Eglises d'Asie

Deux mois après le cyclone Mocha, de nombreux Birmans toujours réfugiés dans l’ouest du pays

Publié le 06/07/2023




Presque deux mois après le passage du cyclone Mocha, le 14 mai dernier dans l’ouest de la Birmanie, près d’1,6 million d’habitants sont toujours affectés et ont besoin d’aide urgente dans les États de Rakhine, Chin, Sagaing, Magway et Kachin. Alors que la Caritas locale a lancé un programme de réhabilitation dans plusieurs villages de l’État de Rakhine, les Nations unies ont accusé la junte militaire birmane d’aggraver une situation déjà délicate en imposant des restrictions sur les aides humanitaires.

Bogale, delta de l’Irrawaddy, six semaines après le cyclone Nargis (2008).

Presque deux mois après le passage du cyclone Mocha en Birmanie, plusieurs milliers d’habitants sont toujours réfugiés dans l’État de Rakhine, dans l’ouest du pays, selon les responsables catholiques et les travailleurs humanitaires engagés sur le terrain.

Selon le père Nereus Tun Min, directeur de la Caritas de Pyay (Catholic Karuan Pyay), des volontaires sont intervenus pour aider à réparer les habitations endommagées et construire des ponts, dans le cadre d’un programme de réhabilitation lancé par Caritas International dans les villages du canton de Kyauktaw (Rakhine), particulièrement affectés par le cyclone qui a frappé le pays d’Asie du Sud-Est le 14 mai.

« Les paroisses locales essaient de réagir en envoyant une aide financière et en lançant des programmes d’aide dans plusieurs villages. Les gens ont toujours besoin d’être logés convenablement car le cyclone a détruit plusieurs milliers de maisons », explique le père Tun Min. Des sommes ont été versées à près de 500 familles de Sittwe, la capitale de l’État de Rakhine, où le prêtre a accompagné Mgr Alexander Pyone Cho, évêque du diocèse de Pyay. Ils ont également visité le canton de Kyauktaw afin d’évaluer les dégâts subis par les églises locales.

« L’accès humanitaire à ces régions reste difficile »

Sur les quelque 7,9 millions d’habitants affectés par le cyclone, près d’1,6 million ont toujours besoin d’aide urgente dans les États de Rakhine, Chin, Sagaing, Magway et Kachin, selon les Nations unies, qui ont lancé un appel éclair de 333 millions de dollars US pour soutenir les 1,6 million de personnes toujours affectées par le cyclone, dont beaucoup se sont retrouvées sans toit.

Un travailleur humanitaire catholique de Sittwe signale un besoin urgent d’aide au logement pour les gens qui vivent en périphérie de la ville. « Les communautés affectées peuvent aujourd’hui accéder à l’eau et à l’électricité, mais la plupart manquent de logement adapté alors que débute la saison de la mousson [de juin à octobre] », explique Albert.

Le 8 juin, la junte militaire birmane a suspendu les transports utilisés par les agences internationales et les groupes humanitaires locaux, empêchant ainsi tout accès aux zones affectées et aux victimes du cyclone. « L’accès humanitaire à ces régions reste difficile, alors les autorisations de déplacement pour les équipes et le matériel à travers Rakhine sont toujours indéterminées », a précisé l’Unicef, le 3 juillet dernier dans un rapport.

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a accusé la junte militaire d’aggraver une situation déjà délicate sur le terrain en imposant de nouvelles restrictions sur les aides. Dans un communiqué publié le 1er juillet, elle estime que ces restrictions ont apporté « encore plus de souffrances et de misère pour des sections importantes de la population dans l’ouest et le nord-ouest du pays ».

(Avec Ucanews)