Eglises d'Asie – Thaïlande
Des étudiants de Chiang Mai fêtent Noël avec les villageois Karens de Mae Chok Fah
Publié le 28/12/2022
Après deux ans passés sans célébrations de Noël à cause de la pandémie, la communauté catholique du village de Mae Chok Fah a enfin fêté la Nativité cette année, en présence de ses membres et des jeunes de l’aumônerie des étudiants catholiques de Chiang Mai. Situé dans le nord de la Thaïlande à l’est de Chiang Mai, le village de Mae Chok Fah est déconnecté de toute modernité : sans électricité, ni internet, ni réseau mobile. Il compte 52 familles de la tribu Karen (soit environ 150 habitants), dont la majorité est bouddhiste et animiste. Leur quotidien, comme beaucoup d’autres montagnards, s’attache à l’agriculture.
Cette année, vingt étudiants de différentes universités du nord de la Thaïlande se sont mobilisés pour rendre Noël plus joyeux, festif et chaleureux dans ce village. À l’approche de la messe de minuit, quelques sketchs et de nombreuses activités ont été proposés. Certes, les incontournables étaient les jeux, qui deviennent la coutume de la plupart des paroisses en Thaïlande durant les fêtes de Noël.
« Ils étaient heureux que nous soyons avec eux »
« Le pète ballon, le concours de grimpe d’arbres, un jeu de questions-réponses sur Noël, et le ‘soï-dau’ [une sorte de tirage au sort, avec des tickets en forme d’étoile pendus sur des branches d’arbres] ont fait partie de notre programme de divertissements durant la soirée », a raconté Rachen Pheeriya, président de l’aumônerie des étudiants catholiques de Chiang Mai, qui poursuit des études d’ingénieur à l’université de Technologie de Rajamangala Lanna. « Tous les villageois, chrétiens ou non, sont venus participer à nos activités. Ils étaient heureux que nous soyons avec eux, et les familles catholiques étaient vraiment touchées par la messe de Noël », a-t-il confié.
Pour les jeunes organisateurs, la rencontre avec ces montagnards leur permet de creuser le sens de « donner » et « se donner » de manière plus concrète. D’être un acteur qui promeut la joie et le sourire auprès des personnes marginalisées et qui rend le quotidien des étudiants (cours, révisions, examens) plus épanouissant. « Je suis très ému. Il m’est difficile de décrire mes sentiments. Malgré tout, je ressens une grande consolation intérieure », a témoigné un étudiant qui préfère rester anonyme.
Redonner son vrai sens à la fête de Noël
Pourtant, la fête de Noël au village Karen bien rural n’était pas sans difficultés. « J’ai eu beaucoup de craintes. Car les villageois ne sont pas joignables au téléphone portable ; toute la communication doit passer par un curé du secteur. Il y a donc eu quelques incompréhensions et malentendus », a raconté le président de l’aumônerie. « Toutefois, tout s’est bien passé. J’avoue que j’ai prié en silence dans mon cœur avant de monter au village. Je crois que sans Dieu, je ne peux rien faire », a-t-il poursuivi.
De son côté, comme ses camarades de l’aumônerie, Rachen Pheeriya désire redonner son vrai sens à la fête de Noël et écarter cette dernière de la fête du capitalisme, alors que l’habitude de se prendre en photo avec d’immenses sapins devant les centres commerciaux est la norme dans le pays.
« Dieu se fait homme, car Il aime tant le monde et envoie son Fils. Jésus est le meilleur cadeau pour l’humanité ! C’est une occasion de donner et de partager l’amour aux hommes et aux femmes. C’est pour cela que nous avons décidé de faire de petits gestes [pour les habitants de Mae Chok Fah] », a-t-il expliqué.
(EDA / Tanya Leekamnerdthai)
CRÉDITS
Rachen Pheeriya et l’aumônerie des étudiants catholiques de Chiang Mai.