Eglises d'Asie

Avant le prochain sommet de l’Asean, le Cambodge offre une assistance au déminage de l’Ukraine

Publié le 03/11/2022




Lors d’un entretien en ligne, les chefs d’État des deux pays se sont mis d’accord pour l’envoi d’une équipe de démineurs en Ukraine et un échange d’ambassadeurs. Le Cambodge espère jouer un rôle diplomatique dans la résolution de plusieurs conflits alors que le pays s’apprête à recevoir les leaders mondiaux lors du prochain sommet de l’Asean les 12 et 13 novembre.

Un centre de déminage au Cambodge. Le pays a offert une assistance au déminage en Ukraine.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a proposé d’envoyer une équipe de démineurs en Ukraine lors d’un entretien en ligne avec son homologue Volodymyr Zelensky, le premier novembre. Il a ajouté qu’il se rendrait en Ukraine « au moment opportun » et a proposé de servir de médiateur entre la Russie et l’Ukraine lors du prochain sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Phnom Penh, les 12 et 13 novembre prochains.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a confirmé sa présence à l’événement, mais le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas encore répondu à l’invitation. Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, sera également présent. Le Cambodge assure la présidence de l’organisation cette année.

Dans un communiqué officiel, le premier ministre Hun Sen a exprimé « son inquiétude quant aux récentes attaques sur Kiev et d’autres villes d’Ukraine, qui ont fait de nombreux morts, blessés et de graves dommages aux infrastructures civiles, créé des pannes d’électricité et des pénuries d’eau, ainsi que de graves crises énergétiques et alimentaires. »

Le communiqué indique également que le premier ministre cambodgien a accepté une « invitation à se rendre en Ukraine à un moment opportun » et que, « en collaboration avec le Japon, le Cambodge est prêt à envoyer une équipe d’experts pour aider à former les démineurs ukrainiens ».

Le Cambodge a mené une vaste opération de déminage sur son propre territoire depuis la fin d’une guerre de 30 ans en 1998, en coopération avec des pays occidentaux et le Programme des Nations unies pour le Développement. Le pays espère éliminer toutes les mines terrestres et tous les restes d’explosifs de la guerre d’ici 2025.

Lors de leur entretien, les deux chefs d’État ont également évoqué la possibilité de l’échange prochain d’ambassadeurs.

Historiquement, la Russie fut l’alliée du Cambodge pendant la guerre froide et les deux pays cultivent de bonnes relations. Toutefois, Hun Sen a exprimé son opposition à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et, le mois dernier, le Cambodge a signé la résolution des Nations unies condamnant l’annexion par Moscou de quatre régions ukrainiennes, alors que plusieurs pays de la zone, y compris la Thaïlande, se sont abstenus. La position du Cambodge est scrutée à l’international notamment à cause de liens diplomatiques étroits avec la Chine.

« Le président Zelensky a exprimé ses remerciements et accepté la proposition du Cambodge de fournir une assistance à l’Ukraine en matière de déminage, indique le média semi-officiel cambodgien Fresh News. Il a également accepté la proposition du Premier ministre de nommer les ambassadeurs des deux pays. »

Les réunions de l’ASEAN serviront de prélude à la réunion du G20 les 15 et 16 novembre à Bali et au sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique à Bangkok les 18 et 19 novembre.

Les trois sommets se tiendront en l’espace de dix jours en Asie du Sud-Est, propulsée au rang de centre diplomatique mondial. Les dirigeants du monde se pencheront sur des questions telles que le mauvais état de l’économie mondiale, le commerce, la crise en Birmanie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

À la tête de l’ASEAN, le Cambodge a tenté à plusieurs reprises de négocier avec le général Min Aung Hlaing et les dirigeants militaires de Birmanie, qui se sont emparés du pouvoir par coup d’Etat le premier février 2020. Jusqu’ici les négociations n’ont pas abouti.

C’est l’Indonésie qui assumera la présidence de l’ASEAN en 2023. Le pays fait pression pour une attitude beaucoup plus ferme face aux militaires birmans, qui pourrait inclure des négociations directes avec le Gouvernement d’unité nationale (NUG) de l’opposition birmane et les groupes de résistance armés opposés au régime militaire. Alors que de nombreux pays de la zone sont toujours très attachés au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, l’Indonésie est soutenue dans cette position par la Malaisie et le Brunei, ainsi que dans une moindre mesure, par Singapour.

(Avec Ucanews)