Eglises d'Asie

Journées asiatiques de la jeunesse : la délégation cambodgienne prête à partir

Publié le 21/07/2017




A Yogyakarta, près de 2 000 jeunes catholiques sont attendus pour prendre part aux Journées asiatiques de la jeunesse (30 juillet – 6 août 2017). Parmi eux, une vingtaine de jeunes Cambodgiens, accompagnés de quatre responsables pastoraux.

« C’est le seul événement majeur organisé pour les jeunes en Asie, tous les trois ans », explique à Eglises d’Asie le P. Gustavo Benitez, membre de l’Institut pontifical des Missions étrangères de Milan (PIME), missionnaire au Cambodge depuis 2009, responsable de la pastorale des jeunes au niveau national. Un moment important pour les jeunes et pour les responsables pastoraux qui les accompagnent.

Pour les jeunes, une occasion de se rencontrer et de prier ensemble

Consacrées aux jeunes catholiques d’Asie engagés dans les services pastoraux, les AYD (Asian Youth Day) représentent une opportunité pour que « les jeunes, issus des différents pays du continent asiatique, se rencontrent [et] partagent, prient et célèbrent ensemble leur foi, qui est une et catholique, avec des nuances et des couleurs distinctes », indique le P. Gustavo. Se réunissent en effet des jeunes des 29 Eglises membres de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), catholiques de rites latin, syro-malabar et syro-malankar.

Le thème de ces VIIe AYD : « Jeunesse d’Asie en fête : vivre l’Evangile dans une Asie multiculturelle », lui semble donc particulièrement opportun. « L’Asie est vraiment un continent multiculturel et pluri-religieux, affirme-t-il. Nos jeunes vivent dans ce contexte et nous souhaitons qu’ils soient des missionnaires de l’Evangile, qui vivent pleinement la joie d’être témoins du Christ dans leur propre culture. Même si parfois, cela peut être difficile. »

L’histoire de l’Eglise au Cambodge témoigne des difficultés que peuvent rencontrer les communautés chrétiennes en Asie. Dans un pays de 15,9 millions d’habitants où le bouddhisme theravada est religion d’Etat depuis 1989, la communauté catholique représente aujourd’hui 0,2 % de la population. Si la présence catholique dans le pays est relativement ancienne (elle date de l’arrivée du dominicain portugais Gaspard Da Crux, au XVIe siècle), l’Eglise a été presque totalement anéantie par le régime Khmer Rouge (1975-1979), lequel fut suivi par dix années d’occupation vietnamienne (1979-1989). De 65 000 fidèles en 1970, on n’en recensait plus que 5 000 en 1990. Aujourd’hui, les 23 000 catholiques du Cambodge sont à 80 % originaires du Vietnam ; leurs enfants ne sont souvent pas scolarisés, car ils ne parlent pas le khmer ou ne possèdent pas de papiers. Ce qui constitue à la fois un souci et une priorité pastorale pour les responsables de l’Eglise locale.

Pays frontalier du Cambodge, le Laos sera lui aussi représenté en Indonésie par une délégation d’une vingtaine de personnes. « Nous sommes prêts à témoigner de la manière dont la foi est vécue dans un pays communiste où les gens sont généralement bouddhistes », confiait l’un des participants à l’agence Ucanews.

« Une source de force » pour les responsables de la pastorale des jeunes

Les AYD constituent également une opportunité pour que les responsables de la pastorale des jeunes voient les jeunes vivre leur foi catholique en communion avec leurs semblables. Cela constitue « une source de force dans leur ministère », analyse le P. Benito.

Après les AYD, trois journées (6-9 août) sont réservées aux responsables de la pastorale des jeunes. Cela afin de faire le bilan de ces rencontres et de préparer des activités pastorales, à dimension locale ou régionale, avant les prochaines Journées.

Cette année, quatre prêtres et religieux feront partie de la délégation cambodgienne. Ces derniers mois, ils ont animé des sessions préparatoires ; trois, depuis décembre dernier. Exercices spirituels, répétions de danses traditionnelles, moments de détente ont rythmé ces rencontres.

En 2014, le P. Benitez participait aux VIe AYD organisées en Corée du Sud. Des Journées rendues un peu particulières par la présence du pape François, qui avait notamment encouragé les jeunes de Corée et du continent asiatique « à bâtir une Eglise plus sainte, plus missionnaire et humble ». Une rencontre dont le P. Benitez garde un souvenir ému.

(eda/pm)