Eglises d'Asie

Environnement : des catholiques de l’archidiocèse de Dacca lancent une opération de nettoyage

Publié le 26/02/2020




Ce 26 février, des villageois catholiques de Gazipur, lancent une vaste opération de nettoyage dans la lignée de l’encyclique Laudato Si. Aux côtés de la commission épiscopale Justice et Paix (ECJP), les paroissiens de l’église de la Sainte-Famille de Doripara prévoient le nettoyage des deux canaux pollués et encombrés de déchets qui traversent le village. Le programme comprend aussi des plantations d’arbres et de jardins potagers, une gestion des déchets plus efficace et des opérations de sensibilisation. Le père Liton Gomes, secrétaire de l’ECJP et originaire du village, évoque aussi des « chemins de Croix avec la nature » afin d’inciter à la conversion écologique. La pollution tue 234 000 personnes par an dans le pays, selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2018.

Un canal pollué de Dacca, la capitale bangladaise.

Dans la lignée de l’encyclique du pape François sur l’environnement, Laudato Si, les catholiques de Gazipur, dans le centre du Bangladesh, ont lancé des initiatives pour protéger l’environnement, avec notamment le nettoyage de deux canaux pollués, à l’occasion du temps du carême. Les villageois catholiques de la paroisse de la Sainte-Famille de Doripara, qui dépend de l’archidiocèse de Dacca, se sont joints à la commission épiscopale bangladaise pour la Justice et la Paix (ECJP) afin de lancer le programme « Travailler pour un village propre », a débuté 26 février, mercredi des cendres. La paroisse de la Sainte-Famille compte environ 3 500 catholiques vivant dans un grand village divisé en quatre quartiers. Le programme de nettoyage du village veut s’attaquer à une situation de pollution insoutenable et qui met en danger la santé des habitants, ainsi que l’expliquent les villageois. Leur village est parcouru par deux canaux extrêmement pollués, qui sont devenus de vrais égouts à ciel ouvert, après des années d’ordures ménagères déversées dans leurs eaux. « Cela fait près de vingt ans que ces canaux sont dans cet état. Aujourd’hui, ce ne sont plus que des égouts pleins d’ordures qui dégagent une extrême puanteur. De plus, les gens y jettent des déchets plastiques qui bloquent le débit des canaux. Nous devons absolument les remettre en état et changer nos habitudes, à moins de payer le prix fort très rapidement », souligne Swapan Stephen Rozario, conseiller paroissial de la paroisse de la Sainte-Famille. En plus du nettoyage des canaux, les villageois veulent lancer une gestion des déchets plus efficace, afin de lutter contre le déversement des ordures dans les canaux. Ils prévoient aussi de planter des arbres et des jardins potagers chez eux, ajoute Swapan Rozario.

Un mouvement créatif, efficace et durable

« Nous espérons que la situation s’améliorera rapidement dans le village, et que ce message pourra se répandre dans le pays. Les gens doivent comprendre que si nous parvenons à protéger l’environnement, la nouvelle génération pourra grandir dans un cadre plus sûr. » Tous les vendredis, durant le carême, les catholiques de la paroisse participent également à un « chemin de Croix avec la nature », organisé afin d’inviter les fidèles à la conversion écologique, confie le père Liton H. Gomes, secrétaire de la commission ECJP et lui-même originaire du village. « Les gens vont devoir s’engager à ne plus jeter d’ordures dans les canaux. Chaque famille doit adopter une gestion des déchets efficace et éviter d’élever des volailles à domicile », insiste le père Gomes. Le projet du village prévoit également de doter chaque maison d’une fosse septique d’ici un an, ceux qui n’en ont pas les moyens pouvant obtenir des prêts à bas coût auprès des coopératives chrétiennes locales. Les commerçants des marchés locaux recevront des sacs en jute et en toile au lieu des sacs plastiques, et les véhicules polluants seront interdits. Un programme de sensibilisation auprès des enfants est également prévu avec des concours artistiques. « Nous devons lancer ce mouvement de façon créative, efficace et pérenne pour sauver l’environnement au Bangladesh. Le succès de l’opération au village nous encouragera à la reproduire dans beaucoup d’autres lieux dans le pays », affirme le père Liton Gomes. Les militants écologistes expliquent que  la pollution de l’environnement tue en silence au Bangladesh, en particulier la pollution atmosphérique et aquatique. En 2015, plus de 234 000 personnes sont décédées dans le pays à cause de la pollution environnementale, selon un rapport de la Banque mondiale en 2018.

(Avec Ucanews, Dacca)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews