Eglises d'Asie

Éducation : la Thaïlande enregistre une augmentation du taux de décrochage scolaire

Publié le 21/01/2022




Selon un rapport publié cette semaine par le Conseil de l’Éducation en Thaïlande, 1,2 million d’enfants sont en décrochage scolaire par pauvreté ou à cause de problèmes familiaux – on compte 16 % d’élèves non scolarisés dans un cadre officiel, une situation qui affecte particulièrement les régions rurales et les groupes ethniques minoritaires. « La situation des élèves en décrochage scolaire reste inquiétante », a expliqué Attapol Sangkwasi, secrétaire général du Conseil de l’Éducation thaïlandais, en évoquant les conséquences de la crise sanitaire sur l’éducation dans le pays.

En Thaïlande, selon le Conseil de l’Éducation, plus d’1,2 million d’enfants ont abandonné l’école à cause de la pauvreté, de problèmes familiaux ou d’autres facteurs qui rendent leur situation trop difficile voire impossible pour pouvoir étudier normalement. En tout, 16 % des élèves thaïlandais ne sont pas scolarisés dans un cadre formel, avec un taux particulièrement élevé concernant les communautés défavorisées.

Tout au long de l’an dernier et en 2020, durant la pandémie de Covid-19, qui a affecté l’économie thaïlandaise et qui a maintenu les établissements scolaires fermés durant des périodes prolongées, beaucoup d’élèves ont quitté définitivement l’école afin de commencer à travailler et de soutenir leur famille. « La situation des élèves en décrochage scolaire reste inquiétante », explique Attapol Sangkwasi, secrétaire général du Conseil de l’Éducation thaïlandais, qui a signalé la situation cette semaine.

De plus, une qualité d’enseignement médiocre dans beaucoup d’écoles, en particulier dans les régions rurales, a poussé beaucoup de jeunes à renoncer à recevoir une éducation formelle. « Un rapport de l’Unicef souligne que la capacité des élèves à lire et écrire a chuté de 30 % », poursuit Attapol. Selon la loi, la Thaïlande impose un parcours scolaire de neuf ans, gratuitement pour tous les enfants du pays. Toutefois, par rapport aux normes régionales et internationales, le niveau scolaire dans le pays a été considéré comme relativement bas notamment dans des domaines essentiels comme la littérature, les mathématiques et l’anglais.

Manque de moyens et de formation des enseignants

Plusieurs causes ont été soulignées concernant le niveau trop médiocre des écoles publiques du pays. « Les élèves semblent peu motivés, en raison du manque de moyens, de classes trop nombreuses – plus de 55 élèves par classe, ce n’est pas normal – et d’enseignants mal formés. D’autant plus qu’ils se retrouvent dans un système qui force les enseignants à valider l’année des élèves qui ont en fait échoué. Il semble y avoir peu d’espoir pour l’éducation en Thaïlande à court terme », estime un enseignant de longue date, dans un essai publié en ligne.

« Les règles changent tous les semestres, avec des nouvelles directives qui sont remises aux enseignants concernant les programmes, les contenus des cours, les examens… Au début de chaque nouveau semestre, ils continuent de changer les règles précédentes. Les enseignants doivent faire passer leurs élèves même en cas d’échec, et des problèmes sérieux comme le plagia sont ignorés », ajoute-t-il.

Malgré de telles conditions, toutefois, beaucoup d’élèves défavorisés sont déterminés à recevoir une éducation, mais sont freinés pour des raisons économiques et sociales. Beaucoup de jeunes, en particulier dans les zones rurales reculées et dans les groupes ethniques minoritaires, sont forcés de travailler pour aider leur famille, ce qui les pousse à abandonner l’école sans avoir acquis des aptitudes essentielles comme l’alphabétisation.

Par conséquent, ces jeunes se retrouvent souvent marginalisés à vie et exposés aux abus d’employeurs peu scrupuleux, qui imposent parfois des horaires pénibles et dans des conditions précaires pour un faible salaire – notamment dans des secteurs comme la pêche et l’industrie alimentaire. « Le fait que le travail forcé soit toujours une réalité dans l’industrie de la pêche en Thaïlande reflète depuis longtemps un manque de respect des droits fondamentaux dans le secteur », a dénoncé l’organisation Human Rights Watch.

(Avec Ucanews)