Eglises d'Asie

40 personnalités signent une lettre ouverte contre les violences policières hongkongaises

Publié le 04/01/2020




Plusieurs évêques et responsables chrétiens se sont joints aux 40 signataires d’une lettre ouverte adressée à la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, afin de faire pression contre les violences policières. Parmi les signataires, de 18 nationalités différentes, se trouvent plusieurs catholiques dont le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC), ainsi que John Dayal, ancien président d’AICU (All India Catholic Union). On compte aussi John Bercow, ancien porte-parole de la Chambre des Communes du Royaume-Uni, et Lee Jung-hoon, ancien ambassadeur sud-coréen pour les droits de l’homme.

Le 1er janvier, 40 signataires de 18 nationalités ont signé une lettre ouverte afin de demander à Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif hongkongais, de monter une enquête indépendante sur les violences policières contre les militants pro démocratie hongkongais, en affirmant qu’ils organiseraient une enquête internationale en cas de refus. Parmi les signataires, on trouve plusieurs catholiques dont le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Fédération des conférences épiscopales asiatiques (FABC), ainsi que John Dayal, ancien président d’AICU (All India Catholic Union). On compte également l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères Malcolm Rifkind, ainsi qu’Alissa Wahid, fille de l’ancien président indonésien Abdurrahman Wahid, John Bercow, ancien porte-parole de la Chambre des Communes du Royaume-Uni, Lee Jung-hoon, ancien ambassadeur sud-coréen pour les droits de l’homme, et plusieurs personnalités politiques et civiles originaires du Canada, d’Australie, des États-Unis et d’Europe. Les signataires ont également demandé à Carrie Lam d’apaiser les tensions en parlant aux militants et en écoutant leurs demandes. Ils se disent « horrifiés » par les violences policières contre des manifestants pacifiques et contre de simples passants, durant et après la période de Noël.

Chercher une sortie à la crise

« Nous sommes profondément troublés par des scènes montrant des enfants et des jeunes battus violemment et des tirs de balles en caoutchouc en plein visage », indique la lettre. Le mouvement de protestation hongkongais a démarré en juin dernier, contre le projet de loi sur l’extradition vers la Chine. La contestation, qui a évolué en véritable mouvement pro démocratie, continue de demander des enquêtes sur les exactions policières depuis le début du mouvement. « Nous vous appelons à user votre autorité et à assumer vos responsabilités en cherchant de véritables voies de sortie à la crise actuelle, en écoutant les réclamations de la population hongkongaise, en gardant la police hongkongaise sous contrôle, en mettant fin à l’impunité et en garantissant la justice pour de graves violations des droits de l’homme, et en lançant un processus de réforme démocratique », demande la lettre ouverte. De son côté, le porte-parole du gouvernement hongkongais a rejeté les demandes de la lettre ouverte, publiée le 1er janvier, et considérée comme « infondée » et « irréfléchie ». « Nous sommes préoccupés par les affirmations contenues dans leur lettre. Le gouvernement de la région administrative spéciale de Hong-Kong est forcé de rejeter leurs demandes, et de s’assurer qu’ils comprennent la gravité des violences commises par les militants radicaux et des attaques qu’ils ont lancées contre la police et les citoyens », a-t-il ajouté, en affirmant que la police hongkongaise respecte les normes internationales sur les droits de l’homme.

Guérison et réconciliation

« Les actions et les réponses de la police durant la période de Noël, et à tout moment au cours des six derniers mois, n’ont fait que réagir aux attaques contre la sécurité publique et aux troubles à l’ordre public menés par les militants radicaux. » Dans leur lettre, les signataires ont rappelé que « Hong Kong est une grande métropole mondiale, un centre financier et commercial international majeur, et une porte vers la Chine et le reste de l’Asie. Ce serait une tragédie de la voir perdre son rôle en adoptant une attitude répressive ». « Nous espérons que vous choisirez une voie constructive et que vous adopterez des réformes qui permettront la guérison et la réconciliation », ont-ils ajouté, en précisant que « bien que rien ne justifie la violence, il est clair que les militants qui ont eu recours à la violence ont agi par désespoir et frustration, provoqués par votre refus de les écouter ». « Leurs craintes ne concernent pas qu’eux, ils sont préoccupés par leur avenir et par leurs futurs enfants qui vivront à Hong-Kong après 2047 [année de la rétrocession complète du territoire hongkongais à la Chine] », ont-ils souligné.

(Avec Ucanews et Asianews, Hong-Kong)

Crédit : Etan Liam (CC BY-ND 2.0)