Eglises d'Asie – Thaïlande
Des sœurs thaïlandaises lancent un projet alimentaire dans le plus grand bidonville de Bangkok
Publié le 23/09/2022
Des sœurs thaïlandaises de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus ont lancé un programme d’aide alimentaire dans le plus grand bidonville de Bangkok, afin d’aider plusieurs centaines d’habitant pour un prix symbolique. Les religieuses ont inauguré le projet le 21 septembre dans le bidonville du district de Khlong Toei, dans la capitale, selon Radio Veritas Asia. Sœur Orapin explique que c’est l’appel du pape François à tendre la main aux périphéries qui les a poussées à agir. « Nous n’avons pas besoin d’aller très loin pour rencontrer des pauvres, parce que notre école n’est qu’à quelques rues du plus grand bidonville de Bangkok », confie-t-elle.
Le groupe nourrit près de 200 habitants par mois pour seulement un baht (environ trois centimes d’euro) par repas, soit presque gratuitement pour les résidents du bidonville. Sœur Orapin ajoute que ce prix symbolique donne aux gens le sentiment qu’ils font partie intégrante du projet et qu’ils ne reçoivent pas la charité de façon passive. Par ce projet, elles cherchent à aider les habitants, à comprendre leurs problèmes mais aussi à favoriser le dialogue interreligieux entre eux.
La congrégation, basée à Bangkok, est connue en Thaïlande pour ses écoles qui font partie des plus grandes et des mieux classées du pays. Les sœurs expliquent que dans le cadre de leur programme d’aide communautaire, elles ont aussi rendu visite aux familles et observé d’elles-mêmes leurs problèmes. Le programme alimentaire est une initiative de la supérieure de la congrégation, qui a décidé de s’associer aux prêtres missionnaires xavériens qui ont une communauté au bidonville de Khlong Toei.
100 000 habitants pour 1,5 km²
« Nous ne pouvons pas résoudre tous leurs problèmes parce que nous avons d’autres engagements, mais nous pouvons nous montrer charitables et offrir de l’aide alors que les habitants luttent pour leur survie au quotidien », poursuit sœur Orapin. Elle ajoute que la pandémie et les confinements ont fortement affecté les habitants du bidonville, en rendant la vie encore plus difficile. Certains sont exposés à la violence, à la drogue et à l’extrême pauvreté.
La plupart d’entre eux viennent de différents villages et sont venus en ville pour tenter un nouveau départ. Beaucoup des migrants internes sont rentrés chez eux et ont repris des activités agricoles durant la crise sanitaire, mais ceux qui n’ont pas pu partir sont restés au bidonville. Ce dernier se trouve près du quartier du port de Bangkok (ou port de Khlong Toei), où vivent beaucoup des plus défavorisés de la capitale thaïlandaise.
On y compte près de 100 000 habitants pour une superficie de seulement 1,5 km², sur un terrain exposé aux inondations durant la mousson. Selon la Banque asiatique de développement, près de 6,8 % de la population thaïlandaise vivait sous le seuil national de pauvreté en 2020. Le taux de chômage est passé de 0,7 % en 2019 à 1,4 % en 2021 selon des chiffres publiés en juin 2022 par l’Organisation internationale du travail. En 2019, le pays comptait environ 388 000 catholiques soit moins de 0,5 % de la population sur 69 millions d’habitants, dans un pays majoritairement bouddhiste. L’Église locale compte deux archidiocèses, neuf diocèses et 502 paroisses.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
RVA / Ucanews