Eglises d'Asie

Dacca impose de nouvelles restrictions alors que le pays célèbre Pahela Boishakh, le nouvel an bangladais

Publié le 16/04/2021




Le 14 avril, jour férié au Bangladesh, la population locale célèbre le festival du Pahela Boishakh, le nouvel an selon le calendrier bangladais. Cette année, les quelque 160 millions d’habitants du pays fêtent le nouvel an bangladais à domicile, les festivités habituelles ayant été annulées en raison d’une nouvelle vague de Covid-19. Le gouvernement a annoncé un nouveau confinement national du 14 au 21 avril (prolongeant des mesures déjà imposées entre le 5 et le 11 avril). La journée du 14 avril est appelée Pehela Boishakh en référence au premier jour du mois de Boishakh, le premier mois du calendrier bangladais.

Le 14 avril, le Bangladesh fêtait le festival du Pahela Boishakh, le nouvel an bangladais. Les festivités habituelles ont dû être annulées une nouvelle fois cette année.

Le gouvernement bangladais a annoncé un nouveau confinement national du 14 au 21 avril (prolongeant des mesures imposées entre le 5 et le 11 avril), afin de faire face à une nouvelle vague d’infections au Covid-19 alors que le pays fête le nouvel an bangladais – qui coïncide cette année avec le début du mois du ramadan. La décision a été prise alors que le pays a enregistré entre 6 500 et 7 000 cas d’infection (pour environ 60 à 70 décès) par jour, au cours des dernières semaines. Au total, à ce jour, le Bangladesh a enregistré près de 698 000 cas de Covid-19 pour 9 891 décès. Le second confinement annoncé impose des restrictions sur les déplacements, la fermeture des transports publics, des marchés et de tous les bureaux publics ou privés, sauf les services indispensables.

Le nouvel an bangladais, qui a débuté le 14 avril, est le plus grand festival culturel et non religieux du pays. Il célèbre les racines rurales et la culture traditionnelle du pays, et permet également de rassembler des Bangladais de toutes religions et origines ethniques, dans un pays majoritairement musulman. La journée du 14 avril est appelée Pehela Boishakh (1er Boishakh), en référence au premier jour du mois de Boishakh, le premier mois du calendrier bangladais. Le festival est considéré comme l’un des piliers de la langue et de la culture locale pour les Bengalis. Habituellement, des concerts sont organisés, avec des programmes culturels comme des danses et des chants traditionnels, ainsi que des processions hautes en couleurs appelées mongol shovajatra (avec divers masques et figurines d’oiseaux et autres animaux). Traditionnellement, les femmes portent des saris blancs bordés de rouge, et les hommes portent des costumes blancs et rouges.

Un deuxième festival confiné

Toutes ces festivités ont dû être annulées cette année. Pour les hindous, la journée du 14 février est également une fête religieuse importante, et les fidèles participent au puja – un rite d’offrande de l’hindouisme – chez eux et dans les temples, pour demander des bénédictions divines à l’occasion de la nouvelle année. Suvash Chakraborty, un prêtre hindou du district de Dinajpur, reconnaît que le moral n’est pas à la fête alors que le pays vit des restrictions sanitaires similaires à celles de l’année dernière à la même période. « Dans le cadre de la tradition hindoue, nous célébrons le nouvel an bangladais en célébrant le puja, en rassemblant les gens et en priant ensemble. Mais nous nous retrouvons une nouvelle fois confinés chez nous. Nos enfants se réjouissaient à l’avance des festivités, mais rien ne pourra être organisé », regrette-t-il. Suvash Chakraborty espère que l’an prochain sera meilleur. En attendant, il souhaite aux musulmans bangladais de vivre un bon temps de ramadan. « Nous ne pouvons rien y faire, à propos des conditions moroses à cause du Covid. Mais j’espère que l’an prochain, nous pourrons célébrer cette journée de façon plus fastueuse. »

De son côté, Maolana Mohammad Abdul Mojid, du district de Mymensingh, confie que beaucoup de musulmans bangladais ne commencent pas le ramadan avec le meilleur état d’esprit. « Beaucoup de gens ont perdu leur emploi et leurs revenus. L’atmosphère festive, qui est habituelle à cette période et au début du ramadan, est absente cette année », explique-t-il. Malgré tout, les Bangladais tentent de se rencontrer sur les réseaux sociaux, et les chrétiens de toutes confessions organisent des célébrations et des temps de prière pour le pays et pour le monde face à la crise. Le père Anol D’Costa, coordinateur de la Commission des communications sociales du diocèse de Barisal, dans le sud du pays, assure que les gens restent positifs malgré tout. « D’habitude, les gens sortent dès le matin pour célébrer le festival, mais aujourd’hui, ils restent en famille. C’est aussi une bonne chose de passer du temps entre proches, et de continuer de prier pour tous et pour la fin de la pandémie », souligne le prêtre.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews