Eglises d'Asie

Caritas Bangladesh célèbre ses 50 ans à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres

Publié le 15/11/2022




Le 12 novembre, la veille de la Journée mondiale des pauvres, Caritas Bangladesh, membre de la confédération Caritas Internationalis, a célébré ses 50 ans à Dacca, la capitale, en présence de près de 2 000 personnes dont le ministre de l’Agriculture, Abdur Razzak et le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque émérite de Dacca. Parmi les invités, Mgr Marinko Antolovic, chargé d’affaires de la nonciature apostolique, a appelé l’organisation à poursuivre son rôle vital en faveur du développement.

Le 12 novembre à Dacca durant le jubilé d’or de Caritas Bangladesh.

À l’occasion des célébrations du jubilé d’or de Caritas Bangladesh, Mgr Marinko Antolovic, chargé d’affaires de la nonciature apostolique, a appelé l’organisation catholique à poursuivre son rôle vital pour le développement intégral des communautés marginalisées du pays d’Asie du Sud, majoritairement musulman. « Le rôle de Caritas est précisément celui du Bon Samaritain, qui voit les besoins des autres et qui prend soin d’eux de manière désintéressée et avec compassion », a-t-il déclaré.

« Caritas accompagne la vie des personnes ordinaires, de ceux qui sont affectés par les catastrophes, de ceux qui sont en détresse et qui souffrent, afin d’apporter l’espérance dans leur vie », a-t-il salué. Mgr Antolovic a pris la parole durant un programme national organisé le 12 novembre à Dacca à l’occasion des 50 ans de la Caritas locale. Il a également confié que le pape François a envoyé un message spécial en faisant part de son intérêt pour les services rendus par l’organisation.

« Il a été particulièrement touché par le rôle vital de Caritas pour l’accueil, la protection et l’assistance des réfugiés Rohingyas dès le début des événements tragiques en 2017 », a-t-il souligné, en précisant que le Saint-Père souhaite que Caritas Bangladesh continue son œuvre avec toujours plus de zèle, de solidarité et de charité. « Il vous encourage à vous donner vous-même, à vous ouvrir aux autres et à vous mettre au service des personnes vivant en marge de la société. »

« Beaucoup d’experts s’attendaient à ce que nous ne puissions pas survivre »

Près de 2 000 personnes ont participé au jubilé, dont le ministre de l’Agriculture, Abdur Razzak, le ministre d’État pour la protection sociale, Ashraf Ai Khan Khosru, ainsi que le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque émérite de Dacca, Benedict Alo D’Rozario, président de Caritas Bangladesh, et des représentants d’organisations donatrices étrangères dont Caritas France, Cafod (Agence catholique pour le développement outre-mer) et CRS (Catholic Relief Services).

Différents programmes ont été organisés tout au long de la journée, dont des lâchers de ballons et de pigeons, des stands d’exposition installés par les bureaux régionaux, des remises de prix, la présentation de rapports de recherche et d’un documentaire sur les activités de Caritas Bangladesh, et l’organisation d’un spectacle culturel.

Abdur Razzak, invité d’honneur, a salué l’organisation locale pour son rôle en faveur du développement socio-économique du pays depuis l’indépendance acquise en 1971. « Quand l’histoire du Bangladesh a débuté, beaucoup d’experts s’attendaient à ce que nous ne puissions pas survivre comme une nation indépendante à cause de la pauvreté endémique, et que nous dépendrions toujours de l’aide étrangère. Le Bangladesh était considéré comme un cas désespéré. Mais nous leur avons tous prouvé le contraire », a affirmé le ministre.

« Aujourd’hui, nous avons réduit la pauvreté de 56 % à 20 % et notre dépendance aux aides étrangères est passée de 20 % à seulement 2 % aujourd’hui. Outre le gouvernement, les agences de développement comme Caritas ont eu un rôle exceptionnel », a-t-il assuré.

« Nos services aux plus pauvres et aux marginalisés continueront »

De son côté, Sebastian Rozario, directeur général de l’organisation, a rappelé qu’au cours des 50 dernières années, Caritas Bangladesh a apporté une assistance humanitaire et une aide au développement à près de 45 millions de personnes dans le besoin. Parmi ces aides, on compte environ 818 000 maisons à bas coût, 45 000 puits tubulaires, 255 abris anticyclones, 650 000 plantations d’arbres, ainsi que la construction de 16 645 km de route et de 698 ponts. Durant la pandémie, la Caritas locale a également soutenu près de 97 000 familles.

Par ailleurs, l’organisation fondée en 1972 indique qu’elle dirige aujourd’hui 16 centres pour les toxicomanes, les travailleurs du sexe, les enfants des rues et les personnes handicapées, 92 centres d’accueil de jour, 5 centres pour les patients atteints de tuberculose et de la lèpre, 2 centres de désintoxication, 11 instituts de formation régionaux, 32 écoles techniques mobiles et 4 écoles de rue. Au camp de Cox’s Bazar, dans le sud-ouest du pays, Caritas a également soutenu plus de 200 000 réfugiés Rohingyas.

Sebastian Rozario a également évoqué 112 projets actuels et 3 organisations partenaires au service d’un total d’1,6 million de personnes habitant dans 53 districts bangladais sur 64. « Nos services aux plus pauvres d’entre les pauvres et aux marginalisés continueront », a-t-il insisté. Durant le jubilé, Richard Sloman, un représentant britannique de l’agence Cafod, s’est réjoui d’un partenariat depuis 1986 : « Caritas Bangladesh a apporté de l’espoir à des millions de personnes dans tout le pays, qu’il s’agisse d’habitants déplacés par des inondations et des cyclones, de fermiers en détresse, de familles vivant dans des bidonvilles ou de réfugiés. »

Des bureaux régionaux présents dans huit diocèses bangladais

Des bénéficiaires comme Nimai Talukder, un hindou de 58 ans de Rangunia (Chittagong, dans le Sud-Ouest), ont également témoigné durant le programme. Ce dernier, ouvrier à la journée aux faibles revenus jusqu’en 2000, a ensuite pris part à un projet d’agriculture biologique lancé par Caritas, grâce auquel il a appris différentes techniques agricoles et d’élevage. Aujourd’hui, il explique gagner environ 17 000 takas (162 euros) par mois en vendant des légumes et de l’engrais naturel, et il parvient à économiser 1 500 takas (14 euros).

La branche orientale de Caritas Pakistan a été fondée en 1967 alors que le Bangladesh faisait toujours partie du Pakistan. Après un cyclone meurtrier qui a tué près de 500 000 personnes en 1970 au Pakistan oriental (actuel Bangladesh), le diocèse de Chittagong a mobilisé des efforts humanitaires via l’organisation Cord (Chittagong Organization for Relief and Development), renommée plus tard Corr (Christian Organization for Relief and Rehabilitation). Peu après l’indépendance du Bangladesh, déclarée après une guerre civile en 1971, Corr a été enregistrée comme organisation volontaire nationale en 1972, avant d’être renommée Caritas Bangladesh. La Caritas locale compte un bureau national à Dacca et huit agences régionales basées dans huit diocèses bangladais.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews