Eglises d'Asie

Bangkok : plusieurs centaines de jeunes rassemblés contre l’exploitation des travailleurs en Thaïlande

Publié le 02/03/2022




Alors que l’économie thaïlandaise continue d’être lourdement impactée par les conséquences de la crise sanitaire, plusieurs centaines de jeunes thaïlandais ont manifesté devant un centre culturel de Bangkok, le 27 février dans le centre de la capitale, afin de protester contre les abus du droit du travail dans de nombreux secteurs de l’économie locale, largement dépendante du secteur du tourisme. « La Thaïlande est une oligarchie où quelques familles possèdent pratiquement tout », affirme une manifestante.

Le 27 février à Bangkok, plusieurs centaines de jeunes thaïlandais ont manifesté pour leurs droits, en affirmant qu’en Asie du Sud-Est, le système capitaliste exploite de nombreux travailleurs aux revenus précaires, en les empêchant de progresser dans la société. Ils se sont rassemblés durant plusieurs heures devant un centre culturel dans le centre de la capitale thaïlandaise. L’événement s’accompagnait de diverses initiatives comme des artistes de rue, des intervenants et stands, sous la surveillance de groupes de policiers patrouillant le quartier. Plusieurs discours ont dénoncé fermement le système économique hiérarchique thaïlandais, dans un des pays marqués par le plus d’inégalités au monde, en appelant à améliorer les droits des travailleurs.

Une élite possède les deux tiers des richesses du pays

« En Thaïlande, si vous êtes ouvrier ou ouvrière, vos chances de grimper les échelons sont très limitées parce que souvent, il est impossible de gagner suffisamment d’argent comme employé », confie Sudarat Thongdee, une femme distribuant des tracts durant la manifestation. « Le salaire minimum [336 bahts soit environ 9 euros par jour] n’est pas suffisant pour vivre. Tout devient plus cher et moins abordable pour les plus défavorisés », assure-t-elle. Le ministère du Travail serait en train d’envisager l’augmentation du salaire minimum à 492 bahts (13 euros) par jour afin d’aider les salariés précaires à s’en sortir face à la montée des coûts – liée aux conséquences de la crise sanitaire en Thaïlande, où l’économie est largement dépendante du tourisme.

D’autres militants présents le 27 février ont également critiqué un système économique injuste alors qu’une élite (près d’1 % de la population) possède plus des deux tiers des richesses du pays. « La Thaïlande est une oligarchie où quelques familles comme les Chearavanont possèdent pratiquement tout », affirme un autre militant, en évoquant une famille sino-thaïlandaise, l’une des plus riches en Asie, qui détient le groupe Charoen Pokphand (CP Group). Le conglomérat thaïlandais possède des parts importantes dans plusieurs compagnies dont une société majeure de télécommunications, une chaîne de magasins, une chaîne de supermarchés et une usine de transformation de produits de la mer, entre autres activités.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

cancelvfr / Pixabay