Eglises d'Asie – Pakistan
La crise énergétique, chronique au Pakistan, risque de troubler la fête de Noël
Publié le 15/12/2017
« Ils ne se soucient pas de nous, nous ne sommes pas considérés comme des citoyens égaux ou même des êtres humains », déplore le recteur de la cathédrale du Sacré-Cœur de Lahore, en faisant référence à l’inaction des autorités face aux coupures de courant, chroniques au Pakistan, et qui affectent les célébrations chrétiennes en cette période de l’Avent. D’autant qu’en cette saison, les mariages chrétiens sont nombreux et les températures particulièrement fraîches, atteignant les moins 12° C dans certaines régions.
Des coupures d’électricité fréquentes
Mgr Sebastian Francis Shaw, archevêque de Lahore, a pourtant demandé aux autorités civiles de prendre des mesures afin de suspendre les coupures d’électricité pendant la période de Noël, afin de permettre aux chrétiens de vivre décemment cette fête.
Un responsable politique, Khalil Tahir Sandhu, ministre chrétien des Affaires des Droits de l’Homme et des Minorités dans la province du Pendjab, a également sollicité « une fourniture ininterrompue » pendant la période de Noël, dans une lettre du 5 décembre adressée au ministre fédéral responsable de l’approvisionnement en eau et de l’électricité.
Depuis plusieurs années, les chrétiens recourent à des générateurs pour pouvoir organiser les célébrations religieuses.
Une crise énergétique résolue d’ici 2018 ?
En mai dernier, lors des deux premiers jours du ramadan, des manifestations violentes avaient éclaté en raison des coupures d’électricité intempestives alors que la température atteignait des sommets. Le premier ministre Nawaz Sharif avait alors appelé à réduire « au minimum » les coupures de courant pendant le mois du ramadan.
Le Pakistan est confronté à une crise énergétique récurrente et l’actuel premier ministre avait été élu, en 2013, en s’engageant à résoudre ce problème. Il s’est à nouveau engagé à y apporter une réponse d’ici 2018, année électorale dans ce pays.
Au Pakistan, la communauté chrétienne (1,3 million de personnes selon le recensement de 1998, les résultats du recensement de 2017 n’ayant pas encore été rendus publics) est formée, dans son écrasante majorité, par des descendants de castes-tribus de personnes opprimées et exclues ayant trouvé dans le christianisme une identité nouvelle leur offrant la dignité et l’émancipation qui leur avaient été refusées.