Eglises d'Asie

Cardinal Charles Maung Bo, président de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie : « La patience a le pouvoir de la paix »

Publié le 10/09/2021




Le 8 septembre, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), est intervenu lors du 52e Congrès eucharistique international (CEI), qui se déroule à Budapest, en Hongrie, du 5 au 12 septembre. Durant son intervention, le cardinal Bo, qui est également président de la Conférence épiscopale birmane, a notamment confié que « la patience est la seule façon dont ce monde peut parvenir à vivre en paix, la patience a le pouvoir de la paix ». Le pape François sera à Budapest le 12 septembre, au dernier jour du Congrès.

Le 8 septembre, le cardinal Bo est intervenu lors du 52e Congrès eucharistique international, qui se déroule à Budapest du 5 au 12 septembre.

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), est intervenu le 8 septembre lors du Congrès eucharistique international (CEI), qui se déroule à Budapest, en Hongrie, du 5 au 12 septembre. Le cardinal birman fait partie des principaux intervenants du congrès, qui s’est ouvert ce dimanche sur la place des Héros de la capitale hongroise. Le cardinal Bo, qui prend régulièrement la parole sur les questions des droits de l’homme, de la paix et de la justice concernant son pays, est également président de la Conférence épiscopale birmane. Il est aussi membre de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, ainsi que du Conseil pontifical pour la culture. Le CEI célèbre à travers le monde la présence réelle de Jésus Christ dans l’eucharistie. La 52e édition, qui aurait dû être organisée en 2020, avait été repoussée en raison de la pandémie.

Le but du congrès est d’approfondir les connaissances et le respect vis-à-vis de l’Eucharistie. Chaque jour du CEI comprend une messe et divers événements culturels et spirituels à travers Budapest. Le cardinal brésilien Joao Tempesta, le cardinal canadien Gerald Lacroix, le cardinal irakien Louis Raphael Sako et le cardinal nigérian John Onaiyekan doivent également intervenir durant le congrès. Les célébrations sont présidées par le cardinal italien Angelo Bagnasco, archevêque émérite de Gênes. Cette année, le CEI présente une exposition sur les persécutions des chrétiens à travers le monde, en coopération avec le Musée national hongrois et Hungary Helps, le programme d’assistance hongrois pour les chrétiens persécutés. Le congrès s’achèvera avec une messe célébrée par le pape François, au début de son voyage en Europe centrale. L’histoire du CEI a 140 ans, le premier congrès ayant eu lieu en 1881. Il a déjà été organisé à Mumbai, en Inde, en 1964, ainsi qu’à Cebu, aux Philippines, en 2016 (en présence de plus de 12 000 personnes).

« Le vrai pouvoir est dans le service »

Le 8 septembre, durant son intervention, le cardinal Bo a confié que la patience était la clé vers la paix, en appelant l’humanité à apprendre la patience aux côtés du Christ, alors que le monde fait face à de nouvelles épreuves posées par la pandémie. « La patience est la seule façon dont ce monde peut parvenir à vivre en paix », a-t-il souligné. « L’histoire a montré que les dirigeants impétueux, impulsifs et impatients n’ont créé que des catastrophes. La patience a le pouvoir de la paix. Le pape François a également dit que le vrai pouvoir est dans le service. Le service humble, doux et patient de Jésus est la lumière qui guide l’humanité à travers le temps. » Le cardinal BO a parlé de « la Divine patience dans l’Eucharistie » durant près d’une heure au cours du troisième jour du congrès. « La vitesse est la valeur numéro un aujourd’hui. Être lent est considéré comme un vice et une perte de temps. Mais Jésus attend. Il est venu à nous parce qu’il nous aime. Le temps n’est pas une marchandise, c’est une communion des cœurs. Jésus attend avec patience dans l’Eucharistie. »

Le cardinal Bo, âgé de 72 ans, a également évoqué les défis posés par la crise sanitaire. « Les confinements prolongés causés par la crise sanitaire ont privé les gens de contacts humains. La pandémie a supprimé les sourires de nos relations humaines, en les remplaçant par des masques. Elle a causé de nombreuses pertes humaines et beaucoup de peur et de blessures, y compris spirituelles. Mais la patience est l’une des plus grandes vertus dans la tradition chrétienne. Soyez patients comme votre père céleste est patient », a-t-il poursuivi. Le cardinal a ensuite évoqué la Birmanie, où les habitants ont subi une série de lourdes épreuves depuis sept mois, alors que le coup d’État militaire du 1er février et la crise économique se sont ajoutés à une nouvelle vague de contagions, sans compter la reprise des conflits entre les militaires et les groupes ethniques armés. « Les catholiques ont beaucoup souffert. Nos églises ont été attaquées. Beaucoup des nôtres ont été déplacés de force sur nos propres terres », a-t-il confié, en saluant le pape François qui est intervenu à plusieurs reprises concernant la crise birmane. Le cardinal Bo a ajouté que la petite Église birmane, malgré de nombreuses épreuves, est jeune, fervente et en pleine croissance, en particulier concernant les vocations sacerdotales et religieuses.

(Avec Ucanews)

Crédit : Agenzia Fides / CC BY 4.0