Eglises d'Asie – Chine
Décès de Ren Yanli, spécialiste du catholicisme chinois et les relations sino-vaticanes
Publié le 06/07/2023
Le chercheur chinois Ren Yanli, spécialiste de l’histoire du catholicisme en Chine et des relations entre Pékin et le Saint-Siège, est décédé le 30 juin dernier à l’âge de 79 ans. Le professeur Ren Yanli est mort à l’hôpital de Chaoyang, à Pékin, selon l’agence Fides.
Membre de l’Académie des sciences sociales et de l’Institut de recherche sur les religions du monde, il a été à la tête du Bureau de recherche sur le christianisme de l’Académie, en approfondissant les études sur le concile Vatican II. Au cours des deux dernières décennies, Ren et son épouse, Wang Meixiu, également universitaire, se sont consacrés à la recherche sur le christianisme à l’époque moderne et contemporaine.
Tous deux ont été salués comme « des interlocuteurs stimulants et appréciés des chercheurs catholiques et des représentants du Saint-Siège qui suivaient plus étroitement les affaires de l’Église catholique en République populaire de Chine », selon Fides. Les publications de Ren Yanli sont considérées comme des références indispensables pour les recherches sur l’histoire récente du catholicisme et de l’Église catholique en Chine, selon le magazine Xinde.
Né en 1944 dans la province de Shaanxi, il faisait partie des premiers « princes rouges », les enfants de la première génération de dirigeants communistes chinois, après la victoire du Parti à l’issue de la guerre civile de 1927 à 1949. En tant que chercheur, il considérait que les catholiques chinois avaient la même foi que les fidèles des autres pays, un thème qu’il a évoqué dans une interview avec le magazine italien 30 Giorni en 2009.
« Le Vatican était considéré comme un ennemi politique de la nouvelle Chine »
« Les catholiques chinois sont des catholiques comme les autres. Ils ont la même foi, ils lisent la même bible, ils vont à la messe librement, ils prient et reçoivent les sacrements », avait-il souligné. « Comme les autres catholiques, ils aiment leur patrie et veulent participer à la vie et à la modernisation de la Chine », avait-il ajouté. Il avait expliqué que « le Vatican était considéré comme un ennemi politique de la nouvelle Chine », ce qui avait poussé le pays communiste à couper les relations diplomatiques officielles avec le Saint-Siège dans les années 1950.
Le mouvement anti-impérialiste chinois cherchait à pousser l’Église chinoise sur la voie de l’indépendance avec une nomination autonome des évêques en Chine. Toutefois, Ren Yanli estimait que la foi des catholiques chinois a contribué à faire reconnaître que le lien hiérarchique et la communion avec le pape « ne pouvaient pas être supprimés » si l’on voulait que la foi catholique soit préservée dans le pays. « Il était convaincu que le gouvernement devait reconnaître le droit des catholiques, en particulier des évêques, à exprimer publiquement leur foi et leur allégeance envers le pape, afin que les évêques ne soient pas considérés comme ‘imposés depuis l’étranger’. »
Quelques années avant la signature de l’accord provisoire Chine-Vatican en 2018 sur la nomination des évêques, en 2011, le chercheur chinois avait remarqué que l’Église ne pouvait pas servir deux maîtres, et il avait regretté l’insatisfaction et les divisions parmi le clergé et les fidèles chinois sur les nominations et les ordinations controversées des évêques. L’accord Chine-Vatican a été renouvelé en octobre 2022 pour deux ans. Entre autres, l’accord permet en principe aux deux parties d’avoir leur mot à dire sur le processus de nomination. Les funérailles de Ren Yanli ont eu lieu le 4 juillet.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Avvenire.it / Asianews