé ses règles internes puis a procédé à l’élection du président et des vice-présidents, mais, selon le ministre de l’Intérieur, le PNSC aurait dû d’abord soumettre ce changement de règle au gouvernement avant de procéder aux nominations. Le ministre de l’Intérieur a aussi déclaré que le PNSC violait la nouvelle loi régissant les partis tout en restant vague mais laisse planer le doute quant à la dissolution prochaine du parti (CD du 30 et 31.03.2017).

En parallèle, le Premier ministre Hun Sen a commencé sa campagne en reprenant son éternel discours. Il se positionne en sauveur du Cambodge et il fait planer la menace d’un retour à la guerre civile s’il n’est pas réélu. Selon lui, un changement de dirigeant sèmerait le chaos dans le pays à l’instar des pays du Moyen-Orient (CD du 01.03.2017).

De manière générale, suite au meurtre de Kem Ley et à l’emprisonnement de Kim Sok, la liberté d’expression a été fortement réduite. La peur touche les analystes présents dans le pays mais également ceux basés à l’étranger. Beaucoup des personnes pro-opposition font semblant de soutenir le gouvernement en place par peur des représailles.

Modification de la loi sur les partis

La proposition d’amendement de la loi a été déclarée constitutionnelle par l’Assemblée nationale et le Sénat. Elle doit maintenant être signée par le roi Norodom Sihamoni, mais ce dernier a quitté le Cambodge pour se rendre en Chine afin d’effectuer un contrôle médical. Le président du Sénat a été désigné pour signer à sa place (CD du 06.03.2017).

Le ministre de l’Intérieur Sar Kheng a demandé le retrait de leur fonction de tous les chefs de commune et conseillers de district actuels élus pour un parti différent que celui pour lequel ils se présentent désormais pour les prochaines élections. Des centaines de représentants locaux du parti de l’opposition risquent de perdre leur traitement, notamment ceux élus sous le parti de Sam Rainsy et du Parti des Droit de l’Homme en juin 2012 avant la fusion pour former le PNSC. Sar Kheng réclame une action immédiate selon les articles 15 et 16 de la nouvelle loi régissant les partis politiques (CD du 16.03.2017)

Le Bureau pour les droits de l’homme des Nations Unies a brisé son silence et déclaré que l’amendement de la loi régissant les partis viole plusieurs obligations du pays en vertu du droit international, notamment en matière des libertés d’association et d’expression. Il préconise une révision approfondie et consultative de la loi (CD du 30.03.2017).

Affaire Kem Ley

Le procès du meurtrier présumé de Kem Ley, analyste politique tué le 10 Juillet 2016 dans une station-service, s’est tenu le 1er mars, apportant plus de questions que de réponses. L’accusé, un ancien militaire du nom d’Oeuth Ang, a reconnu avoir tiré sur Kem Ley pour défaut de remboursement d’une dette. Il s’est présenté sous le nom de Chuop Samlap (‘rencontre mortelle’) et raconte avoir vendu un terrain pour 3 000 dollars, somme qu’il aurait remise à Kem Ley qui lui aurait été présenté par un intermédiaire du nom de « Lis », en échange de la promesse d’un travail et de la construction d’une maison pour lui.

Ne voyant rien venir, Chuop Samlap aurait décidé d’abattre Kem Ley avec une arme qu’il aurait achetée à un Thaïlandais du nom de « Chak ». Lorsqu’on lui a demandé de décliner son identité, M. Ang a répété s’appeler Chuop Samlap et être originaire de Banteay Meanchey, bien que confronté aux déclarations de sa femme et de sa mère qui l’ont formellement identifié comme Oeuth Ang, originaire de Siem Riep. Son avocat a chargé l’intermédiaire et le vendeur de l’arme, déclarant que son client n’était pas conscient des conséquences de son acte. Il a également décrit M. Ang comme un orphelin malgré les preuves de filiation présentées par sa mère. Les vidéos, longtemps réclamées et présentées lors du procès, ont également soulevées beaucoup d’interrogations. Des vidéos de la scène du meurtre ont été projetées lors de l’audience. La vidéo du meurtre est floue, sans mention de date, ni d’heure. Le visage de Kem Ley n’est jamais visible et on ne voit pas non plus ce que fait M. Ang avant d’entrer dans la boutique. Aucun des enregistrements des caméras de surveillance couvrant d’autres angles n’a été présenté. Les vidéos concernant la fuite de M. Ang sont nettes mais montrent des comportements suspects des poursuivants qui ont plus l’air de suivre M. Ang pour s’assurer du bon déroulement de l’action que de vouloir l’arrêter. De plus, les chaussures que M. Ang porte sur la vidéo montrant le meurtre sont différentes de celles qu’il porte sur les vidéos de son arrestation. Tout cela mène à penser que la vidéo floue du meurtre provenant d’un des caméras de la station-service est un faux (CD des 02 et 03.03.2017).

La famille de Kem Ley a organisé une bénédiction du site, dans la province de Takeo, sur lequel devrait être érigé un monument funéraire bouddhiste à sa mémoire. La famille, contrairement au souhait de Kem Ley lui-même, souhaite que le monument soit construit en marbre et sa valeur est estimée à 170 000 dollars (CD du 09.03.2017).

Le 12 mars, le président de l’Association « Khmer Student Intelligent League » (KSILA) et trois membres ont été arrêtés alors qu’ils planifiaient la projection d’un documentaire de 30 minutes sur le meurtre de Kem Ley. La KSILA est une organisation regroupant de jeunes analystes politiques et activistes dont le siège se trouve dans le district de Russei Keo, lieu où le documentaire devait être visionné avant qu’une quarantaine d’officiers de police fasse irruption dans la salle. Le film n’établit aucune conclusion concernant le meurtrier de Kem Ley mais critique ouvertement la façon dont le gouvernement a traité cette affaire. Les quatre étudiants ont été libérés après avoir signé un contrat promettant de ne plus essayer de projeter le film sans autorisation préalable et après avoir remis leur copie aux policiers (CD du 13.03.2017). Le 30 mars, Sam Rainsy a été condamné à un an et huit mois de prison et dix millions de riels (environ 2 500 dollars) pour diffamation pour avoir déclaré que le meurtre de Kem Ley avait été orchestré par le gouvernement (CD du 31.03.2017).

Kim Sok a été emprisonné pour avoir suggéré que le gouvernement était partie prenante de l’assassinat de Kem Lay. Il a vu sa demande de remise en liberté sous caution refusée par la Cour d’appel de Phnom Penh. Les raisons indiquées sont d’une part pour l’empêcher de commettre d’autres diffamations et permettre au tribunal de continuer la procédure sans encombre (CD du 23.03.2017).

Affaire Kem Sokha

Dimanche 5 mars, le Premier ministre Hun Sen a confirmé l’authenticité de l’enregistrement d’une conversation téléphonique avec le président du parti de l’opposition, Kem Sokha, diffusé l’année dernière. En fin du mois de septembre, Hun Sen avait déclaré un « cessez-le-feu » après des mois d’attaque contre Kem Sokha. Au cours de la conversation, Hun Sen demandait à Kem Sokha de se détacher de Sam Rainsy et de stopper les attaques contre lui et sa famille. En échange, M. Sokha demandait au Premier ministre d’intervenir auprès de la cour dans l’affaire relative à sa prétendue maîtresse. Hun Sen s’est vanté d’être celui qui a placé Kem Sokha à la présidence du parti de l’opposition (CD du 06.03.2017).

Mort de Sok An

Samdech Vibol Panha Sok An, député et ministre en charge du Conseil des ministres et bras droit du Premier ministre, est décédé à Pékin le 15 mars 2017 à l’âge de 66 ans, après une hospitalisation de plusieurs mois. Il laisse derrière lui une femme et cinq enfants dont son fils Sok Puthyvuth, marié à la plus jeune fille du Premier ministre (CD du 16.03.2017). Il laisse aussi plusieurs postes vacants. Les plus prestigieux ont rapidement été attribués au député Bin Chhin désormais en charge du Conseil des ministres (CD du 17.03.2017). Contrairement à ce qu’avait annoncé le porte-parole du gouvernement Phay Siphan aux médias, le portefeuille de responsabilité de Sok An ne sera pas entièrement repris par Bin Chhin mais sera divisé entre plusieurs ministères. L’autorité Apsara et celle du temple Préah Vihéar seront placées sous la responsabilité de la ministre de la Culture Phoeung Sakon qui a également nommée à la tête de la Commission nationale de l’Unesco. Hang Chon Maron, ministre de l’Education, récupèrera l’Association nationale des scouts cambodgiens. Le Comité des chemins de fer sera contrôlé par le ministre des Transports Sun Chanthol et le Conseil d’ingénierie par le ministère du Travail. M. Chhin reprendra le rôle de Sok An de point de contact du gouvernement pour le tribunal des Khmers Rouges, le poste honorifique de président de l’Académie royale du Cambodge, le poste de secrétaire d’Etat de l’Aviation civile ainsi qu’un nombre conséquent des postes qui avaient été attribués à Sok An (CD du 23.03.2017).

Divers

* Une fuite de plus, venant s’ajouter à toutes les précédentes ayants déjà éclaboussé les membres du gouvernement actuel et ceux du parti de l’opposition, révèle une centaine de messages prétendument envoyés à la famille du Premier ministre et à certains membres du gouvernement. Ces documents ont été envoyés à l’ex-dirigeant de l’opposition Sam Rainsy qui les a ensuite transmis tels quels à la presse. Ils dévoilent, d’une part, la corruption globale qui gangrène l’Etat lié au milieu des affaires et, d’autre part, la manipulation des médias notamment du Khmer Times (CD du 02.03.207).

* Joseph Matthews, un Pakistanais marié à une Cambodgienne, est l’une des rares voix étrangères à soutenir le PPC. Il a récemment obtenu la citoyenneté cambodgienne. D’après des messages qui ont fuités dans la presse, il aurait fourni au parti des plans de stratégie détaillés en vue des élections et remercié le lieutenant-général Manet et son père pour sa nouvelle citoyenneté. Ces messages ont été fournis aux médias par l’ancien chef du PNSC (Parti National du Salut du Cambodge) Sam Rainsy (CD du 03.03.2017).

* A l’occasion de la Journée internationale de la femme, le PPC et le PNSC ont rivalisé, se prétendant l’un et l’autre le parti facilitant le mieux l’accès au pouvoir des femmes. Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement nommerait une femme gouverneur de province à la prochaine occasion. Le gouvernement a également l’intention d’augmenter le nombre des femmes dirigeantes au sein de l’armée. L’ancien président de PNSC, Sam Rainsy, a déclaré dans un enregistrement vidéo, que le parti avait enregistré soixante femmes pour la course aux élections communales. Kem Sokha a pour sa part cité en exemple la récente nomination de Mu Sochua à la vice-présidence du parti (CD du 09.03.2017)

Economie

* Le 13 mars, la Banque nationale du Cambodge a fixé un plafond de taux d’intérêt à 18 % par an pour les institutions de micro-finance afin de lutter contre le surendettement et réduire la pauvreté. Les taux s’élevaient à près de 30 % par an. Cependant, certains initiés ont déclaré que ce mouvement aurait l’effet contraire, affectant négativement les institutions financières et les pauvres en restreignant l’accès aux prêts. Cette décision est perçue par certains comme un mouvement stratégique avant les élections pour récupérer les voix des emprunteurs à faible revenu (CD du 15.03.2017).

* Suite à la décision du gouvernement de faire voter une loi instaurant un salaire minimum généralisé, une analyse du projet a été conduite par le « Centre cambodgien pour les droits de l’homme », le groupe américain pour les droits du travail « Centre de solidarité » et la « Confédération syndicale internationale ». Il en résulte que, dans sa forme actuelle, le projet pourrait porter de graves atteintes aux droits des travailleurs. Les clauses controversées concernent notamment l’article 16 selon lequel « sans l’accord préalable du ministre du Travail, le seul habilité à effectuer de recherche relative au salaire minimum est le Conseil du salaire minimum national » et l’article 28 selon lequel « toute violation serait punie d’une lettre d’avertissement, suivie d’une contravention ne pouvant excéder 10 000 000 riels » (soit environ 2 500 dollars). Ainsi les recherches indépendantes des syndicats des ONG, des journalistes ou des universitaires pourraient être sanctionnées (CD du 23.03.2017).

Société

Droits de l’homme

* Près de 80 groupes civils internationaux et cambodgiens ont signé conjointement une déclaration réclamant au gouvernement la libération de cinq activistes du groupe ADHOC (Association pour les droits de l’homme et le développement au Cambodge) actuellement emprisonnés, pour avoir aidé financièrement la soi-disant maîtresse de Kem Sokha à payer ses droits d’avocats. Ils sont en attente de leur procès depuis mai 2016 (CD du 06.03.2017). Mettant fin à des mois de silence, le président du groupe ADHOC, Thun Saray, a appelé le gouvernement à relâcher les quatre membres détenus depuis mai 2016 à travers une vidéo postée sur Facebook depuis le Canada (CD du 16.03.2107).

Déforestation

* Les autorités sont à la recherche d’un officier de la police militaire dans la province de Kompong Speu suite à la découverte d’un camion chargé de bois de luxe coupé sans autorisation garé à côté de son domicile (CD du 13.03.2017).

* Suite à l’arrestation, dans la province de Mondolkiri, de huit camions chargés de bois coupé illégalement le mois dernier, les autorités ont commencé à interroger des soldats et des policiers travaillant au point de contrôle. Ces personnes sont suspectées d’avoir collaboré avec le groupe de vietnamien arrêté (CD du 17.03.2017). Les interrogatoires se sont étendus à quatre personnalités haut-placées de la province : le commandant militaire Chhit Meng Sreng, le commandant de l’unité militaire 103, chargée de la protection de la frontière Yin Chanty, le commandant de la police militaire Sak Sarang et le chef de la police Touch Yun. Les chefs de police des deux points de contrôle entre le Cambodge et le Vietnam ont été suspendu de leur fonction côté cambodgien et vietnamien (CD du 23.03.2017)

Environnement

* Les autorités travaillent sur un projet de loi afin de lutter contre la pêche illégale. La directive devrait prévoir l’enregistrement de tous les bateaux de transport et de pêche des provinces situées autour de lac Tonle Sap auprès du ministère des Travaux publics et des Transports. Des plaques d’immatriculation devraient être apposées sur les bateaux et le nom du propriétaire devrait être enregistré. Des zones de délimitation devraient également voir le jour afin de créer une démarcation entre les zones de pêches autorisées et les zones protégées pour permettre la migration des poissons (CD du 08.03.2017).

* Les ONG environnementales sont sceptiques quant à la promesse du gouvernement d’annuler le projet de barrage hydroélectrique de Chhay Areng afin de préserver le site pour son potentiel éco-touristique. Le projet figure toujours sur la liste officielle des projets du ministère de l’Energie et le projet d’une ligne électrique reliant Phnom Penh au barrage Stung Tatai coupant la vallée d’Areng vient d’être approuvé (CD du 15.03.2017).

Lutte anti-drogue

* Le porte-parole de la ville de Phnom Penh a déclaré que les autorités avaient éradiqué le trafic de drogue dans le village de Trapaing Chhouk. En 25 jours, la police a arrêté 231 personnes dans 44 affaires différentes et démantelé 95 des cabanes servant de repère (CD du 01.03.2017). Les autorités anti-drogue admettent toutefois qu’il est difficile d’appréhender les gros trafiquants car ils bénéficient de la protection de certains agents de police corrompus. Depuis le début de la campagne lancée le 1er janvier, plus de 5 000 personnes ont été arrêtées pour des faits relatifs au trafic de drogue (CD du 08.03.2017).

* Des centaines de soldats des forces armées sont soumis à des tests anti-drogue afin de protéger leur réputation et d’éviter tout danger (CD du 09.03.2017).

* Le propriétaire d’une usine de fabrication de produits pharmaceutiques de Sihanoukville et un de des employés sont accusés de trafic de drogue suite à la découverte de kétamine cachée dans des ordinateurs qui devaient être envoyés en Malaisie par voie aérienne (CD du 13.03.2017).

* Le ministre de l’Intérieur, Sar Kheng, a annoncé le 29 mars, que les officiers participant à toute saisie d’au moins un kilogramme de drogue recevraient une prime de 10 000 dollars (CD du 30.03.2017).

* Le gouvernement souhaite le soutien du secteur privé dans sa lutte anti-drogue. Des discussions sont en cours pour déterminer comment les impliquer (CD du 31.03.2017)

Expropriation

* Si la plus part des familles expulsées de Borei Keila en 2012 ont soit été relogées, soit ont reçu une compensation financière, une quinzaine de familles résistent toujours. Suite à la construction d’immeubles sur le terrain, 35 familles ont reçu un appartement dans l’un des huit nouveaux bâtiments, les autres ont accepté une somme d’argent allant de 15 000 à 20 000 dollars selon les preuves de propriété qu’ils ont pu apporter (CD du 08.03.2017).

Education

* Des milliers d’étudiants utilisent le système de traçabilité permettant de vérifier leur présence à l’école. Le pilote a été mis en place à la fin de l’année dernière dans 50 écoles primaires et secondaires dans sept provinces afin d’encourager la présence des élèves. Ils s’identifient à l’entrée de l’école en scannant leur carte d’identification et leurs empreintes digitales (CD du 02.03.2017).

Divers

* Après la plainte de six officiers de police qui accusaient anonymement leur supérieur, le chef de la police de la province de Kompong Thom, de corruption, une deuxième plainte est parvenue au ministre de l’Intérieur. Cette fois, la plainte n’est pas anonyme et émane de quatre brigadiers généraux et un colonel. La première fois, les accusations de corruption n’avaient pas pu être prouvées. Une enquête est ouverte suite à la seconde plainte (CD du 06.03.2017).

* Chaque Cambodgien se verra assigner un numéro personnel d’identification à dix chiffres en 2019. Sous ce numéro seront recensées diverses informations et notamment des données privées. La mise en place de ce système est préoccupante car il pourrait être utilisé comme un outil de surveillance et il pose le problème de la protection des données. A l’étranger, la possible mise en place de systèmes similaires a ouvert des débats quant à la sensibilité des données ainsi rendues potentiellement accessibles par les hackers (CD du 17.03.2017).

* Dimanche 19 mars au soir, un représentant du ministère de l’Intérieur sous l’emprise de l’alcool a tiré en l’air dans les rues de Phnom Penh avec son arme d’assaut après une dispute avec sa femme. Il devait comparaitre devant le tribunal le 23 mars, mais il a finalement été décidé qu’il serait sanctionné en interne (CD du 23.03.2017).

(eda/ra)