Eglises d'Asie

Diocèse de Rajshahi : près de 10 000 pèlerins bangladais participent à un pèlerinage marial annuel

Publié le 20/01/2021




Ce samedi 16 janvier, près de 10 000 pèlerins bangladais, dont une majorité de catholiques, sont venus au sanctuaire marial du village de Nobai Bot Tola, dans le district de Rajshahi, à 300 km de Dacca, afin de prier la Vierge malgré les risques sanitaires. Les autorités décourageant toujours les grands rassemblements, le comité d’organisation a déclaré le nombre de pèlerins inscrits avant les festivités. Outre la messe du jour, un chapelet était organisé la veille au soir. Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi, a encouragé les pèlerins à rechercher la protection de Marie et à prier pour la paix et l’harmonie.

Le 15 janvier, des catholiques bangladais déposent des cierges devant une statue de Marie, au sanctuaire marial de Rajshahi.

Le 16 janvier, plus de 10 000 pèlerins bangladais, majoritairement catholiques, ont célébré le pèlerinage annuel au sanctuaire marial de Rajshahi, dans le nord du Bangladesh, afin de venir prier la Vierge malgré les risques sanitaires. Le sanctuaire catholique est situé à Nobai Bot Tola, dans le district de Rajshahi, à près de 300 km au nord de Dacca, la capitale. Le programme du pèlerinage comprenait un chapelet nocturne, le 15 janvier au soir, ainsi qu’une messe solennelle célébrée le 16 janvier. Le gouvernement bangladais continue de dissuader la population de participer à des grands rassemblements publics, par crainte de nouvelles propagations du virus. Le nombre de participants au pèlerinage a été confirmé par Carlus Marandy, membre du comité du pèlerinage. « Nous nous sommes assurés que tous les pèlerins utilisent des masques et du gel hydroalcoolique durant le programme du pèlerinage », explique Carlus Marandy, 72 ans, un catholique de l’ethnie Santal.

Un secours miraculeux en 1971

Mgr Gervas Rozario, évêque de Rajshahi, a célébré la messe du jour du 16 janvier, durant laquelle il a encouragé les fidèles à prier la Vierge Marie pour rechercher auprès d’elle une protection contre la maladie. « Nous savons que notre Mère Marie a protégé les villageois des militaires pakistanais en 1971, et elle peut nous sauver aussi du Covid-19. Nous devrions aussi prier humblement la Vierge Marie pour la paix et l’harmonie dans le monde », a confié l’évêque durant son homélie. Une légende associée au sanctuaire de Rajshahi est devenue de plus en plus populaire ces dernières décennies. Nobai Bot Tola était autrefois un village dépendant de la paroisse d’Andharkota, dans le diocèse de Rajshahi. En 1971, durant la Guerre de l’indépendance bangladaise, des militaires pakistanais ont aligné plusieurs dizaines de villageois chrétiens sous un grand arbre banian, et ils se préparaient à les abattre. Les chrétiens ont fermé les yeux et ont commencé à prier Marie, et finalement, les militaires sont partis sans tirer. Ce secours miraculeux a poussé les chrétiens de la région à se rassembler sur les lieux pour remercier la Vierge.

Carlus Marandy explique que quand il était jeune, il a été lui-même témoin des événements. « Pour remercier Marie, nous avons commencé à prier tous les 16 janvier, et les gens en ont entendu parler. Peu à peu, le site est devenu un sanctuaire populaire, et des pèlerins ont commencé à venir avec de nombreuses intentions à confier à la Vierge », ajoute-t-il. Cette année, une mère catholique a ainsi participé au pèlerinage avec son fils de 12 ans, Barshan Sarker, qui souffre de syncopes inexpliquées. « Nous avons participé au pèlerinage afin de prier Marie pour la guérison de mon fils. Nous avons vu plusieurs médecins, mais son état ne s’est pas amélioré. Je crois que la Vierge Marie, la Protectrice, l’aidera à guérir », confie-t-elle. Grâce à la popularité grandissante du sanctuaire, le diocèse de Rajshahi l’a déclaré comme sanctuaire majeur en 2004. Le site est ensuite devenu une paroisse à part entière en 2014. Au Bangladesh, les dévotions populaires aux sanctuaires dédiés à Marie ou à des saints comme saint Antoine de Padoue se transmettent de génération en génération. Ils attirent chaque année plusieurs dizaines de milliers de fidèles bangladais, en particulier durant les fêtes annuelles.

(Avec Ucanews, Rajshahi)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews