Eglises d'Asie

Colombo : le cardinal Malcolm Ranjith appelle à une « transformation nationale » face à la crise

Publié le 30/03/2022




Le 27 mars à Colombo, le cardinal Ranjith a souhaité une « transformation nationale » et un « nouveau départ » au Sri Lanka face à la grave crise économique qui frappe actuellement le pays. Selon un hebdomadaire catholique local, parmi les raisons derrière cette situation se trouve « la corruption et la fraude de longue date ». Le FMI a recommandé au gouvernement d’adopter de toute urgence « une stratégie crédible et cohérente » permettant d’atténuer « l’impact négatif sur les plus vulnérables et sur les pauvres ».

Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a souhaité une véritable transformation nationale alors que le Sri Lanka subit une crise économique sans précédent. « Nous avons besoin d’une transformation nationale ou d’un nouveau départ dans le pays. Cela fait 75 années qui se sont écoulées depuis notre indépendance, et les Sri-Lankais doivent savoir si le chemin qu’ils ont choisi vers la prospérité est vraisemblable », a déclaré le cardinal Ranjith durant une célébration dans la cathédrale anglicane du Christ Sauveur vivant, le 27 mars à Colombo.

« Aujourd’hui, notre pays fait face à une situation qui semble sans espoir, et elle résulte d’une série de mauvaises décisions qui ont été prises non seulement par les dirigeants mais aussi par les citoyens, qui se sont laissés exploiter par les forces culturelles et politiques qui ont décidé de notre destinée », a-t-il ajouté. Le pays, qui compte près de 22 millions d’habitants, fait face à sa pire crise économique depuis son indépendance, acquise en 1948.

Le pays s’efforce de lutter contre une grave crise de change qui paralyse l’économie, avec une hausse des prix à la consommation, une pénurie de matières premières et une crise de la dette. De longues files d’attente patientent devant les stations-service et les points de vente de bonbonnes de gaz, et le pays subit des coupures de courant quotidiennes de plusieurs heures. Par ailleurs, le taux d’inflation du Sri Lanka a atteint 17,5 %, soit le taux le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de la nation.

« Atténuer les conséquences négatives sur les plus vulnérables »

« L’une des raisons derrière ces crises est la corruption et la fraude de longue date. La nation est forcée d’emprunter de l’argent à d’autres pays pour acheter des produits essentiels, dont de la nourriture et des médicaments », a souligné un hebdomadaire catholique local, Gnanartha Pradeepaya, dans son éditorial du 27 mars. « Nous ne devons pas oublier que la dette est déjà intenable. Et les accords de prêts avec d’autres pays doivent être présentés au Parlement et au peuple dès que possible, parce que le pays appartient au peuple, et non au gouvernement. »

Le Fonds monétaire international (FMI) a informé le gouvernement sri-lankais que le pays doit appliquer de toute urgence une stratégie crédible et cohérente couvrant à la fois les perspectives à court et moyen terme, afin d’éviter une grave crise de la balance des paiements et de la dette et de restaurer la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. « Cette stratégie globale doit inclure des ajustements des politiques macroéconomiques et des mesures destinées à atténuer les conséquences négatives sur les plus vulnérables et sur les pauvres », a souligné le FMI.

Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa a nommé une commission spéciale chargée de sélectionner un cabinet juridique international afin de travailler avec le FMI. Le Sri Lanka a besoin de près de 7 milliards de dollars US afin d’assurer le service de sa dette extérieure cette année. Le vénérable Omalpe Sobhitha Thera, moine bouddhiste et ancien parlementaire, a récemment appelé tous les responsables religieux à léguer certains trésors détenus dans les différents lieux de culte du pays au Trésor public et d’aider le pays à sortir de la crise actuelle.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews