Eglises d'Asie

Appels au calme face au projet de loi controversé sur l’extradition

Publié le 14/06/2019




Le 13 juin, la situation semblait être revenue au calme à Hong-Kong, malgré une forte présence policière autour du Conseil législatif et du quartier d’Admiralty. La veille, mercredi 12 juin, les autorités avaient annoncé le report de l’examen du projet de loi visant à autoriser les extraditions de Hong-Kong vers la Chine, dans une victoire temporaire pour les manifestants. Pourtant, la chef de l’exécutif de Hong-Kong, Carrie Lam, a refusé de retirer le projet de loi, se déclarant déterminée à le porter jusqu’au bout. De son côté, le diocèse de Hong-Kong a publié trois communiqués, appelant le gouvernement et la population à trouver une solution pacifique à la situation.

Une messe spéciale a été célébrée à Hong-Kong, le lendemain de la manifestation du 12 juin, durant laquelle des violences ont éclaté contre la police, provoquant deux blessés graves, envoyés à l’hôpital, et au moins 79 blessés. Environ 5 000 policiers sont intervenus, utilisant du gaz lacrymogène, du gaz poivre et des balles en caoutchouc, contre des milliers de manifestants, en voulant dégager les rues autour du Conseil législatif. Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit, les manifestants étant repoussés du site où la loi controversée sur l’extradition devait être débattue. L’évêque auxiliaire de Hong-Kong, Mgr Joseph Ha Chi-shing, a rencontré un groupe de jeunes catholiques avant la messe qui a été célébrée à Notre-Dame du Mont-Carmel. Durant son homélie, Mgr Joseph Ha Chi-shing a confié son émotion en voyant les jeunes alors qu’il marchait jusqu’à l’église depuis le centre diocésain. « Ils veulent juste exprimer leurs revendications. Ils ne méritent pas cette violence », a-t-il lancé. « Je ne comprends pas pourquoi Hong-Kong est devenu ainsi aujourd’hui. Nous voulons juste vivre librement. » Le diocèse de Hong-Kong a publié trois communiqués en appelant le gouvernement et la population à la modération, à chercher une solution pacifique et rationnelle à la situation. Le diocèse a également demandé aux fidèles de prier pour la ville. Conférence des six responsables religieux de Hong-Kong, qui comprend des représentants catholiques, protestants, bouddhistes, taoïstes, musulmans et confucianistes, a également publié un communiqué similaire, appelant le gouvernement et le public à la retenue et à une solution modérée et pacifique.

Mgr Ha a confié qu’il allait parler de la situation avec le cardinal John Tong, administrateur apostolique de Hong-Kong. Le 13 juin, Hong-Kong était revenue au calme alors que la police maintenait une forte présence autour du Conseil législatif et du quartier d’Admiralty. La veille, mercredi 12 juin, les autorités avaient annoncé le report de l’examen du projet de loi visant à autoriser les extraditions de Hong-Kong vers la Chine, prévu le même jour, dans une victoire temporaire pour les manifestants. Cependant, malgré les manifestations qui avaient rassemblé jusqu’à un million de personnes dimanche 9 juin (150 000 selon la police), Carrie Lam, chef de l’exécutif de Hong-Kong, a refusé de retirer le projet de loi, se déclarant déterminée à le porter jusqu’au bout. Même si Hong-Kong fait partie de la Chine, la ville bénéficie de la formule « un pays, deux systèmes » depuis la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, en 1997. Hong-Kong n’applique donc pas les mêmes lois et n’autorise pas la peine capitale, contrairement à la Chine. Beaucoup de Hongkongais craignent que la loi controversée sur l’extradition puisse amener les autorités à livrer des ressortissants à la Chine pour des offenses politiques ou commerciales. Les parlementaires de l’opposition ont accusé la police d’un recours excessif à la force. « Les manifestants qui se sont joints aux revendications ont les intérêts de Hong-Kong à cœur », a déclaré Leung Yiu-chung, membre du Conseil législatif hongkongais.

(Avec Ucanews, Hong-Kong)


CRÉDITS

Ucanews