Eglises d'Asie – Bangladesh
Dacca : plusieurs millions de jeunes bangladais sans travail à cause des restrictions sanitaires
Publié le 26/11/2020

Des salaires diminués de moitié
« Je survis dans une situation extrêmement délicate avec ma famille. Pour tenter de gagner un peu d’argent, j’ai commencé à vendre des repas et de la nourriture en ligne. Ça marche, mais ce n’est pas assez pour soutenir ma famille. Je prie Dieu sans cesse pour que la pandémie se termine et que je puisse trouver un meilleur travail dans une école », poursuit William. Kajol Corraya, de son côté, n’a pas perdu son travail, mais ses revenus ont diminué de moitié. Il travaille comme électricien dans un hôtel 4 étoiles de Dacca, dans la région de Gulshan. « Avant la pandémie, je pouvais gagner environ 30 000 takas [297 €] en comptant les pourboires. Mais aujourd’hui, je gagne seulement 15 000 takas [148,7 €], et je peine à rembourser un emprunt bancaire », confie-t-il. Par conséquent, il ajoute qu’il vit continuellement dans la crainte de l’avenir. « Je croule de plus en plus sous les dettes, cela devient invivable. De plus, je ne peux pas envoyer d’argent à mes parents âgés, qui vivent dans un village. »
À cause de la pandémie, de nombreux secteurs économiques sont affectés, et pas seulement le tourisme et l’hôtellerie. Plus aucun secteur n’embauche actuellement, sauf dans le domaine de la santé. Mais même là, beaucoup de soignants ne parviennent pas à trouver de travail. Urmi Gomes, une infirmière qui a terminé ses études en janvier, en fait partie. « Je rêvais de trouver du travail après avoir obtenu mon diplôme d’infirmière, et de pouvoir aider ma famille à sortir de la pauvreté. Mais je ne trouve rien, c’est vraiment décourageant », regrette-t-elle. Face à cette situation Urmi a quitté la capitale pour retourner dans son village de Natore. Elle revient de temps en temps à Dacca pour des entretiens d’embauche. Comme elle, beaucoup de jeunes ont quitté la capitale où il est impossible de vivre sans salaire. Beaucoup d’organisations catholiques, dont Caritas, distribuent des repas et offrent une aide financière aux paroissiens dans le besoin, mais les besoins dépassent largement les initiatives de l’Église locale.
(Avec Asianews, Dacca)
CRÉDITS
Asianews
