Eglises d'Asie – Chine
Cardinal Parolin : « L’Église est une part fondamentale de l’histoire de la Chine »
Publié le 20/03/2019
L’Église catholique en Chine fait partie intégrante de l’histoire de la Chine et peut jouer un rôle majeur au service du bien commun de tous les citoyens chinois, a déclaré le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège. « L’Église catholique en Chine n’est pas une ‘étrangère’, mais une part fondamentale et active de l’histoire de la Chine, qui peut contribuer au développement d’une société plus harmonieuse et respectueuse de tous », souligne le cardinal Parolin dans la préface qu’il a écrite pour un livre qui vient de paraître en italien le 19 mars aux éditions Ancora, intitulé « L’Église en Chine. Un avenir à écrire » et préparé par le père Antonio Spadaro (SJ), directeur de la revue jésuite bimensuelle La Civiltà Cattolica. Dans sa préface, le cardinal Parolin remarque également que l’ouvrage paraît cent ans exactement après la lettre apostolique Maximum illud du pape Benoît XV, consacrée à la mission et appelant à une « conversion pastorale ». Mgr Parolin ajoute que « la lettre apostolique contenait un message clair et fort : les missions ne sont pas une extension du christianisme occidental, mais l’expression d’une Église qui veut être véritablement universelle ». « Ce message était en premier lieu destiné à la Chine », poursuit-il. « En fait, les principaux appels qui allaient dans ce sens venaient justement de ce grand pays, de missionnaires comme les pères Lazaristes Vincent Lebbe et Antoine Cotta, et Mgr Jean-Baptiste Budes de Guébriant, des Missions Etrangères de Paris. »
« Une nouvelle page pour l’avenir de l’Église en Chine »
L’ouvrage paraît à un moment clé de l’histoire des relations entre le Vatican et le gouvernement chinois, alors que l’accord provisoire sur la nomination des évêques a été signé à Pékin en septembre dernier. Le livre est issu du « Forum chinois pour le dialogue des civilisations », une collaboration entre La Civiltà Cattolica et l’Université de Georgetown (US). Il rassemble plusieurs études qui ont été publiées ces deux dernières années dans La Civiltà Cattolica, et propose ainsi une vision intellectuelle et ecclésiale unique sur la culture, la société et la spiritualité de la Chine d’aujourd’hui. « J’ai expliqué que les nouvelles relations désirées avec la Chine ne sont pas développées et mises en œuvre sans crainte parce qu’elles ne concernent l’Église et quelque chose de Dieu que dans la mesure où elles œuvrent pour le bien des catholiques chinois, de tout le peuple chinois et pour l’harmonie de toute la société », a écrit le cardinal Parolin. « Sans négliger le trésor spirituel des communautés catholiques locales et, surtout, accepter la grave souffrance et le malentendu que les catholiques chinois ont vécus ces dernières années, nous sommes appelés à faire mémoire et, ensemble, à coécrire une nouvelle page pour l’avenir de l’Église en Chine », a-t-il souligné.
Le communiqué de presse annonçant la parution du livre rappelle la façon dont le pape François a suscité une nouvelle ère de dialogues entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine, et comme le nouvel accord provisoire représente l’opportunité d’un nouveau départ, malgré la complexité de ces relations depuis l’arrivée du christianisme dans le pays au VIIe siècle. Le 25 mars, le père Spadaro participera à un débat dans la Villa Malta à Rome, afin d’échanger sur les thèmes explorés dans le nouvel ouvrage. Mgr Claudio Maria Celli, président émérite du Conseil pontifical pour les communications sociales, interviendra également, ainsi que le père Arturo Sosa, supérieur général de la Compagnie de Jésus. Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, participera également à l’événement, qui est parrainé par le Forum chinois pour le dialogue des civilisations et qui coïncide avec la visite du président chinois Xi Jinping à Rome, du 21 au 23 mars.
(Avec Ucanews et Vatican News)
CRÉDITS
Sergei Gapon / Ucanews