Eglises d'Asie – Birmanie
Aung San Suu Kyi appelle le parlement à changer la Constitution birmane
Publié le 08/02/2019

Les militaires, qui contrôlent 25 % des sièges de l’assemblée, ont un droit de véto contre toute modification constitutionnelle, en particulier pour des clauses qui diminueraient leur pouvoir politique. Mercredi 6 février, le NLD étant majoritaire au Parlement, la formation d’un comité chargé d’amender le texte a été approuvée à 67 %. « J’ai déjà accepté de modifier la constitution. Il est important de l’amender quand c’est nécessaire », a affirmé le général Min Aung Hlain après un exercice militaire commun des armées de l’air, de terre et maritimes, le 31 janvier dans le centre du pays. Selon les observateurs, la proposition du NLD risquerait d’entraîner des tensions entre l’armée et le gouvernement NLD. Pe Than, qui siège à la chambre basse pour le Parti national Arakan, dans l’État d’Arakan (Rakhine), estime c’est une tentative pour attirer l’attention du public à un an des élections générales. « Le gouvernement NLD et les militaires doivent négocier, parce que les militaires jouent un rôle clé pour modifier la Constitution. Ce ne sera pas possible sans leur consentement », affirme-t-il.
Après plusieurs décennies de règne dictatorial, les militaires détiennent toujours de grands pouvoirs en Birmanie en contrôlant trois ministères, dont la Défense et l’Intérieur, et en disposant d’une garantie de 25 % des sièges du parlement. Le gouvernement d’Aung San Suu Kyi et l’armée ont subi la pression de la communauté internationale suite à la répression des militaires contre les Rohingyas, forçant plus de 700 000 d’entre eux à fuir au Bangladesh. La mission d’établissement des faits des Nations Unies a considéré l’action de l’armée birmane comme un acte génocidaire, en demandant à ce que les autorités militaires birmanes, dont Min Aung Hlaing, soient poursuivies par la Cour pénale internationale. Le 3 février, plusieurs milliers de moines et de civils ont participé à une manifestation en soutien à l’armée. Selon les médias locaux, quelques pancartes indiquaient « nous soutenons la Tatmadaw [nom officiel de l’armée birmane] qui a annoncé un cessez-le-feu ».
(Avec Ucanews, Mandalay)
Crédit : Htoo Tay Zar (CC BY-SA 3.0)
