Eglises d'Asie – Birmanie
Aucune délégation birmane ne pourra se rendre aux JMJ de Lisbonne
Publié le 26/07/2023
L’Église birmane ne pourra envoyer aucune délégation aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) cette année faute de financements suffisants et à cause de l’instabilité politique du pays en crise, selon une source ecclésiale. Selon le père Joseph Saw Eh Khaw Htoo, directeur de la Commission nationale des jeunes catholiques, les évêques birmans ont encouragé son groupe à envoyer une délégation de jeunes catholiques birmans dans la capitale portugaise durant la première semaine d’août, afin de participer au rassemblement international.
Mais selon le prêtre, la réalité des choses dans le pays d’Asie du Sud-Est n’était pas favorable à un tel projet. « Nous avons rencontré des difficultés, notamment des problèmes de financement afin de supporter les coûts du voyage pour les délégués, mais aussi à cause de l’instabilité politique dans notre pays », explique-t-il. Il ajoute qu’ils ont décidé de ne pas envoyer de délégation après des rencontres avec les directeurs diocésains et les responsables de la pastorale des jeunes. En 2019, au Panama, dix jeunes Birmans s’étaient rendus aux JMJ précédentes.
L’événement, qui a lieu tous les trois ans, rassemblera des délégations catholiques de pays du monde entier en présence du pape François. Cette année, les JMJ 2023 sont organisées par le Patriarcat de Lisbonne, en étroite collaboration avec le Saint-Siège et plus précisément avec le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. La plupart des délégations nationales en Asie financent en partie le voyage et les autres coûts des jeunes envoyés, tout en demandant aux participants de contribuer selon leur capacité financière.
L’Église birmane subit les conséquences des conflits internes
Maximilian Menu, président de la Commission nationale des jeunes catholiques, précise qu’ils avaient enregistré la délégation birmane pour l’événement, mais qu’ils avaient renoncé à lancer le processus de demande de visas suite à une réunion en mai dernier. La décision a été transmise aux évêques durant leur assemblée en juin, ajoute Maximilian. « Certains jeunes ont dit qu’ils désiraient participer à l’événement, mais tous les directeurs et animateurs des pastorales des jeunes ont accepté la décision finale, vu les difficultés liées à la situation dans le pays. »
Le pays d’Asie du Sud-Est continue de subir une grave crise politique et socio-économique depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021. Le retour de la junte au pouvoir, après quelques années de transition démocratique manquée, a relancé les combats avec les groupes ethniques rebelles, rejoints par les Forces de défense populaire (nées de la résistance contre le coup d’État), ce qui a plongé le pays dans une guerre civile violente dans beaucoup de régions.
L’Église subit les conséquences des violences. Cinq diocèses sur seize dans le pays (Loikaw, Pekhon, Hakha, Kalay et Mandalay) ont fait face à des séries d’affrontements entre l’armée et les forces de résistance, avec des décès civils et des destructions de villages et de lieux de culte. Nicholas Joseph Kaung, animateur d’un groupe de jeunes dans l’archidiocèse de Rangoun, confie sa déception de ne pouvoir participer aux JMJ cette année. « J’espérais pouvoir m’y rendre, parce que c’est une occasion unique. C’est dommage », souligne Nicholas, âgé de 26 ans, qui espère malgré tout participer aux prochaines JMJ.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Kengtung Diocese / Ucanews