Eglises d'Asie

Barisal : le dynamisme des vocations consacrées féminines parmi les populations tribales

Publié le 07/05/2022




Le 29 avril, trois novices de la congrégation des Petites Servantes de l’Église (LHC) ont prononcé leurs vœux dans la cathédrale Saint-Pierre de Barisal, dans le sud du pays (au bord du delta du Gange). Toutes trois viennent de familles de convertis et de communautés indigènes locales. Sœur Mamata Palma, supérieure de la congrégation, explique qu’aujourd’hui, dans le pays, les vocations consacrées « viennent surtout des populations tribales ». « Beaucoup de ces familles se sont converties récemment grâce aux efforts d’évangélisation », ajoute-t-elle.

Les sœurs LHC (Petites Servantes de l’Église) ont été fondées en 1956 par un groupe dépendant des Sœurs de la Sainte-Croix.

Les vocations progressent au sein de l’Église catholique bangladaise, notamment grâce à la présence de plus en plus forte des populations tribales, parmi lesquelles la soif d’une foi fervente et la découverte de la rencontre avec le Christ pousse de plus en plus d’entre elles vers la vie consacrée, en particulier concernant les vocations féminines.

Ainsi, le 29 avril, trois novices, appartenant à la congrégation des Petites Servantes de l’Église (Little Handmaids of the Church – LHC) et venant de familles de nouveaux convertis, ont prononcé leurs vœux dans la cathédrale Saint-Pierre de Barisal, dans le sud du pays (au bord du delta du Gange). Les trois novices sont toutes d’origine indigène : sœur Sumali Cecilia Tripura, du diocèse de Chittagong (dans le sud-est du Bangladesh) et originaire de la communauté indigène de Tripura ; et sœur Gouri Murmua et Shaphaly Lucy Hasda, membres de l’ethnie Santal et originaires du diocèse de Rajshahi (dans l’ouest du pays).

Leur supérieure, sœur Mamata Palma, explique qu’« autrefois, les vocations venaient principalement des familles bengalies, mais maintenant, elles viennent surtout des familles tribales ». « Cette année, nous avons trois nouvelles sœurs et elles viennent toutes de familles indigènes », ajoute-t-elle, en précisant que « beaucoup de ces familles ont découvert la foi seulement au cours des dernières années et se sont converties récemment, grâce aux efforts d’évangélisation des missionnaires locaux et étrangers ».

La religieuse poursuit en assurant que cette tendance semble se poursuivre avec toujours plus de vigueur, alors qu’elles comptent déjà « huit sœurs aspirantes et une novice » qui se préparent à « entrer dans notre congrégation, puis devenir religieuses ». Alors que beaucoup de pays sont confrontés à un déclin vocationnel, sœur Mamato se dit surprise par cette situation.

« Nous essayons d’être un exemple pour elles »

Elle estime que cela vient du fait que « beaucoup d’entre elles, en particulier les plus jeunes, veulent revenir aux racines [de leur foi et de leur vie] face au monde moderne et aux réseaux sociaux ». « Certaines trouvent la paix dans une vie simple, fatiguées de la fréquentation du web, des réseaux sociaux et de cette modernité », poursuit-elle. « Nous entrons personnellement en contact avec les jeunes, nous présentons notre expérience et nous les invitons à suivre cette vocation. Beaucoup acceptent notre proposition et entrent dans la communauté, où nous essayons d’être un exemple pour elles. »

Les sœurs LHC forment une communauté religieuse locale, fondée en 1956 par un groupe appartenant aux Sœurs de la Sainte-Croix. À ce jour, elles comptent 33 membres. Le 3 mai, sœur Sumali Cecilia Tripura, l’une des novices qui a prononcé ses vœux, cinquième d’une fratrie de huit enfants, a pu visiter sa famille dans son village de Pishai Chandrapara, dans la paroisse de Bolipara, dans le district de Bandarban, où elle a été accueillie par des danses et des couronnes de fleurs par toute la communauté locale. Celle-ci a tenu à célébrer ainsi la première vocation née dans ce village qui compte aujourd’hui 18 familles catholiques.

« Mes parents, qui ont vénéré des milliers de divinités dans le passé, ont été une source d’inspiration pour moi dans ma décision de devenir religieuse », confie sœur Sumali, âgée de 23 ans. Il faut près de quatre heures pour se rendre dans la paroisse de Bolipara depuis son village. « La sœur de ma mère est également religieuse. J’ai toujours aimé la vie consacrée », ajoute-t-elle. Une religieuse, poursuit-elle, mène « une vie simple », et « c’est ce que je voulais pour moi aussi ». Un témoignage qui fait des émules puisque son exemple semble pousser sa petite sœur Anjoly Tripura à envisager la même vocation, vu qu’elle est entrée il y a peu comme novice aspirante auprès des Missionnaires de la Charité.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews