Eglises d'Asie

Des drapeaux hissés par les catholiques sri-lankais en mémoire des attentats du dimanche de Pâques

Publié le 26/08/2021




Ce samedi 21 avril, de nombreuses églises sri-lankaises étaient invitées à sonner leurs cloches en mémoire des 269 victimes des attentats du 21 avril 2019, 28 mois après les attaques terroristes qui ont frappé trois églises et trois hôtels. Une manifestation silencieuse et pacifique a également été organisée, et les catholiques comme les non catholiques étaient invités à hisser des drapeaux noirs en signe de protestation contre le gouvernement, pressé d’identifier les principaux responsables derrière les attentats.

Le 21 août à 8 h 45, les cloches des églises sri-lankaises ont sonné en mémoire des attentats du 21 avril 2019, 28 mois après les attaques.

L’archevêque de Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith, a appelé les catholiques et non catholiques du Sri Lanka à hisser des drapeaux de couleur noire devant les maisons, les églises et les boutiques. Cette démarche a été lancée en signe de protestation contre le gouvernement du président Gotabaya Rajapaksa et en mémoire des victimes des attaques du dimanche de Pâques 2019. Les attentats du 21 avril, survenus il y a deux ans, ont fait 269 victimes et plus de 500 blessés dans trois églises et trois hôtels. Ce samedi 21 août, 28 mois après les attaques, des veillées de prières ont été célébrées en leur mémoire et les cloches des églises ont sonné à 8 h 45, heure des premières explosions à Negombo et Colombo. Des lampes et des bougies ont également été allumées en commémoration des victimes. Toutefois, bien que de nombreux fidèles ont suivi le mouvement, d’autres se sont montrés sceptiques. « Après une si longue période, le fait de se contenter de hisser des drapeaux noirs et d’organiser des manifestations silencieuses contre le gouvernement, ce n’est pas suffisant », ont-ils souligné. Même certains non catholiques ont désigné ces manifestations comme « trop tièdes ». « Cela ne sert à rien de hisser des drapeaux pour montrer notre opposition envers ce gouvernement, qui a permis que des personnes innocentes soient tuées dans une église », ont ajouté d’autres critiques.

De nombreux groupes ont soutenu l’appel du cardinal

Pour d’autres encore, « le cardinal Ranjith devrait entreprendre d’autres actions plus décisives pour pousser le gouvernement à poursuivre ses enquêtes, afin d’identifier les responsables de cette tragédie ». La semaine dernière, 25 personnes ont été condamnées en lien avec les attaques, mais l’archevêque de Colombo a demandé que les principaux instigateurs des attentats soient trouvés, et pas seulement ceux qui ont collaboré avec eux. « L’autoritarisme égoïste des responsables politiques a entraîné la mort de tant de personnes », a déploré le cardinal Ranjith. « Mais nous prions Dieu pour que soit dévoilé le grand complot politique derrière cette tragédie. » De nombreux groupes catholiques et non catholiques ont soutenu l’appel de l’archevêque sri-lankais. Le Comité des citoyens de Negombo, le Centre pour la société et la religion (Csr) et la Fondation pour la justice ont notamment participé aux manifestations pacifiques. « L’absence de réponses crédibles aux requêtes de l’Église et la dissimulation de la vérité derrière les attaques n’empêcheront pas les citoyens de continuer de dénoncer le gouvernement », confie un manifestant. « Le président Rajapaksa a été élu grâce aux votes de nombreux catholiques, parce qu’il avait promis qu’il leur rendrait justice. »

(Avec Asianews)

Crédit : Janaka Pradeep / CC BY-SA 3.0