Eglises d'Asie

Cours à distance : les enseignants sri-lankais font preuve de créativité malgré les inégalités technologiques

Publié le 20/07/2021




Depuis le début de la crise sanitaire, Chamudi Fernando, un enseignant catholique de l’école Saint-Joseph de Nugegoda, dans l’archidiocèse de Colombo, cherche à motiver ses élèves malgré les cours à distance et les inégalités technologiques. « Le gouvernement a soutenu l’enseignement en ligne, mais en ignorant les véritables problèmes des familles. Beaucoup d’élèves n’ont pas de tablettes ni de connexion internet », explique Nisansala Udeshika, qui enseigne dans une école rurale de la province du Nord-Ouest.

« C’est une période particulière et difficile pour tout le monde, mais c’est aussi une occasion d’approfondir la façon dont nous vivons nos valeurs chrétiennes », estime Chamudi Fernando, un enseignant catholique du Saint-Joseph’s College de Nugegoda, dans l’archidiocèse de Colombo, la capitale sri-lankaise. Comme de nombreux autres pays à travers le monde, les enseignements ont été largement organisés en ligne durant plus d’un an dans au Sri Lanka. Mais pour des enseignants comme Chamudi, poursuivre leur mission auprès des élèves n’a pas été facile : « Ce n’est pas évident de faire comprendre aux jeunes enfants qu’il faut respecter les distances. Ils demandent souvent pourquoi ils ne peuvent pas retourner à l’école pour voir leurs amis. Et durant les cours, nous avons dû trouver des façons de les garder motivés. » Il a notamment proposé aux familles des sessions de jardinage à domicile, au cours desquelles les enfants doivent s’occuper de petits jardins en pots ou en sacs. « J’ai reçu de belles photos que j’ai partagées avec toute la classe. C’est une façon de rester unis dans ces temps de pandémie, même si les inégalités d’équipements technologiques risquent d’exclure les familles les plus démunies », ajoute-t-il.

« Beaucoup de mes élèves n’ont pas de tablettes ou de smartphones »

« Le gouvernement a soutenu l’enseignement en ligne, mais il a ignoré les véritables problèmes des familles. Beaucoup de mes élèves n’ont pas de tablettes ni de bonne connexion internet », explique Nisansala Udeshika, une enseignante catholique qui travaille pour l’école bouddhiste Uthurawala Dharmaraja Vidyalaya de la ville rurale de Kurunegala, dans la province du Nord-Ouest. Puisque la plupart de ses élèves n’ont pas de smartphone, Nisansala prépare des copies imprimées de leurs devoirs, que certains parents distribuent à tout le monde. « Même en tant que chrétienne, c’est ma responsabilité de poursuivre le processus éducatif et de me préoccuper de mes élèves. Grâce à Dieu, nous parviendrons à dépasser cette période compliquée », assure-t-elle. La plupart des enfants de son école viennent de familles rurales défavorisées. Certains vivent chez leurs grands-parents parce que leurs parents travaillent à la journée pour des plantations de noix de coco. « La première chose que j’ai faite, c’est de me préoccuper de la situation de ces familles. Et après tant d’efforts, la joie des parents est le plus grand cadeau que l’on peut faire aux enseignants. Ils nous ont remerciés d’être là pour leurs enfants, et leur gratitude et leur bonheur est un don précieux pour nous. »

(Avec Asianews)

Crédit : Ingmar Zahorsky / CC BY-NC-ND 2.0