Eglises d'Asie – Bangladesh
Anjoli, jeune bangladaise convertie de l’hindouisme
Publié le 26/11/2018
Rencontrer le Christ au Bangladesh, c’est possible : c’est l’histoire d’Anjoli, une jeune Bangladaise de 22 ans du diocèse de Dinajpur, qui s’est convertie de l’hindouisme. Sœur Annamaria Panza, Conseillère provinciale des Sœurs missionnaires de l’Immaculée Conception, en témoigne. La religieuse confie que le cheminement d’Anjoli n’a pas été facile : « Elle est devenue chrétienne après plusieurs années d’attente. Mais il n’y avait pas d’autre issue possible, parce qu’elle était tombée amoureuse de Jésus. En pensant à sa religion hindoue, elle comprenait que cela ne l’attirait pas autant que le Christ, la façon dont il se comporte avec les hommes, comment il les aime et se met à leur service ». Sœur Annamaria explique qu’Anjoli est allée à l’école de son village d’origine jusqu’en troisième. Ensuite, au lycée, elle est venue habiter au sein du foyer missionnaire de Dinajpur. « C’est là qu’elle a commencé à exprimer le désir de devenir chrétienne », poursuit la religieuse. Mais ce n’était pas tant l’exemple des religieuses qu’il la poussait à demander le baptême, souligne sœur Annamaria, « que la vie du Christ ».
Tous les jeunes qui étudient au sein des foyers dirigés par la congrégation « apprennent à prier et viennent à la messe. Les parents sont au courant et acceptent. En apprenant à prier, Anjoli a très vite confié son désir de se convertir, mais nous lui avons demandé d’attendre pour lui laisser le temps de mûrir sa décision en toute conscience. Puis à 17 ans, elle a rejoint le foyer de Dhaka, où elle a une nouvelle fois confié aux religieuses qu’elle voulait demander le baptême, et nous lui avons encore demandé d’attendre. » Malgré la prudence des religieuses, Anjoli a continué de venir à l’église. Dans le même temps, elle a emménagé dans un appartement avec sa sœur, une hindoue. Elle a continué ses études et mené une vie normale. Aujourd’hui, elle travaille et vit seule. Malgré ses engagements au quotidien, elle n’oublie pas son amour pour le Christ. « Tous les vendredis et tous les dimanches, elle rejoint sa paroisse, où elle a suivi le catéchuménat avant de recevoir le baptême », ajoute la religieuse.
Des communautés encore divisées
Selon sœur Annamaria, le choix d’Anjoli était courageux, « parce qu’elle ne s’est pas laissée influencer par les traditions de sa communauté ». La religieuse pense en particulier aux traditions liées au mariage : « Au Bangladesh, on se marie au sein de sa communauté. Les mariages interreligieux sont rares, parce que cela entraîne souvent des problèmes au sein des familles. Les enfants des convertis – par exemple parmi les hindous – sont considérés comme des hindous. » C’est vrai également pour les fêtes religieuses : « À Noël, elle ne retournera pas chez elle, parce que sa famille ne fête pas la Nativité. » Dans le contexte du pays, c’est particulièrement significatif pour sœur Annamaria : malgré l’influence des modèles occidentaux d’indépendance et d’autonomie individuelle, le sentiment d’appartenance reste fort – à sa famille, au groupe religieux, à son origine ethnique. « Il manque encore un véritable sentiment de liberté. Les groupes restent divisés entre origines ethniques, religieuses ou traditionnelles, même à propos de ce qu’ils mangent. » Pourtant, en voyant la force de la foi de cette fille, la religieuse conclut : « Sa famille ne pouvait qu’accepter. Ils ne s’y sont pas opposés, au contraire, les parents ont dit qu’ils étaient heureux parce que les chrétiens font le bien. »
(Avec Ucanews, Dinajpur)
CRÉDITS
Stephan Uttom / Ucanews