Eglises d'Asie – Cambodge
A Pâques, 128 Cambodgiens seront baptisés dans le diocèse de Phnom Penh
Publié le 12/04/2017
… catholique du Cambodge, à savoir le vicariat apostolique de Phnom Penh et les deux préfectures apostoliques de Battambang et de Kompong Cham. Pour le seul vicariat de Phnom Penh, les nouveaux baptisés seront au nombre de 128.
Les fêtes pascales revêtent une importante toute particulière au Cambodge. En effet, après les années de guerre qui ont ravagé le pays, la première messe à avoir été célébrée sur place a eu lieu le jour de Pâques 1990. « Cette messe est restée dans les mémoires comme la ‘messe de la Résurrection’ », témoigne le P. Vincent Sénéchal, missionnaire au Cambodge de 2002 à 2016 et actuel vicaire général des Missions Etrangères de Paris (MEP).
Une Eglise enracinée
Dans un pays de 15,9 millions d’habitants, la communauté catholique ne représente aujourd’hui que 0,2 % de la population. Si la présence catholique dans le pays est relativement ancienne (elle date de l’arrivée du dominicain portugais Gaspard Da Crux, au XVIe siècle), l’Eglise a été presque totalement anéantie par le régime Khmer rouge (1975-1979), lequel fut suivi par dix années d’occupation vietnamienne (1979-1989). De 65 000 fidèles en 1970, on n’en recensait plus que 5 000 en 1990. En outre, le bouddhisme theravada est particulièrement bien implanté dans le pays : religion d’Etat depuis 1989, il constitue la religion de 96 % de la population.
Pour autant, la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution et l’Eglise au Cambodge entretient de bonnes relations avec les autorités politiques et les représentants des autres religions. Le ministère des Cultes et des Religions veille, en effet, à ce que des contacts réguliers aient lieu entre les représentants des différents cultes. La récente visite de Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, à la famille de Sok An, Vice-Premier ministre du Cambodge décédé le 15 mars dernier, atteste, par exemple, de la qualité de ces relations.
Outre ces 300 baptêmes, l’enquête diocésaine en cours sur les 35 présumés martyrs morts sous Pol Pot, le développement du clergé cambodgien (le P. Stéphane Se Sat, neuvième prêtre cambodgien, a été ordonné en décembre 2016) et la construction de nouveaux lieux de culte, tels que la chapelle de Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, dans la zone de Takéo, dans le vicariat apostolique de Phnom Penh, témoignent de l’enracinement progressif de l’Eglise au Cambodge.
Une Eglise engagée
Selon des sources ecclésiales locales, les nouveaux convertis reflètent la réalité sociologique du pays : il s’agit de jeunes adultes, principalement d’origine khmère, issus de milieux bouddhistes. Leur conversion s’explique notamment par l’engagement de l’Eglise au sein de la société khmère. En effet, l’Eglise du Cambodge est autorisée à organiser des œuvres sociales, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation ou de la formation professionnelle. Et, de fait, elle joue un rôle social notable dans ce pays. « Au Cambodge, l’Eglise développe une évangélisation intégrale qui vise à développer l’homme dans toutes ses dimensions : socio-économique, éducative, professionnelle, spirituelle et familiale », explique le P. Vincent Sénéchal.
Ainsi, Mgr Olivier Schmitthaeusler, a lancé, fin 2015, des programmes d’entreprenariat social. « Le village de la paix » permet à des personnes atteintes du sida ou porteuses de handicaps, de vivre avec des personnes valides.
Il n’est dès lors pas anodin que Mgr Olivier Schmitthaeusler, missionnaire MEP originaire de Strasbourg, ait obtenu la nationalité cambodgienne, en 2010.
(eda/pm)