Eglises d'Asie – Bangladesh
Environnement : les villes bangladaises compteraient plus de six millions de réfugiés climatiques
Publié le 13/07/2019

Plus de six millions de réfugiés climatiques
Selon les experts et les travailleurs humanitaires, le nombre véritable des réfugiés climatiques dans le pays est bien plus élevé. « Nos études indiquent que les migrations entraînées par les changements climatiques sont très importantes, et il y aurait donc bien plus que six millions de réfugiés climatiques aujourd’hui au Bangladesh », affirme Jalal Uddin Sikder, un chercheur de l’unité de recherche de l’université de Dacca sur les réfugiés et les mouvements migratoires. Jalal Sikder assure que le Bangladesh n’a pas reçu d’aides internationales contre les changements climatiques. Mais selon lui, de nombreux projets et initiatives déjà lancés au Bangladesh sont corrompus ou inefficaces. « Il y a des tentatives pour contrer les changements climatiques, mais ces initiatives sont décevantes et loin d’être à la hauteur. Plusieurs organisations ont reçu des financements nationaux et internationaux pour des projets qui n’ont pas fonctionné comme prévu ; ainsi, les pauvres se retrouvent démunis et sont forcés de migrer vers les villes comme réfugiés climatiques », explique Jalal Sikder. Jibon D. Das, directeur régional de la Caritas de Khulna, qui couvre la région côtière du sud du pays, partage ces sentiments. « C’est vrai que le gouvernement dépense des millions de dollars sur des projets climatiques, mais il y a un sérieux manque de contrôle. L’argent est dépensé, mais on ne vérifie pas si l’initiative a été lancée à temps, si elle a été utile et adaptée à la situation. Ceux qui ont vraiment besoin d’aides pour reconstruire leurs vies ne les reçoivent pas », affirme Jibon Das. Caritas Bangladesh a accompagné plusieurs communautés affectées par les changements climatiques, en les aidant à gagner leur vie autrement, notamment via des méthodes agricoles alternatives. « Si on leur propose une solution et qu’on les soutient pour les aider à se relever, les gens peuvent rester dans leur région d’origine. Sinon, ils seront forcés de migrer vers les régions urbaines. »
(Avec Ucanews, Dacca)
CRÉDITS
Stephan Uttom / Ucanews
