Eglises d'Asie

Mgr Evarist Pinto, un évêque dévoué et polyglotte

Publié le 12/02/2018




Mgr Evarist Pinto, archevêque émérite de Karachi au Pakistan, a 84 ans mais demeure très actif, notamment en tant que bibliste, et parle aisément vingt cinq langues…

Mgr Evarsit Pinto passe une bonne partie de son temps à écrire des livres et à lire la Bible. LArchevêque émérite de Karachi, au Pakistan, est un bibliste renommé. À 84 ans, il est l’auteur de trente et un livres écrits en anglais et consacre à l’écriture ses matinées. Beaucoup de ses livres ont été traduits en ourdou, langue nationale au Pakistan.
Ce remarquable polyglotte peut communiquer aisément en vingt-cinq langues, dont l’ourdou, l’anglais, le latin, l’italien, le français, l’allemand, l’espagnol, le pendjabi, le konkani, l’hébreux, le grec et aramaïque… L’archevêque est docteur en théologie biblique, un doctorat qu’il a décroché à l’Institut biblique de l’université pontificale urbanienne de Rome. Depuis quarante ans, il est enseignant à l’Institut national catholique de théologie du Pakistan.
En 2007, grâce à son travail et sous sa direction, les catholiques pakistanais ont pu bénéficier de la première version numérisée de la Bible en ourdou. « Je continue toutes mes activités, sauf l’administration diocésaine. J’enseigne dans les deux séminaires du diocèse, et je continue d’étudier les Écritures, afin de les faire connaître, et enfin j’écris toujours », confie Mgr Pinto. « Je voyage au Pakistan et à l’étranger régulièrement. Je dirige des programmes d’études bibliques, des formations et des retraites pour des religieux et des laïcs. J’accompagne aussi des retraites pour prêtres et religieuses, ainsi que d’autres groupes laïcs divers », ajoute l’évêque. Depuis quarante ans, ses articles sont publiés dans l’hebdomadaire The Christian Voice, le journal anglophone de l’archidiocèse de Karachi.

Jeunesse et naissance d’une vocation

Né à Goa le 31 décembre 1933, Mgr Pinto était le plus jeune de sa fratrie. Il a étudié au lycée Saint-Thomas, affilié à l’université de Bombay. Après avoir terminé ses études à Goa, il a travaillé pour une banque anglaise, Lloyds, à Karachi, durant huit ans, entre 1952 et 1960. « Alors que j’assistais à une exposition tenue par des groupes religieux en 1960, j’ai reçu une petite brochure sur la vocation. C’est la première fois que j’ai songé à devenir prêtre », se souvient Mgr Pinto. En 1960, il est donc entré au séminaire Saint-Pie-X de Quetta, puis a étudié au séminaire du Christ-Roi de Karachi, le séminaire national au Pakistan, afin de compléter sa formation en philosophie et en théologie, entre 1962 et 1968. Le premier cardinal pakistanais, Joseph Cordeiro, alors archevêque de Karachi, l’a ordonné prêtre dans la cathédrale Saint-Patrick de Karachi, le 6 janvier 1968. Une année plus tard, le cardinal l’envoyait étudier à l’université pontificale urbanienne de Rome pour une licence en théologie et en études bibliques, de 1969 à 1973. En 1979, il se rendit à nouveau à Rome pour compléter un doctorat en théologie biblique à l’institut biblique.

Archevêque de Karachi

En 1973, Mgr Pinto, alors prêtre, fut nommé professeur d’écriture sainte au séminaire du Christ-Roi ainsi que bibliothécaire. On lui confia également la direction des sociétés pontificales missionnaires au sein de l’archidiocèse de Karachi. « Je fus nommé doyen des études et professeur de spiritualité au séminaire du Christ-Roi en 1983 jusqu’en 1987, puis je fus nommé à la paroisse Saint-Laurent. J’y ai servi six ans avant d’être transféré à la paroisse Saint-Paul pour six autres années », explique l’archevêque.
Le 17 février 2000, saint Jean-Paul II l’a nommé évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Karachi. Il fut ordonné évêque le 25 avril par l’archevêque Alessandro d’Errico, alors nonce apostolique au Pakistan. Il devint ensuite archevêque le 5 janvier 2004, avant de se retirer le 25 janvier 2012. « J’ai eu le privilège de servir les papes Paul VI et Jean-Paul II comme servant d’autel durant mon séjour à Rome comme étudiant. Comme archevêque de Karachi, j’ai également rencontré Jean-Paul II et Benoît XVI durant les visites ad limina », ajoute-t-il.
« À l’époque de mon ordination sacerdotale, l’Église s’efforçait d’appliquer les enseignements du concile Vatican II », explique Mgr Pinto. « Nos prêtres et catéchistes ont travaillé dur pour catéchiser les gens et appliquer les enseignements du concile. Comme prêtre puis évêque, j’ai également travaillé pour son application, en faisant en sorte que la Parole de Dieu devienne plus proche des fidèles, et en aidant les laïcs à diriger divers ministères de l’Église. »

Karachi, un diocèse cosmopolite

Mgr Pinto confie que l’Église à Karachi a grandi très vite, avec l’apparition de nouvelles communautés. « Dès l’indépendance du Pakistan, l’Eglise s’est concentré sur les personnes de différentes cultures, particulièrement venant du Sud de l’Inde », explique l’Église. « Karachi est une ville cosmopolite avec beaucoup d’indiens et de pendjabis. Ces langues et cultures diverses donnent à l’Église de Karachi un visage universel. Les gens de diverses ethnies, nations et cultures embellissent notre Église. »

(Source : Ucanews)