Eglises d'Asie

Les réfugiés de l’État Kachin trouvent refuge dans les églises

Publié le 16/05/2018




Depuis début avril, de nouveaux affrontements ont lieu entre l’armée birmane et les groupes rebelles de l’Armée pour l’indépendance du Kachin (KIA) et de l’Armée de libération nationale ta’ang (TNLA), dans les États Kachin et Shan au nord du pays. Plus de huit mille personnes ont dû fuir leur domicile. Plus de 90 % de la population de la région est chrétienne, et les personnes déplacées ont pu trouver refuge dans les églises.  

La reprise des combats entre l’armée birmane et les rebelles, dans l’État Kachin au nord du pays, ont entraîné la fuite de milliers de personnes depuis début avril, qui ont dû trouver refuge dans les églises. Le père Pierre Hka Awng tu, curé de la cathédrale Saint-Colomban de Myitkyiana, signale que plus de six cents réfugiés d’Ingyanyang ont fui l’escalade des violences dans le nord de l’État. L’Église a demandé aux militaires l’autorisation d’accueillir les réfugiés, affirme le père Awng Tu. Le prêtre ajoute que près de deux mille personnes ont déjà trouvé refuge dans les églises de Myitkyina, Tanai, Tangphre et Namti. Un autre groupe de deux cents personnes s’est également réfugié dans un camp d’accueil pour les personnes déplacées dirigé par l’Église, à Waimaw près de Myitkyina. « La situation est inquiétante. À cause de l’attaque des militaires dans plusieurs villages au Kachin, de plus en plus de personnes fuient leurs maisons », s’alarme le père Awng Tu. Depuis le 11 avril, plus de six cents personnes se sont retrouvées piégées dans la jungle, près de la région minière (riche en or et en ambre) de Tanai. La semaine dernière, elles ont pu rejoindre les villages alentours grâce à l’aide de plusieurs groupes d’Église.
Environ 90 % de la population de l’État Kachin est chrétienne. Elle est confrontée à des conflits réguliers depuis plusieurs décennies. Depuis 2011, plus de cent mille personnes ont été déplacées dans les États Kachin et Shan. Les opérations militaires de l’armée birmane se sont accélérées début avril, avec le lancement de plusieurs attaques contre l’Armée pour l’indépendance du Kachin (KIA), en envoyant hélicoptères, avions de chasse et artillerie lourde. Le gouvernement s’est engagé à mettre fin au conflit qui dure depuis plusieurs dizaines d’années, mais les nouveaux affrontements ont chassé ces initiatives de paix.

Huit mille personnes déplacées

Ces combats posent à nouveau la question du degré d’influence de la conseillère d’État, Aung San Suu Kyi, sur l’armée. Depuis début avril, plus de huit mille personnes ont été déplacées dans les États Kachin et Shan. Plus de 7400 d’entre elles ont dû fuir les combats au Kachin entre les militaires et la KIA. Selon des rapports, plus six cents personnes ont dû fuir le nord de l’État Shan après des affrontements entre les forces de l’ordre et plusieurs groupes armés. Les hostilités au Kachin se sont étendues au nord de l’État Shan le week-end dernier, entraînant plusieurs morts et plusieurs blessés. Gum Sha Awng, porte-parole d’une alliance stratégique de neuf ONG, confie qu’au 14 mai, les combats continuaient toujours, mais aucune nouvelle information n’était disponible sur d’éventuelles victimes civiles. Selon lui, des personnes effrayées pourraient être poussées à fuir en Chine. Le 12 mai, l’Armée de libération nationale ta’ang (TNLA) et la KIA se sont attaquées à la police de Muse, dans l’État Shan, et à la milice locale de Namkham Myoma au pont de Pan Khan. Selon un rapport des médias birmans, dix-neuf personnes ont été tuées, dont quatorze civils.

(Avec Ucanews, Mandalay)