Eglises d'Asie

Caritas Pakistan soutient les entrepreneurs chrétiens en lançant un nouveau centre de formation

Publié le 16/09/2021




Le 6 septembre à Karachi, Caritas Pakistan a inauguré un nouveau centre de formation afin d’encourager les entrepreneurs chrétiens pakistanais de la région. Une soixantaine de jeunes sélectionnés ont débuté des cours dans divers domaines, dont le design, la couture, l’informatique et l’anglais, pour une formation diplômante de trois mois. Selon une étude récente menée par Pakistan Partnership Initiative, une organisation chrétienne basée à Islamabad, 70 % des chrétiens, particulièrement les ouvriers et travailleurs à la journée, ont perdu leur travail durant le confinement national de l’an dernier.

Le 6 septembre, Amjad Gulzar, directeur exécutif de Caritas Pakistan, s’adresse à des entrepreneuses chrétiennes de Karachi lors de l’inauguration d’un centre de formation.

Caritas Pakistan Karachi a inauguré un centre de formation afin d’encourager les entrepreneurs chrétiens pakistanais de la région. Soixante jeunes ont débuté des cours au centre diocésain dès le 6 septembre, après l’inauguration du projet en collaboration avec la fondation Divine Hope, un groupe de jeunes catholiques pakistanais. L’institut propose des formations dans divers domaines dont le design, la couture, l’informatique et l’anglais. Des certificats seront distribués aux candidats qui passeront les derniers examens finaux après trois mois de formation. « Plus d’une centaine d’inscriptions ont été reçues, mais seuls vingt jeunes ont été sélectionnés pour chaque cours, afin d’éviter les rassemblements à cause de la quatrième vague de coronavirus. La plupart des étudiants qui apprennent la couture sont illettrés », confie Mansha Noor, secrétaire général de Caritas Pakistan Karachi.

« Leur production sera partagée sur les réseaux sociaux. Nous développons notamment un groupe de femmes entrepreneuses via le soutien à l’éducation. Les jeunes qui sont touchés par le chômage et par les problèmes d’addiction à la drogue et à alcool restent les plus problématiques parmi les jeunes chrétiens de la région. Ces compétences les aideront à survivre dans le secteur privé. Il y a malheureusement trop peu d’opportunités au sein des départements du gouvernement, entachés par le népotisme. » Les chrétiens représentent presque 2 % de la population pakistanaise sur 220 millions d’habitants. La plupart d’entre eux sont parmi les plus défavorisés et marginalisés dans le pays. Beaucoup manquent d’accès à l’éducation et travaillent comme balayeurs de rues, éboueurs et ouvriers agricoles, entre autres travaux précaires.

Selon une étude, 70 % des chrétiens ont perdu leur travail durant les confinements

Selon une étude menée par Pakistan Partnership Initiative, une organisation chrétienne basée à Islamabad, 70 % des chrétiens, particulièrement les ouvriers et travailleurs à la journée, ont perdu leur travail et subi des baisses de revenus durant le confinement national de l’an dernier. Les responsables chrétiens affirment que les traitements discriminatoires sont fréquents pour les chrétiens, qui manquent d’opportunités d’emploi et d’accès à l’éducation malgré leurs contributions importantes à la société. Des affiches publicitaires du gouvernement et de l’armée offrent souvent aux chrétiens des opportunités d’emplois précaires comme les emplois de nettoyage – une position qui scandalise la minorité.

Shahbaz Bhatti, catholique et ministre fédéral pour les minorités, qui a été assassiné en mars 2011, a favorisé le vote d’un quota de 5 % réservé aux minorités religieuses concernant les emplois fonctionnaires, ainsi que quatre sièges au Sénat et une journée nationale pour commémorer les minorités religieuses au Pakistan. Toutefois, les critiques estiment que ces décisions sont rarement appliquées, et que même quand c’est le cas, les emplois réservés sont surtout dans des secteurs qui sont considérés comme indésirables par le reste de la société locale. Ainsi, en juillet, un groupe de jeunes chrétiens s’est plaint au ministre en chef du Pendjab, Sardar Usman Buzdar, quand des candidatures ont été refusées par la police locale en raison de leur religion.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Mansha Noor / Ucanews