Bangkok : Caritas Thaïlande organise une conférence sur Laudato Si et Fratelli Tutti

Caritas Thaïlande a organisé une rencontre annuelle du 18 au 20 octobre à Bangkok sur le thème « l’écologie et la fraternité ».

Du 18 au 20 octobre, Caritas Thaïlande, membre de Caritas Internationalis (confédération internationale d’organisations catholiques non-lucratives, créée en 1951), a organisé un rassemblement annuel à Bangkok autour du thème « l’écologie et la fraternité ». L’objectif de l’événement était d’inviter les participants à réfléchir et repenser les enjeux écologiques actuels, l’agriculture moderne et les méthodes de travail dans l’esprit du Synode des évêques sur la synodalité.

En raison des inondations qui ont frappé plusieurs régions en Thaïlande, et de la circulation du Covid-19 toujours active dans le pays, plusieurs membres et collaborateurs de Caritas Thaïlande n’ont pas pu être présents durant le rassemblement annuel, qui était cependant la première rencontre « familiale » en présentiel depuis 2020.

Cette rencontre, dont le thème est puisé essentiellement dans deux encycliques, Laudato Si et Fratelli Tutti, a également accueilli des personnes extérieures à l’organisation, y compris des personnes de bonne volonté aux convictions religieuses différentes.

« C’est la première fois que nous recevons des invités bouddhistes et musulmans parmi nous », confie le père Sarawin Patsriruang, membre de Caritas Thaïlande et directeur adjoint du Centre d’action sociale du diocèse de Ratchaburi (dans le centre du pays, près de la frontière birmane). Le prêtre ajoute que « notre rassemblement annuel est organisé d’après les textes du pape François, Laudato Si et Fratelli Tutti ». « Tous sont nos frères. Nous travaillons avec nos frères et sœurs de religions différentes pour protéger notre maison commune. »

« Il s’agit du principe de se faire pauvre. Être modeste, autonome et raisonnable »

Phaithoon Kosiuamnuay, propriétaire d’un moulin à riz, explique l’idée clé de l’agriculture durable selon le bouddhisme : « Il s’agit du principe de se faire pauvre. »

« Nous avons choisi les invités avec attention afin de présenter notre société de notre mieux : les jeunes, les hommes, les femmes, les non-chrétiens », précise également le père Patsriruang.

Phaithoon Kosiuamnuay, bouddhiste fervent, propriétaire d’un moulin à riz, explique ainsi l’idée clé de l’agriculture écologique et durable, à laquelle il participe, selon le bouddhisme : « Il s’agit du principe de se faire pauvre. Être modeste, autonome et raisonnable », souligne-t-il. Il estime que le style de vie du Santi Asoke, un mouvement bouddhiste dont les membres vivent en communauté tout en exerçant des activités agricoles biologiques pour leur propre consommation, peut être un des modes de vie durables à adopter afin de faire face aux défis climatiques d’aujourd’hui.

« Quelle gentillesse de permettre à des personnes extérieures d’échanger avec les catholiques en vue de la sauvegarde de l’environnement et de la création, tous ensemble », se réjouit Phaithoon Kosiuamnuay, qui avoue qu’il connaît peu les engagements de l’Église, en particulier en matière d’écologie et d’environnement.

De son côté, Worapong Charoenwong, un professeur universitaire musulman qui s’intéresse aux questions environnementales, considère que le rassemblement organisé par Caritas Thaïlande est « un moment propice que nous pouvons saisir pour partager et apprendre à vivre ensemble ».

Jirawat Chenpasuk, coordinateur de Caritas Thaïlande, s’est aussi exprimé devant tous les participants. « J’aimerais vous remercier tous. En vous écoutant, je sens qu’il y a beaucoup à apprendre », a-t-il reconnu.

En parallèle à la campagne « Ensemble » de Caritas Internationalis, les participants à la rencontre, venus de toute la Thaïlande, ont partagé leurs connaissances et leurs expériences du terrain, ainsi que leur peine, toutefois, face aux difficultés rencontrées pour recueillir des idées et se soutenir mutuellement.

(EDA / Tanya Leekamnerdthai)