Eglises d'Asie – Birmanie
Caritas : les catholiques birmans « témoins de l’amour du Christ pour les pauvres »
Publié le 30/05/2019

Forte présence de l’Église dans le Nord
« La forte activité de la communauté catholique locale, en termes de travail social et pastoral, a contribué à enraciner l’activité de Caritas dans la région, depuis le début des années 2000. Pour cette raison, quand les combats armés ont repris en 2011, nous avons pu réagir immédiatement », poursuit-il. « Cette intervention était également possible parce que les deux factions, la Tatmadaw [l’armée birmane] et la KIA [l’Armée pour l’indépendance Kachin], voient l’Église comme un parti neutre. Grâce à leur confiance, nous avons pu entreprendre un véritable programme d’assistance humanitaire », se réjouit-il. « Ceci dit, nous restons très prudents, parce que la situation est délicate. Dans toutes nos interventions humanitaires, nous agissons d’abord auprès des personnes qui souffrent à cause du conflit. Dans les zones non contrôlées par le gouvernement, sur plus de 120 000 personnes déplacées internes [IDP], nous en aidons environ 60 000. Notre aide est exclusivement destinée aux réfugiés. » Le conflit dans l’État d’Arakan, en revanche, représente une situation différente pour l’Église. Les catholiques y sont très minoritaires : dans l’ensemble du diocèse de Pyay, qui couvre l’État d’Arakan, on compte seulement 8 000 catholiques sur 2 millions d’habitants. « Malgré tout, Caritas a commencé à y travailler dès 2003. C’est l’une des régions les plus pauvres et les plus difficiles du pays. En 2009, quand des tempêtes tropicales ont frappé la région, nous sommes intervenus auprès de toutes les communautés : musulmans bengalis, bouddhistes rakhines et Chins », explique Richard Win Tun Kyi. « Même si nous pouvons agir dans la région, les tensions ethniques et religieuses nous forcent à rester très prudents. Celles-ci touchent surtout les musulmans et les bouddhistes, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’entraîner les chrétiens dans le conflit à cause de notre travail, alors qu’ils sont déjà vus avec méfiance par les autorités et par les extrémistes. »
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Ucanews
