Eglises d'Asie – Pakistan
À Youhanabad, un chrétien nourrit et habille les plus pauvres face à la pandémie
Publié le 14/01/2021
Bushra Bibi, une chrétienne pakistanaise de 33 ans, vient d’une famille pauvre de Youhanabad. Elle et son époux travaillent dans une usine locale où ils gagnent un salaire précaire, insuffisant pour nourrir et habiller leurs trois enfants correctement. Le dimanche avant Noël, elle se souvient avoir demandé de l’aide à Dieu pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Pleine de ressentiment, elle a finalement décidé de ne plus aller à l’église et d’arrêter de prier. Mais le 23 décembre, une de ses amies, Noreen Bibi, est venue la voir en s’étonnant de son absence à la catéchèse du dimanche. Inconsciente des problèmes de Bushra Bibi, son amie lui tout de même parlé du « Jesus wall », un mur installé dans son quartier, où les gens peuvent obtenir des vêtements et de la nourriture gratuitement. Bushra Bibi, qui y a vu une réponse à ses prières, explique avoir demandé pardon pour sa colère et son refus de retourner à l’église. En allant voir ce « mur de Jésus », la première boîte ouverte contenait des vêtements neufs, à la bonne taille pour ses enfants. Elle évoque son émotion qui l’a poussée à tout expliquer au responsable du projet, Raja Walter, un catholique de 40 ans.
Durant la pandémie, ce dernier a également lancé une cantine gratuite pour ceux qui ont souffert des conséquences économiques de la crise sanitaire. Cette cantine a permis de nourrir près de 300 personnes par jour. Par ailleurs, durant le ramadan, des repas gratuits ont été offerts à de nombreux musulmans pendant un mois. Le « Jesus wall » est une autre de ses idées pour améliorer la vie des gens du quartier face au Covid-19. Pour lui, c’est aussi une occasion de témoigner de sa foi, et de renforcer la foi de beaucoup de gens. « Ce n’est pas moi, mais Dieu qui m’inspire ces idées dans mon esprit et dans mon cœur ; il m’utilise, moi et ma famille, pour faire ce travail. Grâce à lui, ce mur n’est jamais vide et se remplit constamment. Les donateurs sont des amis, des proches et des personnes de bonne volonté. Je n’ai fait que lancer le projet, et d’autres le poursuivent après en avoir entendu parler », explique-t-il. Raja Walter explique que beaucoup de gens, en perdant leur emploi durant la pandémie, sont affamés et manquent de vêtements chauds pour l’hiver. Il ajoute qu’il souhaite continuer ce projet « tant que Jésus le veut ». En attendant, le « Jesus wall » s’est développé et offre également des sacs à dos, des cahiers, des crayons, du papier et autres fournitures scolaires.
(Avec Asianews, Lahore)
CRÉDITS
Asianews