Eglises d'Asie – Thaïlande
51 chrétiens pakistanais demandeurs d’asiles arrêtés par les services d’immigration
Publié le 11/07/2019

Plusieurs centaines de familles chrétiennes pakistanaises réfugiées
L’arrestation a réveillé les craintes des chrétiens pakistanais résidant à Bangkok, face à une nouvelle répression contre les immigrants illégaux, notamment les demandeurs d’asile ne bénéficiant pas du statut officiel de réfugiés accordé par l’ONU. Des centaines de chrétiens pakistanais ont fui leur pays en craignant pour leur vie, et sont réfugiées à Bangkok dans une situation incertaine. Ils sont arrivés avec des visas touristiques, arrivés à expiration depuis longtemps. Les autorités thaïlandaises refusent de les accepter comme des véritables réfugiés, et les considèrent comme des immigrants illégaux. C’est pourquoi ils sont régulièrement arrêtés et détenus par les autorités, aux côtés d’autres minorités persécutées provenant d’autres pays. Beaucoup d’entre eux passent leur temps à se cacher, affirmant qu’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas retourner au Paksitan. Les chrétiens, qui représentent moins de 2 % de la population pakistanaise, sont considérés comme la minorité la plus persécutée dans la région, où ils subissent de nombreuses discriminations face à un islam conservateur dominant. « Nous ne pouvons pas y retourner, mais nous ne pouvons pas rester ici non plus », confie l’un d’entre eux, demandeur d’asile à Bangkok. « La Thaïlande refuse de nous accueillir. » Leur seule option est d’espérer être acceptés en tant que réfugiés par un pays tiers. Un processus qui peut pourtant prendre plusieurs années. En attendant, ils font de leur mieux pour rester hors de vue. Ils s’aventurent à l’extérieur seulement après le coucher de soleil, pour faire quelques courses. Comme ils ne peuvent pas travailler légalement, ils s’en sortent grâce aux aides fournies par les œuvres de charité chrétiennes.
Les 51 personnes détenues vont sans doute se retrouver dans des conditions spartiates, avec peu d’hygiène et d’accès aux soins, pour certains pendant plusieurs mois voire plusieurs années, et dans l’incapacité d’être contactés depuis l’extérieur. « Ma femme est particulièrement inquiète », explique un jeune catholique pakistanais originaire de Lahore, dont la femme attend un deuxième enfant. « Nous voulons à tout prix quitter le pays, mais tout ce que nous pouvons faire, c’est attendre d’être accepté par un pays tiers », ajoute-t-il. D’autres sont forcés de chercher de nouveaux abris où se cacher, même temporairement. La loi thaïlandaise interdit de louer des logements aux immigrants illégaux, et certains propriétaires n’hésitent pas à chasser tout le monde à la moindre inquiétude. « Notre propriétaire nous a demandé de quitter l’immeuble dès que possible, parce que les prochains jours risquent d’être dangereux pour nous », explique l’un d’entre eux, évoquant sa propre famille et deux autres familles. « Nous avons cherché mais nous n’avons pas pu trouver d’autres lieux suffisamment sûrs. »
(Avec Ucanews, Bangkok)
CRÉDITS
Ucanews
