Eglises d'Asie

Économie : la croissance chinoise deux fois plus faible qu’en Inde en 2022

Publié le 03/03/2023




Selon les résultats publiés par le Bureau national des statistiques de la Chine, le PIB du pays n’a augmenté que de 3 % en 2022, alors que les objectifs du gouvernement de Pékin étaient de 5,5 % pour l’an dernier. Par comparaison, l’Inde a enregistré une croissance de près de 7 %. Le ralentissement de la croissance chinoise, par rapport aux résultats indiens, est expliqué par des mesures sanitaires strictes qui n’ont été levées qu’en décembre 2022, et par une économie plus dépendante des exportations.

Le district de Pudong, le quartier des affaires de Shanghai. Alors que les objectifs de croissance étaient de 5,5 %, le PIB chinois a progressé de 3 % l’an dernier.

L’an dernier, le PIB de la Chine a progressé de seulement 3 % selon les rapports du Bureau national des statistiques du pays, soit moins de la moitié du PIB indien qui a augmenté de 7 % en 2022. Les objectifs du gouvernement chinois étaient de 5,5 %.

Des experts indiens, interrogés par Nikkei Asia, estiment que la faible croissance chinoise enregistrée l’année dernière est due aux restrictions strictes contre le Covid-19, qui ont été levées seulement en décembre 2022, et à sa dépendance aux exportations alors que la demande mondiale était au plus bas en raison de la guerre en Ukraine et de la montée des prix énergétiques.

Par comparaison, l’Inde s’en est mieux sortie parce qu’elle est moins intégrée dans l’économie mondiale et qu’elle se repose davantage sur la demande intérieure. Depuis le début de la pandémie il y a trois ans, et avec l’intensification de la guerre commerciale et technologique entre les États-Unis et la Chine, le président Xi Jinping s’est efforcé de soutenir la demande intérieure, mais avec des résultats mitigés à ce jour.

En réalité, la dépense par habitant en Chine a diminué de 0,2 % après avoir augmenté de 12,6 % en 2021 – la base de référence était très faible étant donné le pic de la pandémie enregistré l’année précédente. C’est seulement le troisième ralentissement de la croissance économique chinoise enregistré depuis 1980, quand Pékin a commencé à publier ces chiffres.

L’an dernier, la Chine a perdu 8,4 millions d’emplois dans les régions urbaines

Les recettes du commerce de détail, qui illustrent bien le niveau de la consommation intérieure, ont également diminué de 0,2 %, soit le plus faible résultat enregistré depuis 1962, juste après la famine causée par le « Grand Bond en avant » (le nom donné à une politique économique désastreuse mise en œuvre par Mao Zedong de 1958 à 1961).

Au total, l’an dernier, la Chine a perdu 8,4 millions d’emplois dans les villes. En plus de la politique sanitaire draconienne de Xi Jinping, la population active a également diminué à cause du vieillissement démographique et de la diminution du nombre de migrants qui se sont déplacés des campagnes vers les villes. Soutenue par la levée des mesures sanitaires, la croissance devrait à nouveau accélérer, même si beaucoup d’analystes estiment que ce ne sera pas spectaculaire, comme certains le pensaient au début de l’année.

Par ailleurs, après 19 mois de déclin, les ventes de nouveaux logements augmentent à nouveau depuis le mois de février, tandis que les secteurs industriels et tertiaires ont aussi progressé le mois dernier. Toutefois, une enquête de la Chambre de commerce des États-Unis indique que les entreprises américaines présentes en Chine se montrent pessimistes sur leurs perspectives.

L’étude conclut aussi que pour la première fois en 25 ans, les sociétés américaines n’incluent plus la Chine parmi leurs trois premiers choix d’investissement à l’étranger. La plupart craignent des tensions géopolitiques entre Washington et Pékin, sans compter un marché local encore plus fermé et contrôlé en raison des efforts de centralisation du pouvoir entre les mains de Xi Jinping et du Parti communiste chinois.

(Avec Asianews)