Eglises d'Asie

Économie : les lieux de cultes sri-lankais frappés par la crise de l’énergie

Publié le 22/09/2022




Le jour de Vap Poya, le 9 octobre, les moines bouddhistes sri-lankais ont décidé de ne pas illuminer les temples afin de protester contre une forte hausse du prix de l’électricité. « Dans les lieux de culte, les factures ont été multipliées par cinq ou six », affirme le vénérable Galaha Sirisantha Thera. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’inflation alimentaire, le Sri Lanka est classé quatrième derrière le Zimbabwe, le Liban et le Venezuela.

Face aux conséquences économiques de la pandémie, des paniers alimentaires sont distribués aux bénéficiaires de la banque alimentaire de Caritas Macao.

Les moines bouddhistes sri-lankais ont décidé d’éteindre les lumières dans les temples du pays le 9 octobre, lors d’une importante fête bouddhiste, afin de protester contre une forte hausse du prix de l’électricité. Le 9 octobre prochain marque la fête de Vap Poya (qui correspond au jour de la pleine lune de Vap, soit le septième mois du calendrier cingalais). Ce jour-là, le Conseil des moines bouddhistes du Sri Lanka a décidé de ne pas illuminer les temples à travers l’État insulaire comme chaque fête de Poya (jour de la pleine lune).

Le vénérable Galaha Sirisantha Thera, un responsable de la communauté bouddhiste locale, a déclaré que leur décision a pour but de protester contre une augmentation déraisonnable de 500 % du prix de l’électricité, imposée par le ministre de l’Énergie, et contre la décision du gouvernement de réduire les subventions accordées aux lieux de culte. Selon le moine Sirisantha Thera, « les factures d’électricité dans les lieux de culte ont été multipliées par cinq ou six, et les moines se demandent même si ce n’est pas un complot pour forcer les temples à rester éteints ».

Les moines bouddhistes ont participé à des manifestations de rue avec d’autres fidèles bouddhistes, et le Front national Bhikku a organisé une pétition publique le même jour. « Le fait d’augmenter le prix de l’électricité dans des lieux de culte comme les temples et les églises les a plongés dans le noir, et le poids des factures d’énergie est imposé au peuple », proteste le vénérable Handugala Rathana Thera, secrétaire général du Front national Bhikku, qui craint que les gens ne tiennent pas face à de telles hausses des prix.

Certains sites ont cessé les célébrations du soir

Les lieux de culte du pays dépendent principalement des dons des fidèles, et les communautés religieuses louent parfois leurs propriétés et leurs terrains, mais la plupart des temples et des églises n’ont pas de revenu stable et adaptés. Certains sites ont déjà cessé les célébrations du soir, et ceux qui sont dans des villages manquent de sources de revenus actuellement. Le parlementaire Jagath Kumara a envoyé une lettre au président Ranil Wikremesingha afin de lui demander de faire un geste pour les lieux de culte et les plus bas salaires.

« Cela devient difficile de maintenir les temples et les lieux de culte publics alors que la plupart des gens ont du mal à survivre à cause de la hausse des prix de l’électricité, avec des factures multipliées par deux ou trois », explique-t-il. De son côté, le ministère de l’Énergie Kanchana Wijesekera a déclaré que si des panneaux solaires sont installés dans les lieux de culte, les factures d’électricité ne seront plus un problème. « Les factures ont augmenté parce que nous devons surmonter la crise énergétique à cause de la crise économique qui a frappé le pays », a-t-il souligné. Actuellement, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’inflation alimentaire, le Sri Lanka est classé quatrième derrière le Zimbabwe, le Liban et le Venezuela.

(Avec Ucanews)