Eglises d'Asie

Colombo : la reprise reste limitée au Sri Lanka après la déroute économique de l’île

Publié le 23/06/2023




Les statistiques officielles montrent un recul de 11,5 % du PIB au Sri Lanka au premier trimestre 2023, alors que le pays peine à sortir de la crise économique malgré les aides extérieures. En mars, le gouvernement a signé un accord avec le FMI pour un plan de sauvetage d’environ 3 milliards de dollars. Auparavant, le pays a également reçu une aide de 4 milliards de dollars de l’Inde. Les derniers chiffres publiés montrent que seul le secteur agricole semble résister avec une faible croissance de 0,8 %.

Un net ralentissement de l’économie sri-lankaise est confirmé par les derniers chiffres du PIB de l’île, publiés pour le premier trimestre 2023. Les statistiques officielles montrent un recul de 11,5 %. En analysant les différents secteurs affectés, on constate que celui de l’agriculture semble s’en sortir avec une croissance modeste de 0,8 %, ce qui suggère une certaine forme de résilience. La situation est différente concernant les secteurs industriels et tertiaires qui suivent un déclin important, avec des chiffres négatifs qui sont respectivement de 23,4 et 5 % selon les dernières données publiées par le Département des statistiques et du recensement.

Ces chiffres reflètent les difficultés rencontrées par ces secteurs et mettent en lumière la nécessité d’interventions ciblées afin de redynamiser la croissance économique du Sri Lanka, alors que le gouvernement de Colombo espère le retour d’indicateurs de croissance positifs d’ici le dernier trimestre de cette année.

Mahesh Kariyawasam, un analyste économique sri-lankais, confie que « le taux de croissance négatif durant cette période montre toute l’étendue de la récession économique » dans le pays. Globalement, l’année a débuté difficilement pour l’économie nationale, avec une contraction significative du PIB et des tendances négatives dans des secteurs clés. Pour l’économiste les dirigeants et les acteurs de l’économie de l’île doivent donc suivre étroitement ces évolutions et appliquer des mesures efficaces afin de limiter la crise et de soutenir une reprise durable.

Le Sri Lanka a traversé la pire crise économique depuis la période post-indépendance

Selon l’universitaire Shehan Thalpavila, « l’environnement économique n’a pas encouragé les investissements durant cette période, à cause de forts taux d’intérêt et du coût élevé de l’électricité ». « Par conséquent, beaucoup de chantiers de construction publics et privés ont été interrompus, tandis que les restrictions du gouvernement sur les importations, y compris de matériaux bruts, ont eu des conséquences négatives sur l’industrie et les services », ajoute-t-il. À cause des prix élevés, il y a également eu une baisse du volume de la production industrielle, et également de la production agricole dans une moindre mesure, précise l’expert. « De plus, il y a eu une baisse des exportations de textile ce trimestre », conclut-il.

Selon des sources officielles au sein de la Banque centrale du Sri Lanka (CBSL), « une contraction de 2 % du PIB est attendue pour l’année actuelle, tandis que le Fonds monétaire international [FMI] estime une contraction de 3 % ». « C’est un peu plus que ce à quoi nous nous attendions, mais nous prévoyons un retour à la croissance positive au second semestre » de 2023.

En mars, le gouvernement a signé un accord avec le FMI pour un plan de sauvetage d’environ 3 milliards de dollars. Auparavant, le pays a également reçu une aide de 4 milliards de dollars de la part de l’Inde. L’État insulaire a aussi pu ouvrir des lignes de crédits en Inde afin d’importer du carburant et d’autres bien essentiels, afin de soutenir la population dénonçant une mauvaise gouvernance. Le Sri Lanka a traversé la pire crise économique du pays depuis la période post-indépendance. L’an dernier, l’économie a reculé de plus de 7 % et la population est massivement descendue dans la rue en signe de protestation.

La famille Rajapaksa, plus tard écartée du pouvoir, était en ligne de mire, y compris l’ancien président Gotabaya et son frère, l’ancien Premier ministre Mahinda. Actuellement, des signes de reprise sont visibles grâce au plan de sauvetage du FMI, à l’amélioration du cours du dollar et à une légère réduction de l’inflation. Toutefois, le pays doit reprendre les négociations en vue d’une restructuration de la dette d’ici septembre.

(Avec Asianews)