Colombo : la criminalité a augmenté face à la crise économique selon un rapport

Un policier à vélo dans la ville de Matara (côte sud du Sri Lanka, mai 2014).

Selon des chiffres publiés par la police sri-lankaise, le pays a enregistré davantage de crimes commis au cours de l’année passée, une situation imputée à la crise économique aggravée. La police évoque spécialement une hausse du nombre de véhicules volés : au mois de septembre 2022, on en comptait au moins 1 406 qui avaient été volés depuis le début de l’année, dont 12 bus, 25 camionnettes, 16 camions, 14 voitures, 311 voiturettes à trois roues, 1 016 deux roues et 12 autres.

Selon les sociétés locales de transports publics, les vols de véhicules ont augmenté face à la hausse exponentielle des prix des pièces de rechange. Percy Perera, un habitant de Colombo, la capitale, confie que dimanche dernier, alors qu’il était à la messe au sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade (Negombo, près de Colombo), des voleurs ont emporté deux fenêtres latérales qui étaient sur sa voiture. « J’ai déposé plainte, mais pour l’instant, je n’ai reçu aucune réponse satisfaisante », explique-t-il.

Le nombre de meurtres a également augmenté. Durant les neuf premiers mois de l’année, 435 assassinats ont été signalés contre un total de 403 l’an dernier. Selon la police, les échanges de tirs liés au crime organisé ont également augmenté.

« Que ce soit de jour ou de nuit, nous devons protéger le bétail »

Pour les économistes, alors que les habitants du Sri Lanka, se sont appauvris, beaucoup ont basculé dans la criminalité à cause de leurs difficultés financières. Piyasiri Somaratne, un éleveur de volailles âgé de 60 ans de Kuliyapitiya (province du Nord-Ouest), assure que les fermiers qui élèvent du bétail, des volailles et des chèvres font beaucoup d’efforts pour protéger les bêtes des voleurs. « Que ce soit de jour ou de nuit, nous devons protéger le bétail des pillards. Nous devons toujours rester vigilants », ajoute-t-il.

« Au début de la crise, c’était très difficile d’avoir ne serait-ce qu’un seul repas par jour. Nous qui pouvions manger et boire correctement auparavant, nous n’avons pas les mots devant les dégâts causés par ces dirigeants et par le gouvernement », poursuit-il. Il précise que ses dépenses ont également augmenté, parce que pour protéger la ferme, il lui faut garder les lumières allumées toute la nuit autour du poulailler et de la grange. « Et à la fin du mois, nous avons une facture d’électricité qui s’élève à quatre ou cinq mille roupies [entre 11 et 14 euros]. Dans ce contexte, nous nous demandons comment nous allons survivre. »

(Avec Asianews)