Eglises d'Asie

Au moins 70 000 ouvriers du textile bangladais ont perdu leur travail à cause de la pandémie

Publié le 10/06/2020




Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le Bangladesh, deuxième plus grand producteur de textile après la Chine, a vu l’industrie s’effondrer en raison du manque de commandes, provoqué par le confinement et l’arrêt de l’activité économique. Au moins 70 000 personnes auraient déjà perdu leur emploi. « Si cette situation persiste, près de 25 % des ouvriers risquent de perdre leur emploi. Donc on peut dire qu’au moins un million de personnes sont concernées », affirme Mohammad Hatam, vice-président du groupe BKMEA. Malgré les aides du gouvernement et le soutien des ONG, beaucoup d’employés du secteur sont démunis.

Le Bangladesh est le deuxième plus grand producteur de textile au monde après la Chine ; mais en raison de la pandémie, plusieurs dizaines de milliers d’employés du secteur ont perdu leur travail. « Selon les informations que nous avons reçues, au moins 70 000 personnes ont perdu leur travail durant la pandémie, ayant été licenciéefs par leurs employeurs », explique Joly Talukder, secrétaire général du syndicat UGWTU (Garment workers trade union centre). Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le gouvernement bangladais a lancé plusieurs initiatives, notamment des aides financières afin de soutenir l’industrie du textile. Les centrales d’achat ont également assuré qu’elles se montreraient solidaires avec les ouvriers du textile, afin qu’ils ne perdent pas leur travail. Mais la réalité est bien différente, et selon les experts, le secteur risque de perdre un million d’emplois d’ici décembre 2020. Au début de la crise, beaucoup de propriétaires d’usines ont commencé à supprimer des emplois, malgré leur engagement de ne pas aller jusque-là avant le mois de mai. « Le secteur du textile emploie environ quatre millions de personnes, mais la plupart des usines n’ont plus de travail à cause du virus », affirme Mohammad Hatam, vice-président du groupe BKMEA (Bangladesh knitwear manufacturers and exporters association). « Si cette situation persiste, près de 25 % des ouvriers risquent de perdre leur emploi. Donc on peut dire qu’au moins un million de personnes sont concernées. »

Selon le département national d’inspection des usines et des établissements industriels, officiellement, au moins 18 000 personnes ont perdu leur emploi ; mais les organisations de défenses des droits des travailleurs affirment que le chiffre se situe plutôt autour de 70 000. Un homme d’affaires catholique qui préfère rester anonyme, confie qu’il possède deux usines, mais que depuis le début de la pandémie, les commandes d’un acheteur allemand ont été annulées. « J’ai renoncé à mon salaire pendant deux mois et j’ai fermé mes usines. Maintenant, je suis en difficulté. J’ai beaucoup de dettes, et j’ignore comment m’en sortir », explique-t-il. Les plus exposés sont les ouvriers qui ont déjà été licenciés. « Je n’ai reçu aucun salaire depuis avril », souligne l’un d’entre eux, Nazrul Islam, qui travaillait à Dacca. « Notre usine a fermé à cause du manque de commandes. Notre employeur nous a dit qu’il ne pouvait pas nous payer. Il n’y a pas de travail pour nous, et nous ne savons pas ce que nous allons faire. » Il prévoit de retourner dans son village, à Rajshahi, mais il n’y a pas de travail là-bas non plus, et Nazrul est inquiet. En attendant, il parvient à s’en sortir grâce à l’aide d’une ONG locale.

(Avec Asianews, Dacca)

Crédit : Maruf RahmanPixabay